| VOLÉE, subst. fém. A. − [À propos d'un oiseau, d'un insecte; corresp. à voler1I A 1] 1. Mouvement qui permet de s'élever dans l'air et de s'y mouvoir grâce à des ailes. Les pattes nerveuses [des pies] repliées sur elles-mêmes, se redressant en vain pour l'élan, refusaient de quitter le sol et d'exécuter le saut nécessaire pour prendre l'envol, car ce n'est pas immédiatement de terre que les ailes s'éploient pour la volée (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 183). − Loc. adj. ou adv. À la volée. Synon. au vol (v. vol1A 1).Tirer un oiseau à la volée (Lar. 19e-Lar. Lang. fr.). P. anal., rare. Ainsi disposée (...), la nasse agrippe à la volée une foule de gros et de petits poissons (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 151). − CHASSE. Moment du matin ou du soir où passent les canards (d'apr. Chasse 1974). Synon. passée. − HÉRALD., rare. Représentation sur un écu d'ailes en action dans l'air. Les armes actuelles de New-York portent des tonneaux de farine sur une volée de quatre ailes, en souvenir de la loi anglaise qui donna à la ville le monopole de la mouture et assura ainsi sa prospérité première (Morand, New-York, 1930, p. 15). − Prendre sa volée. S'envoler. Synon. prendre son vol (v. vol1A 1).Il faisait un de ces beaux temps tranquilles où l'on n'entend que des bruits calmes: les battements d'ailes de pigeons qui prennent leur volée, le martelage du maréchal, une cruche qui grince (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 75). − Donner la volée à un oiseau. Lui donner la possibilité de s'envoler après l'avoir tenu captif. Mon oncle (...) donnait la volée aux oisillons qui n'avaient pas les pattes cassées (Goncourt, Journal, 1892, p. 312). − P. anal. [À propos d'un inanimé et sans mouvement réel] ♦ MINES ET CARR. Banc de volée. ,,Banc supérieur que l'on dégage, en carrière souterraine, lorsqu'on a sapé ou dégagé le banc inférieur`` (Noël 1968). ♦ Domaine de la constr.Volée d'un arc. Ascension que l'arc semble opérer en s'incurvant (d'apr. Bach.-Dez. 1882). Synon. envol. ♦ Ascension fictive opérée par des éléments constitutifs d'une mâture. [Dans un cont. métaph.] Nous nous sommes enfoncé dans l'âme un tas de choses dures et nous l'avons cerclée avec du fer pour qu'elle file droite dans ses voyages, que ses mâts élastiques aient une volée plus haute, et que fièrement, au soleil, elle sépare bien les flots de sa carène vernie (Flaub., Tentation, 1849, p. 384). 2. (Tout) d'une (seule) volée. De la distance qu'un oiseau ou qu'un insecte parcourt ou peut parcourir sans se poser. L'oiseau traversa la baie d'une seule volée (Quillet 1965). Synon. d'une seule traite (v. traite2B). 3. Groupe d'oiseaux qui volent ensemble; ensemble d'oiseaux de même espèce issus d'une même couvée ou nés dans la même saison. Synon. vol (v. vol1A 5).Tous ces jeunes moineaux sont de la volée du printemps (Quillet1965): Qu'est-ce que ces petits nuages là-haut?
Les uns disent que c'est comme une troupe de femmes en blanc.
Les autres que ce sont des cygnes blancs
Là-haut une volée de cygnes blancs!
Les autres disent que c'est comme une volée de cygnes blancs
Les petits nuages blancs là-haut!
