| ZÉNITH, subst. masc. A. − ASTRON. [P. oppos. à nadir] Point de la sphère céleste situé à la verticale au-dessus de la tête d'un observateur. La lumière froide du zénith, dans un ciel bleu dépouillé par la chaleur, teintait d'un vert cadavérique (...), la moustache tombante de mon nouveau grand ami (Blanche, Modèles, 1928, p. 82).V. nadir ex. de Giraudoux. ♦ Zénith géocentrique. ,,Point où une droite passant par le centre de la Terre et par l'observateur perce la sphère céleste`` (Mathieu-Kastler Phys. 1983). B. − Courant 1. Point le plus haut de la course apparente d'un astre. Telles sont les illusions d'optique par suite desquelles (...) la lune nous semble beaucoup plus grande à l'horizon que près du zénith (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 123).La Lune en décroissance se trouvait à son zénith (Beer1939, p. 27). 2. Au fig. Degré le plus élevé, point culminant. Synon. apogée, sommet.Artiste au zénith de son talent; être à son zénith; être au zénith de sa réputation. Les croisades (...) ont été la continuation, le zénith de la grande lutte engagée depuis quatre siècles entre le christianisme et le mahométisme (Guizot, Hist. civilis., leçon 8, 1828, p. 16).Ce grand souverain [K'ien-Long] (...) avait (...) poussé au zénith la puissance de la dynastie mandchoue en assujettissant la Mongolie et le Turkestan (...), et en imposant sa suzeraineté au Tibet, au Népal, à l'Annam (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 18). Prononc. et Orth.: [zenit]. Ac. 1694, 1718: zenith; dep. 1740: zé-. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 318: zénit, zénital. Étymol. et Hist. 1. 1338 astron. cenit (Guillaume de Digulleville, Roman de la Fleur de lis, 20, éd. A. Piaget ds Romania t. 62, p. 323: Levai mes ieux sus Mont Cenit [Piaget, p. 319, comprend Mont Cenis, mais E. Faral ds Hist. littér. de la France, t. 39, p. 90, note 1, propose de lire susmont cenit, c'est-à-dire: vers le zénith]); 1356-65 zenith (Nicole Oresme, Traité de la Sphère, chap. 13, ms. Paris, B.N. fr. 1350, fo9 ro: le point du ciel [...] appellé zenith); 1407-12 cenith (J. Fusoris, Traité sur les usages de l'astrolabe, éd. E. Poulle, p. 111 ds Z. rom. Philol. t. 104, p. 307); 1493 zenich (Le Compost et Kalendrier des bergiers, fac-sim., introd. par P. Champion, foi II vo[61 vo]); 1526 zenith (J. Parmentier, Chant royal, VII, 24, ms. B.N. 1537, fo96 vods
Œuvres poét., éd. F. Ferrand, p. 25: soubz le zenith de son propre hemispere); 2. 1608 fig. « point culminant » (M. Régnier, Satyres, IX, 48 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 95: des hauts esprits le leur est le zenit); 1636 (J. Auvray, Le Banquet des muses, p. 151: au Zenith de la gloire). Empr. au lat. médiév.zenit (ca 1150, Platone Tiburtino [Platon de Tivoli], trad. de Al-Battani ds Pellegr. Arab., p. 77), cenith (ca 1184, [Jean de Hauteville], Archithrenius, 8, 10 ds Du Cange); zenith (av. 1232, s. réf. ds Latham; av. 1250, Frédéric II, De arte venandi d'apr. Cort.-Zolli; 1350, Thémon Juif ds Z. rom. Philol. t. 91, p. 490); ces formes sont issues par mauvaise lecture (ni pour m) de semt, zemt, transcr. de l'ar. samt, pour samt ar-ra's « zénith (proprement: chemin [au dessus] de la tête) ». V. également Devic, Cor., s.v. cenit, FEW t. 19, p. 153. Fréq. abs. littér.: 210. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 154, b) 555; xxes.: a) 197, b) 344. Bbg. Quem. DDL t. 33. |