| ÉCOULEMENT, subst. masc. Fait de s'écouler. A.− [En parlant d'un fluide] Mouvement d'un fluide qui s'écoule. Une rigole d'écoulement creusée à même le sol de terre battue (Camus, Exil et roy.,1957, p. 1599): 1. Il montra à ses hommes comment il fallait choisir un terrain en pente légère, enfoncer les piquets de biais, creuser une rigole autour de la toile, pour l'écoulement des eaux.
Zola, La débâcle,1892, p. 86. − Domaines partic. 1. AÉRODYNAMIQUE. Mouvement de l'air autour d'un corps en mouvement. Écoulement de molécules libres, de dérapage, de transition (cf. Encyclop. internat. des sc. et des techn., Paris, Presses de la Cité, t. 4, 1970, p. 165). 2. HYDROL. Mouvement des eaux sur les continents sous l'action de la pesanteur. Écoulement fluvial, hydrodermique, souterrain (cf. George 1970). 3. PHYSIOL. Sécrétion, évacuation d'un liquide organique qui s'écoule dans ou hors du corps naturellement ou d'un organe malade, d'une plaie, d'une blessure, etc. Écoulement du sang, du lait, d'urine; écoulement séreux, muqueux; écoulement utérin, menstruel, etc. Plus particulier est l'écoulement du sang pur ou de liquide teinté de sang par le mamelon (QuilletMéd.1965). B.− P. anal. et au fig. 1. [En parlant d'un grand nombre de choses ou de pers.] Déplacement de personnes ou de véhicules qui s'éloignent d'un lieu. L'écoulement des voitures. La sortie [des assises] eut lieu sans un souffle, sans une poussée, l'écoulement noir d'une assemblée en deuil, étranglée d'émotion, frappée d'épouvante (Zola, Vérité,1902, p. 138). 2. COMM. Fait de faire passer dans un circuit de distribution tout objet d'échange. L'écoulement de faux billets. Délai de jouissance exclusive pour l'écoulement de l'édition cédée (Balzac, Corresp.,1844, p. 732): 2. De nombreux États contingentent volontairement leur production, d'autres assurent un écoulement difficile de leurs stocks sur des marchés encombrés où la concurrence est généralement vive.
Wolkowitsch, L'Élev. dans le monde,1966, p. 217. 3. [En parlant du temps] Mouvement du temps qui passe. Écoulement de la vie, des années. Et (...) rien que ce morne écoulement des jours où la patience même était vaine (Genevoix, Marcheloup,1934, p. 246): 3. Les romantiques ont eu très profondément le sens, non seulement du triomphe des ruines, mais de l'écoulement saccadé du temps...
Morand, Chroniques de l'homme maigre,1941, p. 157. Prononc. et Orth. : [ekulmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1539 « mouvement d'un liquide qui s'écoule » (Est.); 1740 spéc. méd. écoulement des humeurs (Ac.); 2. p. anal. xviies. en parlant du temps (Pascal, Pensées, VII, 434 ds Rob.); 3. 1832 comm. (Say, Écon. pol., p. 186); 4. 1834 « mouvement de personnes qui s'éloignent » (Ségur, Hist. Napol., XI, 9 ds Rob.). Dér. de écouler*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 260. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 224, b) 325; xxes. : a) 360, b) 523. |