Claudel, Poés. div., 1952, p. 910. − En partic. Ensemble d'oiseaux de même espèce issus d'une même couvée ou nés dans la même saison. Tous ces jeunes moineaux sont de la volée du printemps (Quillet1965).Volée de mars, volée d'août. ,,Pigeons éclos en mars, en août`` (Ac. 1798-1935). − P. anal. Groupe de personnes s'élevant ensemble dans l'air. On vit remonter vers le ciel, par volées, Les filles du Destin, ouvrant avec effort Leurs ongles qui pressaient nos races désolées (Vigny, Destinées, 1863, p. 13).Rare. [À propos de poissons] Sur nos pas, comme des compagnies de bécassines dans un marais, se levaient des volées de poissons curieux du genre des monoptères (Verne, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 28). − P. métaph. Ces impressions qui s'élèvent de tous les points des étendues de pays nouvelles et s'abattent par volées sur le voyageur (M. de Guérin, Journal, 1835, p. 240).Je définis le groupe, (...) l'association naturelle et comme spontanée de jeunes esprits et de jeunes talents, non pas précisément semblables et de la même famille, mais de la même volée et du même printemps, éclos sous le même astre, et qui se sentent nés (...) pour une œuvre commune (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 21). B. − [À propos d'un inanimé] 1. Rare. Fait d'effectuer un parcours dans l'air grâce à des organes analogues à ceux d'un oiseau, mais imaginaires. Cette phase première est très importante, sur laquelle va spécialement attirer l'attention, la cloche mise en branle, parmi toutes celles apportant, sur leur volée, l'œuf des Pâques joyeuses (Canseliet, Alchim., 1941, p. 190). 2. [Corresp. à voler1I B 1] Déplacement dans l'air de certains éléments végétaux tirant profit d'organes appropriés dont ils sont pourvus. Des orties s'abaissaient et se levaient sur la marge du canal; il y avait une volée de graines ailées du bas automne et de petites bouffées de poussière blanche (Schwob, Monelle, 1894, p. 53). 3. [Corresp. à voler1I B 2] Fait d'être transporté en l'air d'un point à un autre en s'y maintenant momentanément en suspension; ensemble d'éléments naturels ainsi transportés. Des multitudes d'éclatements de shrapnells pointillent l'azur et semblent une longue volée de flocons de neige dans le beau temps (Barbusse, Feu, 1916, p. 92). 4. [Corresp. à voler1I B 4] a) Mouvement d'un projectile lancé par une arme, une bouche à feu, et traversant l'air à grande vitesse. Cette petite volée de plomb de la Porta Pia m'a chauffé le sang. J'ai hâte de me sentir un chassepot dans les mains (Claudel, Père humil., 1920, iii, 1, p. 530). − Loc. À la volée. Avant que l'objet considéré ne touche le sol, ne frappe sa cible. L'espoir, c'était d'être abattu au coin d'une rue, en pleine course, et d'une balle à la volée (Camus, Étranger, 1942, p. 1201). b) Décharge simultanée de plusieurs armes, de plusieurs bouches à feu; ensemble de projectiles lancés simultanément par plusieurs armes de trait; bruit provoqué par ce lancement simultané. La volée des canons tendue sur le talus vert des batteries de la côte, visait la mer (Hamp, Champagne, 1909, p. 205).P. métaph. Il me semblait entendre (...) la batterie sourde d'un tambour républicain (...) Gille entonnait, et cette musique tirait à pleines volées sur mon cœur (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 360). − Loc. adj. ou adv. À toute volée. (Qui est effectué) avec le maximum d'intensité. Une population qui se déterminerait à vivre dans ses caves pourrait très bien et sans grand péril supporter un mois de bombardement à toute volée (Goncourt, Journal, 1871, p. 731). ♦ DÉFENSE. Tirer une bouche à feu à toute volée. ,,La tirer en la pointant sous un angle d'environ 40 , ou tel que la pièce porte le plus loin possible`` (Bonn.