| ÉCRITOIRE, subst. fém. A.− Nécessaire à écrire : ... Je jure
Que seul en ce moment je connais l'aventure;
Mais, si vous refusez, Madrid sait tout demain.
Ne nous emportons pas. Vous êtes dans ma main.
Montrant la table, sur laquelle il y a une écritoire.
Voilà tout ce qu'il faut pour écrire, madame.
Hugo, Ruy Blas,1838, V, 3, p. 450. − En partic., vieilli. Petit vase qui contient de l'encre. Synon. usuel encrier.C'est alors la cendre du fourneau qui souffle sur les pages de mon formulaire et sur l'encre de mon écritoire (Bertrand, Gaspard,1841, p. 86). B.− P. méton. 1. Petit meuble où l'on met tout le nécessaire à écrire. À peine meublée [la pièce] (...) de deux ou trois petites tables l'une contre l'autre (...) avec une toute petite place aménagée pour écrire, sur une écritoire genre Louis-Philippe (Léautaud, Journal littér.,1, 1893-1906, p. 254). 2. Pièce où l'on écrit. L'écritoire du moine copiste. « Laissez là votre roman annuel, je vous nomme gentilhomme de ma chambre et vous ne ferez plus rien que de raconter mes exploits... » Ah! qu'il quitterait de bon cœur son écritoire! (Mauriac, Vie Racine,1928, p. 146). Rem. Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-20e, Guérin 1892, DG, Lar. Lang. fr. attestent l'expr. noble, noblesse de l'écritoire. Appellation méprisante donnée par la noblesse d'épée à la noblesse de robe. Prononc. et Orth. : [ekʀitwa:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-76 sun escritorie « cabinet d'étude » (G. de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 3662); 2. 1remoitié xiiies. une escritoire « coffret comprenant le nécessaire à écrire » (Des braies au cordelier, 273, éd. Montaiglon et Raynaud, III, p. 284). Du b. lat. scriptorium « style en métal pour écrire sur la cire » qui a pris au ixes. le sens de « cabinet d'étude ». Fréq. abs. littér. : 122. |