| ÉCRASEUR, EUSE, adj. et subst. A.− Emploi adj. Qui écrase. Ce furent d'abord, envoyés par la maison, un cognement de querelle de ménage, sourd, consistant et un autre cognement de « correction d'enfant » plus écraseur (Frapié, Maternelle,1904, p. 114).On attelait les bœufs aux rouleaux de bois, écraseurs de mottes, et on les promenait en tournant sur la jonchée (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 52).Son mémoire [de Marcel Bertrand] de 1899 sur la Provence contient en germe toutes les conceptions futures sur les relations des Dinarides et des Alpes, du « traîneau écraseur » et des plis que ce traîneau a couchés et laminés sous son poids (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 382). B.− Emploi subst. 1. Masc. et fém. [Désigne une pers.] Celui, celle qui écrase. Psilt des dancings, écraseur d'orteils (Arnoux, Paris,1939, p. 132). a) Fam. Cocher, automobiliste maladroit et dangereux. On dirait presque comme l'écraseur : « l'assurance paiera »; mais on ne le dit point, et l'écraseur ne le dit point; simplement il roule. Il fait comme tout le monde fait (Alain, Propos,1928, p. 782).On rencontrait encore trop peu de chauffeurs sur les grands chemins pour les traiter d'écraseurs (Morand, 1900,1931, p. 133). b) Au fig. − Écraseur de puces. Celui qui contrôle quelqu'un ou quelque chose d'une manière tatillonne. Il [Mach] est un « écraseur de puces » [Flohknacker] comme ces professeurs ordinaires dont parle Engels (Lénine, Matérial. et empiriocritic.,1933, p. 83). − Personne qui en rabaisse une autre. Je n'aime pas la philosophie des écraseurs parce que je me suis senti écrasé (Nizan, Chiens garde,1932, p. 84). 2. Au masc. [Désigne un inanimé concr.] Ce qui écrase. a) CHIR. Instrument dont on se sert pour aplatir un organe avant de le sectionner. Écraseur amygdalien, linéaire, stomacal. Avoir recours à l'excision au bistouri ou à l'écraseur (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 184). b) TECHNOL. ,,Moulin de cidrerie`` (Rob.). Rem. Le terme désigne conjointement une pers. et un inanimé concr. dans l'expr. fam. écraseur de crabes. Marin ou bateau qui navigue le long des côtes. Nous étions amarrés au fond du bassin parmi les écraseurs de crabes, les vieilles bailles, les vieilles pataches, des pontons et autres débris qui avaient jadis navigué (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 231). Prononc. et Orth. : [ekʀazœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. « (Celui) qui écrase »; a) 1571 adj. (tonnerre...) escrazeur (M. de La Porte, Epithetes, 403 rods Hug.); b) 1611 subst. (Cotgr.); 2. 1857 chir. écraseur linéaire (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XXVIII, 407 ds Quem. Fichier). Dér. du rad. de écraser*; suff. -eur2*, -euse*. Fréq. abs. littér. : 7. |