| VOLTIGE, subst. fém. A. − 1. ACROBATIE, CIRQUE. Ensemble des exercices d'acrobatie effectués sur une corde lâche ou au trapèze volant. Haute voltige. Il y a deux façons de pratiquer la voltige aux trapèzes volants: (...) le voltigeur évolue directement d'un trapèze à l'autre; (...) [ou] le voltigeur est rattrapé par les mains d'un acrobate suspendu lui-même à l'un des trapèzes (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t. 14, 1972, p. 2940). − P. méton. Corde lâche sur laquelle travaillent les acrobates. La voltige cassa, il se rompit une jambe (Ac. 1835, 1878). 2. ÉQUIT. Ensemble des exercices, des sauts acrobatiques exécutés sur un cheval au galop ou arrêté. Voltige au galop, de pied ferme; monter à cheval en voltige. Les gazettes parlaient beaucoup alors d'un nommé Franconi, maître de voltige, qui réjouissait les citoyens de Paris, par ses exercices à cheval (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 422).À Bayard, on apprend aussi la voltige. Pas de cavalcades fantastiques − on est trop jeune, − mais des sauts au-dessus du poney arrêté (Le Monde loisirs, 7 déc. 1985, p. II, col. 4). ♦ (Corde de) voltige. Corde fixée à la ceinture des écuyers et destinée à les retenir en cas de chute. (Dict. xxes.). − P. anal., GYMN. ,,Ensemble d'exercices exécutés sur le cheval de bois et sur le cheval d'arçons`` (Petiot 1982). 3. Mouvement vif et acrobatique accompli par une personne, un animal. Un vif pierrot, de tige en tige, Sautait là, comme en son jardin; Je suivais des yeux la voltige Qu'exécutait ce baladin (Hugo, Chans. rues et bois, 1865, p. 213).Une turbulence de singe le portait partout au même moment (...); puis des bonds, mille tours, des voltiges, de grands gestes, des éclats de voix (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 36). 4. AÉRON. Voltige (aérienne). Manœuvre périlleuse de pilotage pour laquelle un avion évolue selon une trajectoire et dans des positions inhabituelles; ensemble des figures d'acrobatie aérienne. École de voltige. À Buc, le 19 août 1913, Pegoud saute, abandonnant son avion, lequel avant de s'écraser trace seul des figures de voltige. Quelques jours plus tard Pegoud effectue le premier « looping ». La voltige aérienne est née (Jeux et sports, 1967, p. 1628).La catégorie voltige réunit des [avions] (...) aux formes spéciales, d'une envergure moyenne (...). Ils (...) peuvent effectuer toutes les acrobaties (Le Monde loisirs, 30 mars 1985, p. II, col. 5). B. − Au fig. Discours, procédé plus ou moins artificiel permettant de se tirer d'affaire en esquivant les difficultés, les contradictions. Synon. acrobatie.Voltige oratoire; exercice de (haute) voltige intellectuelle. Quelques-uns [des paysagistes coloristes] (...), comme M. Troyon, se réjouissent trop dans les jeux et les voltiges de leur pinceau (Baudel., Salon, 1846, p. 182).Ce n'est pas dans le discours de M. de Freycinet qu'il faut chercher des éclaircissements là-dessus. Cet homme-là est un artiste en voltige, mais décidément ne sera jamais rien de plus (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 497). Prononc. et Orth.: [vɔlti:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1544 « incursion brusque, rapide » (Mathée, Hist. de Theodorite, fo133 vods Gdf. Compl.), attest. isolée; 2. a) 1634 « exercice d'équitation consistant à sauter de diverses manières sur un cheval » (M. Mersenne, lettre 2 août ds Corresp., t. 4, p. 282); b) 1736 « exercice d'acrobatie exécuté sur une corde lâche ou au trapèze volant » (Lesage, Bachel. de Salam., p. 41 ds Littré); 3. 1842 au fig. voltige électorale (Reybaud, J. Paturot, p. 320). Déverbal de voltiger*. Fréq. abs. littér.: 49. Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 263. − Hotier Cirque 1973 [1972] pp. 83-84. − Quem. DDL t. 37. |