| ÉBARBER, verbe trans. Enlever, à l'aide d'un grattoir, les barbes*. ♦ P. métaph. : 1. Ce qui était élevage, commerce de bestiaux, économie et législation rurales, il en comprenait les rouages, dans la mesure de ses besoins, avec une netteté subtile. Il ébarbait ce qui débordait.
Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 200. − En partic. ♦ ART CULIN. Ôter les barbes d'un poisson pour une préparation culinaire. Lavez la raie parfaitement dans deux eaux avec une brosse de chiendent; ébarbez les ailes avec les ciseaux à poisson (Gdes heures cuis., Carême, 1833, p. 138). ♦ GRAV. Enlever les barbes d'une plaque de cuivre attaquée par le burin ou la pointe du graveur : 2. Quand il a fini de graver une pièce, il en ébarbe les tailles; c'est-à-dire qu'avec un léger racloir ou le tranchant d'un ciseau, il enlève toutes les bavures produites par le burin sur les bords des tailles.
Nosban, Nouv. manuel complet du menuisier,t. 2, 1857, p. 153. ♦ HORTIC. Couper le chevelu des végétaux; émonder. Ébarber de l'orge, une haie (cf. Gressent, Création parcs et jardins, 1891, p. 1024). ♦ IMPR. Couper le bord des feuilles de façon à régulariser les tranches (cf. Civilis. écr., 1939, p. 1202). ♦ MÉTALL. Enlever, à l'aide d'un grattoir, les saillies inutiles d'une pièce qui vient d'être fondue. On peut détacher cette bavure [du forgeage des pièces en matrice], ce que l'on appelle ébarber, en fixant la pièce dans un fort étau et burinant la bavure avec un burin pneumatique (P. Gorgeu, Machines-outils,1928, p. 271). Rem. On rencontre ds la plupart des dict. gén. a) Ébarboir, subst. masc. Outil qui sert à ébarber. b) Ébarbure, subst. fém. Bavure enlevée par ébarbage. Prononc. et Orth. : [ebaʀbe]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1438 « enlever les aspérités » (Béthune ap. La Fons, Art. du Nord, p. 157 ds Gdf. Compl.); 1470-90 [ms. xves.] « couper la barbe » (Aquin, 2315, Jouon des Longrais ds Gdf.). Dér. de barbe*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4. DÉR. 1. Ébarbage, ébarbement, subst. masc.Action d'ébarber; résultat de cette action. Les meules employées pour l'ébarbage des pièces de fonderie sont en général en émeri à gros grain (Gasnier, Dépôts métall.,1927, p. 258).L'enveloppe [du pneu], à sa sortie du moule de cuisson, (...) [doit] subir (...) l'ébarbage ou enlèvement des bavures (Gaffigny, Industr. caoutch.,1928, p. 165).− [ebaʀba:ʒ], [-əmɑ
̃]. − 1resattest. a) 1765 ébarbage « action d'ébarber » (Abbé Nollet, Chapelier, p. 13 ds DG); b) 1691 esbarbement (Cotgr.); du rad. de ébarber, a) suff. -age*, b) suff. -ment1*. 2. Ébarbeuse, subst. fém.Meule qui sert à ébarber (cf. bavure ex. 5). − [ebaʀbø:z]. − 1873, « machine à ébarber » (Tolhausen, Dict. technologique fr.-all.-angl., 817 (Tauchnitz) in Quem. Fichier); du rad. de ébarber*, suff. -euse*. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 135 (s.v. ébarbé). |