| VÉRISME, subst. masc. A. − 1. HIST. DE LA LITT. Mouvement dérivé du naturalisme français, qui s'est développé en Italie vers la fin du xixes., caractérisé par le refus des conventions, de l'idéalisme et par la volonté de décrire la réalité concrète, notamment celle de l'existence provinciale et villageoise et dont les représentants les plus célèbres sont les romanciers G. Verga et L. Campuana. Si le recours au régionalisme a donné évidemment au vérisme italien ses chefs-d'œuvre, il a aussi provoqué une floraison d'œuvres secondaires qui furent nuisibles au mouvement lui-même par leur faiblesse ou par leurs excès (P. Arrighi, Le Vérisme dans la prose narrative ital., 1937, p. 408). 2. MUS., ART LYRIQUE. [En Italie] Refus de l'académisme et volonté de décrire et d'exprimer la seule vérité. Le vérisme a flatté les instincts et les goûts les moins nobles et c'est sa tare. (...) cette musique superficielle et lâchée ne s'adresse point à l'âme et se contente de parler aux sens (Dumesnil, L'Opéra et l'Opéra-comique aux XIXeet XXes., 1971, p. 111). B. − P. anal. Expression artistique de la réalité humaine concrète, quotidienne. Vers la fin de l'époque hellénistique, après les excès dégradants de virtuosité, d'agitation et de vérisme où se complaisent les disciples de Scopas et de Praxitèle, le hiératisme byzantin est (...) un de ces retours périodiques vers l'art abstrait, intellectuel, la convention (Gillet, Art fr., 1938, p. 171). Prononc.: [veʀism̭]. Étymol. et Hist. 1888 (Revue bleue, 5 mai ds Larch. Suppl. 1889, p. 251: Qu'est-ce donc que ce Vérisme [...]? C'est un naturalisme ou un réalisme allant jusqu'aux conséquences extrêmes). Empr. à l'ital.verismo, att. dep. 1877 (Fanfani et Arlía d'apr. Prati), dér. de vero « vrai », du lat. vērus « id. ». |