-Paris 1859). − P. anal., MINES ET CARR. Mise à feu simultanée d'un ensemble de trous de mine. Le tirage des mines était fait par volées au moyen d'amorces électriques (Chalon, Explosifs mod., 1911, p. 653). c) Mouvement d'un objet qui, après avoir été lancé ou mis en action, n'a pas encore touché le sol ou atteint le terme de sa trajectoire; mouvement d'une arme, d'un outil qui, sans quitter la main de l'homme, est projeté dans l'air avec vivacité. Synon. vol (v. vol1B 4).On l'entendait bien [l'herbe], résistante et sifflante à cette heure sous la faux, dont la volée allait et revenait, continuellement, au bout de ses bras nus (Zola, Terre, 1887, p. 134). L'averse déchaîna les fraîcheurs glaciales de son déluge comme la volée brutale d'une poignée de cailloux, et la forêt répondit de tout le rebondissement métallique de ses feuilles (Gracq, Argol, 1938, p. 34). − P. métaph. ou au fig. [Les jeux sauvages] encombraient la messe du Confiteor à l'Épître, s'interrompaient à l'Évangile, lâchaient une nouvelle volée après le sermon pour enfants (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 67). − Loc. À la volée, à toute volée. D'un mouvement puissant et ample. L'agent l'a giflé à toute volée d'une claque épaisse et lourde, en pleine joue (Camus, Étranger, 1942, p. 1149). ♦ Au fig. Sans réfléchir, de manière inconsidérée. Il ne sait ce qu'il dit, il parle à la volée (Ac. 1798-1935). ♦ AGRIC., HORTIC. En jetant les semences ou les graines par poignées ou par pincées, d'un mouvement large et régulier (p. oppos. à en lignes, en poquets). On les sème, soit en sillons gland à gland (...), soit à la volée comme du blé, très largement, si l'on a pu recueillir assez de graines, si l'on ose se permettre un peu de la débauche de germes de la nature (Pesquidoux, Livre raison, 1928, p. 31). ♦ ARTS DU FEU. Cuisson à la volée. ,,Cuisson faite en construisant un four avec les briques elles-mêmes`` (Peyroux Techn. Métiers 1985). La cuisson en plein air dite à la volée ou en tas s'applique à la préparation des briques communes (Ser, Phys. industr., 1890, p. 550). ♦ INFORM. Enchaînement à la volée. Enchaînement réalisé sans montage au cours d'un enregistrement, à un instant précis de la lecture d'une bande magnétique, en manipulant les écarteurs de bande présents sur le dispositif de lecture (d'apr. Radio 1972). ♦ MÉTALL. Trempe à la volée. Trempe d'une pièce de fer ou d'acier effectuée de manière isolée (d'apr. Jossier 1881). ♦ À la grande volée (rare). Chaque fois que je m'avançais entre les tentures pour jeter un nom à la grande volée, je voyais les lustres des salons tourner en rond avec des centaines de milliers de lumières papillotantes (A. Daudet, Nabab, 1977, p. 27). − Loc. adj. ou adv. De volée. En faisant usage de rapidité et de violence dans l'exécution d'un mouvement. Il avait jeté de volée [son programme roulé en boule], avec toute sa force, en cherchant à toucher et à faire mal [au matador maladroit] (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 386). − (Tout) d'une (seule) volée. [Appliqué à un objet se déplaçant sur lui-même et faisant penser à l'envol des oiseaux dans les airs] Il regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi (...) pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction (Zola, Germinal, 1885, p. 1152). d) SPORTS
α) JEU DE PAUME notamment. Prendre une balle, un coup entre bond et volée. ,,Prendre la balle dans le moment qu'elle est près de s'élever après avoir touché à terre`` (Ac. 1798-1935). ♦ Au fig., rare. Attraper une faveur, une grâce entre bond et volée, l'obtenir tant de bond que de volée. ,,L'obtenir en saisissant une conjoncture heureuse`` (Ac. 1798-1878). Faire une chose tant de bond que de volée. ,,La faire comme on peut, de façon ou d'autre`` (Ac. 1798-1878). [P. réf. à cette loc.] Ne pas prendre la volée pour le bond. Autrefois, dès que j'étais seul, je rêvais à des Napoléonades de passions. J'ai fait mon compte. Je suis moins naïf. J'ai appris à mes dépens qu'il ne faut pas prendre la volée pour le bond (Giono, Chron., Noé, 1947, p. 140). − Loc. [Aux jeux de balle et de ballon] De volée, à la volée. Avant que la balle ne touche terre, sans qu'elle touche terre. Reprendre une balle de volée; tirer de volée. Lando reçut le ballon [de rugby] de volée en pleine course (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 204).Reprise de volée. V. reprise1.
β) P. méton. (notamment au jeu de paume, au footb., au tennis). Coup frappé sur la balle en mouvement dans l'air. La volée et la demi-volée peuvent être très variées dans leur réalisation, elles peuvent rechercher force, précision, vitesse, avoir des trajectoires tendues, arrondies (J. Mercier, Footb., 1966, p. 47).V. passing-shot ex. de Jeux et sports. ♦ Avoir la volée bonne, la volée sûre. Être fort adroit à prendre la balle de volée et à la placer (d'apr. Ac. 1798-1878).
