| YEUSE, subst. fém. BOT. Chêne aux feuilles persistantes vert foncé, au bois très dur, et qui croît notamment au sud de la Loire. Synon. chêne* vert.Presque tous les arbres de la Floride, en particulier le cèdre et le chêne vert, sont couverts d'une mousse blanche (...). Quand la nuit (...) vous appercevez (...) une yeuse isolée, revêtue de cette draperie, vous croiriez voir un fantôme (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 207).Des bois d'yeuses, que ne déteint pas décembre (Arnoux, Rhône, 1944, p. 215).V. arbre ex. 14, ferme1ex. 1.− En empl. apposé. Chêne(-)yeuse. La végétation siliceuse des Landes (...) prend possession du sol (...); le chêne occidental remplace le chêne-yeuse (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 48).Dans les régions méridionales, il existe aussi diverses sortes de chênes à feuilles persistantes (chêne yeuse, chêne liège (...)) (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux, 1947, p. 58). − P. méton., rare. Bois de cet arbre. La barque au mât d'yeuse (Régnier, Poèmes, Poèmes anc., 1890, p. 90). Prononc. et Orth.: [jø:z]. Avec élision: bois d'yeuses (Arnoux, loc. cit.). Littré note l'élision et la liaison: ,,L'y ne joue pas le rôle de consonne; l'yeuse, lè-z-yeuses``. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1935, s.v. y : ,,La voyelle finale de l'article ou de la préposition de s'élide``. Étymol. et Hist. 1552 (Est., s.v. ilex: une sorte de chesne, Yeuse en Provence), encore noté masc. ds Trév. 1704-1771; 1690 fém. (Fur.). Empr. au prov.euze subst. masc. (a. prov. elzer « quercus ilex » 1171, Montpellier; euse 1442, St-Pons ds Levy Prov., s.v. elzer), issu du lat. elex (vies. Oribase lat.; Grégoire de Tours ds André Plantes 1985), forme osco-ombrienne du lat. ilex, -icis fém. « yeuse ». Fréq. abs. littér.: 64. Bbg. Goug. Mots t. 3 1975, p. 46. − Sindou (R.). À propos du nom lat. de quercus ilex. In: [Mél. Boutière (J.)]. Liège, 1971, t. 1, pp. 529-562. − Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 183. |