Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ÂPREMENT, adv.
D'une manière âpre.
A.− [En parlant d'une chose qui affecte les sens] :
1. Sa couleur splendide et rayonnante avait de plus un style très particulier. Elle était, pour me servir de mots empruntés à l'ordre moral, sanguinaire et mordante. Les mets les plus appétissants, les drôleries cuisinées avec le plus de réflexion, les produits culinaires le plus âprement assaisonnés avaient moins de ragoût et de montant, exhalaient moins de volupté sauvage pour le nez et le palais d'un gourmand, que les tableaux de M. Decamps pour un amateur de peinture. Baudelaire, Salon,1846, p. 139.
B.− Au fig., plus fréq. [En parlant d'une pers. ou de son caractère, de son comportement]
1. [Quant aux biens matériels] :
2. Ce devait être un de ces intendants dont la race est perdue, qui soignent la fortune de leur maître plus âprement que la leur propre, font des remontrances sur les dépenses folles et, aux époques des revers, apportent leurs minces épargnes pour soutenir la famille qui les a nourris en ses prospérités. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 356.
P. anal. [En parlant d'un végétal] :
3. Dédaigneux de chercher leur vie autour d'eux, en éparpillant leur chevelu, ils plongent pour la trouver jusqu'aux entrailles du terrain. Là, parmi les argiles ferrugineuses, les sables striés de cailloux, les pierres sur lesquelles s'assied la couche arable, ils absorbent âprement une sève puissante. Et, pénétrant de plus en plus bas, fouilleurs opiniâtres et avides, c'est bien vraiment tout un terroir qu'ils s'assimilent. Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 59.
2. [En parlant d'une manière d'agir, de sentir ou de s'exprimer] :
4. Il fallait qu'elle l'entendît; et elle discutait âprement avec Dieu, les mâchoires serrées, le front barré d'une ride entêtée, le regard dur. R. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1382.
5. La vérité humaine est une notion purement locale et actuelle dont Pascal a tracé les limites. Elle ne représente sans doute même qu'une « moyenne vraisemblable » dans le système variable des réalités, une illusion de la pensée face à l'absolu inaccessible. Cette illusion reflète du moins la réalité du présent. C'est à ce titre qu'elle justifie le patient effort de chaque génération pour s'en approcher. Erreur probable de demain et d'ailleurs, elle fait la loi d'ici et d'aujourd'hui, ce qui lui vaut d'être avidement quêtée, âprement défendue. M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 595.
SYNT. Désirer, discuter, reprendre âprement. − PARAD. 1. (Quasi-) synon. ardemment, brutalement, cupidement, durement, farouchement, obstinément, rudement, sévèrement, violemment. 2. Anton. doucement, mollement.
PRONONC. ET ORTH. : [ɑpʀ əmɑ ̃]. Fér. 1768 rappelle ,,on écrivait autrefois asprement``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1119 fig. « vivement, violemment » (Ph. de Thaon, Comput, éd. Mall, 1739 ds T.-L. : Ferit les asprement); fin xiies. « durement, sévèrement » (G. de Berneville, Gilles, 3280 ds DG). Dér. de âpre* étymol. 1; suff. -ment2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 148.