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VULGAIREMENT, adv.
A. −
1. Vieilli ou littér. D'une manière courante, commune, largement répandue. Pierquin était de taille moyenne, ni gras, ni maigre, d'une figure vulgairement belle et qui exprimait une tristesse plus chagrine que mélancolique (Balzac, Rech. absolu, 1834, p. 167).Dans la chronologie rigoureuse le siècle n'a commencé qu'au 1erjanvier 1801, mais vulgairement on le commence avec l'année 1800 (Sainte-Beuve, Chateaubr., t. 1, 1860, p. 326).
2. [Avec des verbes comme appeler, dire, nommer] Dans la langue commune, vulgaire, triviale. Il y a quelque quarante ans, mon Bouju était, vulgairement parlant, un bon vivant, ce que les imbéciles nomment un égoïste (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1836, p. 121).Un vieux brocard (...) bien capable de tenir pied aux cent-vingt chiens que nous comptions lâcher après ses culottes, comme on dit vulgairement (La Hêtraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 177).
En partic. [P. oppos. à scientifiquement, techniquement] Dans l'usage courant, non spécialisé. Vulgairement désigné, dit, nommé. Une des maladies les plus meurtrières du bétail est l'affection qu'on désigne vulgairement sous le nom de charbon (Pasteurds Travaux, 1880, p. 237).Articulation coxo-fémorale. Vulgairement appelée articulation de la hanche (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 180).[P. ell. du verbe] Nom vulgaire de la (...) corne de cerf, plus vulgairement plantain (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette,1964, p. 232).
B. − Péj. D'une manière vulgaire, grossière, triviale. S'exprimer, s'habiller, parler, se tenir vulgairement. Ma mère, qui me savait bien trop fière, trop grande, trop d'Uxelles pour me conduire vulgairement, fut alors épouvantée du mal qu'elle avait fait (Balzac, Secrets Cadignan, 1839, p. 354).L'admiration de moi telle que je suis, inhibe en moi tout pouvoir bovaryque. Je m'aime vulgairement, bassement, puisque je me contente d'un amour inférieur (Choisy, Psychanal., 1950, p. 117).
Prononc. et Orth.: [vulgε ʀmã]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiiies. vulgarement « généralement; comme c'est en usage par le commun des hommes » (Sermon sur la dédicace des églises, éd. P. Meyer ds Romania t. 32, p. 107); 2. 1365 vulgairement « en langage commun » (p. oppos. à langue savante) (Oresme, Traité des Monnaies, éd. L. Wolowski, p. 51: Aristote [...] ceste appelle il abolostaticon, qui est vulgairement a dire peaige ou tonlieu); 3. 1659 péj. « populairement; d'un usage ordinaire » (Molière, Précieuses Ridicules, 6, p. 261). Dér. de vulgaire*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 120.