| * Dans l'article "VÉROLE,, subst. fém." VÉROLE, subst. fém. A. − PATHOLOGIE 1. Vx. Maladie éruptive qui couvre la peau de pustules qui laissent des marques. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Petite vérole (vieilli). Synon. de variole.Pour dire (...) qu'une femme gravée de la petite vérole ressemble à une écumoire: D'une vierge par lui (le fléau), j'ai vu le doux visage, Horrible désormais, nous présenter l'image De ce meuble vulgaire, en mille endroits percé (Flaub., Corresp., 1852, p. 410). ♦ Petite vérole confluente. Petite vérole dont les pustules sont très rapprochées. Après vingt-quatre heures de vomissements, une ébullition me couvrit le corps et le visage; une petite vérole confluente se déclara (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 418).Petite vérole volante. Varicelle. La petite vérole volante vaut mieux qu'une autre petite vérole, qui serait déjà préférable à une vérole ni petite ni volante (Mallarmé, Corresp., 1864, p. 142). 2. Vieilli. Maladie vénérienne. (Dict. xixes.). Mod. Synon. fam. de syphilis.Ah! à dix-sept ans si j'avais été aimé, quel crétin je ferais maintenant! Le bonheur est comme la vérole: pris trop tôt, il peut gâter complètement la constitution (Flaub., Corresp., 1853, p. 131).Savez-vous qu'ils sont rares, de nos jours, ceux qui atteignent la quarantaine sans vérole et sans décorations! (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1050). B. − Fam. Personne, chose ou situation désagréable, éminemment dérangeante. La littérature m'embête au suprême degré! Mais ce n'est pas ma faute; elle est devenue chez moi une vérole constitutionnelle (Flaub., Corresp., 1857, p. 215). − Loc. fig., pop., fam. ♦ Flanquer, foutre la vérole. Provoquer, causer des désordres, des dégâts. « Foutre la vérole dans le chantier » est une expression idiomatique des gens du bâtiment (R. Vailland, 325 000 francs, 1955, p. 88 ds Rob. 1985). ♦ (S'abattre, tomber) comme la (petite) vérole sur le bas clergé. [En parlant d'un ennui, d'un désagrément] (S'abattre) violemment et subitement (comme le ferait une épidémie). Les héritières aryennes (...) vont fondre sur toi telle la vérole sur le bas clergé, proverbe dont ton père use jusqu'à l'élimer comme une vieille culotte (M. Cerf, Une Passion, 1981, p. 39). Prononc. et Orth.: [veʀ
ɔl]. Ac. 1694: vairole: ,,on écrit verole par un e``; 1718: verole; dep. 1740: vérole. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 « maladie éruptive laissant des traces en creux sur la peau » (Herman, Bible, ms. Orléans, fo8 vods Gdf. Compl.); ca 1500 petite verolle « variole » (Lettres de Charles VIII, éd. Pelicier, t. IV, p. 187); 1660 vérole volante « varicelle » (Oudin Fr.-Esp.); 1759 petite vérole volante « id. » (ds Dict. sc. méd., t. 59, p. 31); 2. 1505 grosse verolle « maladie vénérienne grave » (Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, I, 147 ds Quem. DDL t. 38); 3. 1remoit. xviiies. fig. la petite vérole de l'esprit (Abbé de St-Pierre ds Revue des Deux-Mondes, 1erfévr. 1869, p. 558 ds Littré); 1955 foutre la vérole (quelque part) « causer des dégâts, mettre du désordre » (R. Vailland, loc. cit.). Francisation du lat. médiév. vayrola (xes.) « variole » (v. Blaise Latin. Med. Aev.), lat. variola (v. variole). Fréq. abs. littér.: 273. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 453, b) 746; xxes.: a) 303, b) 191. DÉR. 1. Vérolé, -ée, adj. et subst.,fam. a) (Personne) qui est marqué(e) de la petite vérole. (Dict. xixeet xxes.). b) (Personne) qui est atteint(e) de la syphilis, qui en porte les marques. C'était un grand jeune homme, l'œil très spirituel, mais figure un peu satyre et teint de vérolé, le nez et les joues tout couverts de bourgeons (Michelet, Mémor., 1822, p. 204).Je ne tolérerai pas que mon Annie serve de jouet à un bourgeois pourri, bien sûr il est vérolé, ces jouisseurs qui passent leur vie au bordel ont tous la vérole (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 250).[Pour injurier qqn] À peine quelques pages de ces rêveries ailées et subtiles, dont il a le si adorable secret. Trop de merde, de fous-moi la paix, de sale vérolé, de cochon, de salaud de maquereau, etc.(Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1905, p. 97).− [veʀ
ɔle]. Ac. 1694, 1718: verolé, ée; dep. 1740: vérolé, -ée. − 1resattest. 1508 « qui a la syphilis » (Deliberacion et ordonnance touchant les mallades de la grosse verolle, in Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, I, 147 ds Quem. DDL t. 18); 1905 « injure » (Rivière, loc. cit.); de vérole*, suff. -é*. − Fréq. abs. littér.: 16. 2. Vérolique, adj.,vieilli. Qui concerne, qui est relatif à la vérole (supra A 2). On voit des gens dont les os du palais ont été cariés et détruits par le virus vérolique (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 536).− [veʀ
ɔlik]. Ac. 1694, 1718: verolique; dep. 1740: vérolique. − 1reattest. 1532 « qui a rapport à la syphilis » (Triumphe de dame Verole, Poés. fr. des xveet xvies., IV, 226 ds Gdf. Compl.); de vérole*, suff. -ique*. |