| ÉCRIVASSER, verbe intrans. Péj. Écrire rapidement et sans soin des articles de journaux ou des œuvres littéraires. Synon. écrivailler :J'ai donc parlé fort peu, juste ce que la politesse exige. Pourtant je viens à eux. Peut-être vais-je me mettre à écrivasser beaucoup. Qui sait? Je vois que le temps passe et que nulle situation stable ne me vient.
Valéry, Corresp.[avec Gide], 1896, p. 255. Rem. 1. Ac. donne ce verbe comme trans. Cet emploi n'est pas attesté ds la docum. 2. On rencontre ds la docum. les dér. suiv. a) Écrivassier, ière, subst. qqf. employé comme adj. (Celui, celle) qui écrivasse. Synon. du subst. écrivailleur (s.v. écrivailler rem.). L'amour, selon les écrivassiers, ne se repaît que d'illusions (Balzac, Langeais, 1834, p. 261). Ceux-ci (...) passèrent de mauvais moments sous la plume de la troupe écrivassière, où s'enrégimentèrent profitablement des écrivains (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 77). b) Écrivasserie, subst. fém. Action d'écrivasser; résultat de cette action. Synon. écrivaillerie (s.v. écrivailler rem.). Il n'y en a pas une maintenant qui n'écrive des livres de dévotion, car l'écrivasserie n'a point cessé (Mérimée, Lettres ctesse de Montijo, 1870, p. 56). c) Écrivasseur, subst. masc. Synon. écrivassier (supra rem. 2 a). Il rappelle assez vertement Ronsard à la discrétion dans les louanges en présence des nouveaux « écrivasseurs » (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., 1828, p. 100). d) Écrivasson, subst. masc., néol. Synon. écrivassier (supra rem. 2 a). Le moindre écrivasson qui barbouille du papier pour l'« Humanité » est beaucoup plus célèbre que les militants de la confédération du travail (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 350). Prononc. et Orth. : [ekʀivase], (j')écrivasse [ekʀivas]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. [Ca 1800 écrivasser d'apr. FEW t. 11, p. 334a]; 1843 (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, p. 264). Dér. de écrire* d'apr. le rad. de écrivain*; suff. -asser* (cf. écrivassier). Fréq. abs. littér. : 3. |