γ) ATHL. Mouvement par lequel l'haltère est amené d'un seul temps au-dessus de la tête, au bout de l'un ou des deux bras tendus à la verticale. Rigoulot a battu son 55erecord mondial en réussissant 99,500 kg à la volée à droite (L'Auto, 22 févr. 1932ds Petiot 1982).
δ) GYMN. Travail de barre fixe. La grande volée (grands tours avant et arrière) prendra place dans ce travail d'ensemble. Les passages de lune en soleil ou de soleil en lune nécessitent des tours de volée très réguliers (Piard, Agrès Masculins, 1968ds Petiot 1982).
ε) TIR À L'ARC. Action de lancer des flèches à la suite l'une de l'autre, sur une trajectoire déterminée; groupe de flèches tirées ensemble. Chaque archer tire ses flèches par volées de trois (Tous les sports, 1970ds Petiot 1982). e) Mouvement de rotation ou d'oscillation accompli par un objet autour d'un axe dont la position est fixe dans l'espace.
α) Rotation complète d'une aile de moulin à vent. À grands coups d'ailes affolées, En leurs toujours folles volées, Les moulins fous fauchent le vent (Verhaeren, Camp. halluc., 1893, p. 33).
β) TECHNOL. Vitesse maximale à laquelle tourne une machine-outil. Veut-on les grandes vitesses [dans un tour]? On débraie le harnais et on relie par un boulon le cône de poulies à la roue dentée solidaire du plateau: on tourne à la volée (Gorgeu, Machines-outils, 1928, p. 97).Marche, vitesse à la volée. ,,Marche d'un tour dont la broche, donnant le mouvement de rotation, est entraînée directement par la poulie de commande, sans passer par l'intermédiaire d'un harnais`` (Lar. encyclop.).
γ) Branle donné à une cloche; son produit par cette mise en branle; projection dans l'espace de ce son et, p. anal., d'un son émis par une autre réalité sonore. Synon. vol (v. vol1B 4).La Pèlerine, la cloche de Sainte-Anne de Sorel, s'évertuait à sonner: envoie une bordée de sons au Chenal du Moine (...), porte une volée à l'Île de Grâce, une dernière branlée au nord, puis tinte (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 90). − Loc. À la volée, à toute volée ; plus rare, à grande, à pleine volée . Avec le maximum d'intensité sonore provoquée, dans le cas d'une cloche, par le branle le plus puissant possible. Sonner les cloches à la volée; les cloches sonnent à toute volée. Les cloches sonnaient à pleine volée, c'était la fin de l'office (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 178).De proche en proche, tous sonnaient à la fois, lorsque Gaude, le clairon de la compagnie, se décida, à toute volée des notes sonores (Zola, Débâcle, 1892, p. 8). ♦ P. métaph. Des campanules couraient, lançant leurs cloches bleues à toute volée, jusqu'au haut de grands asphodèles, dont la tige d'or leur servait de clocher (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1349). f) Série de coups rapprochés appliqués soit à un être animé avec ou sans l'aide d'un objet, soit à un objet fabriqué à l'aide d'un outil.
α) Fam. Série de coups appliqués à une personne, à un animal. Volée de coups (de bâton, de canne). Ils n'étaient pas en bas qu'ils se sentaient frappés à la tête, qu'ils chancelaient sous une volée de coups de poing (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 271). − Volée de bois vert. Pour finir l'anecdote, je promis à ce drôle, insolent comme un noble, une volée de bois vert, châtiment approprié à un maroufle de sa sorte (Gautier, Fracasse, 1863, p. 228).Au fig. Volée de bois vert. Série de critiques acerbes et violentes adressées à une personne. Les articles de Nachette n'étaient (...) que volées de bois vert distribuées (...) aux réputations naissantes (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 237). − [Sans compl.] Administrer une volée; recevoir une volée. Pour la première fois, chez les Coupeau, on se flanqua une volée en règle, on se tapa même si dur, qu'un vieux parapluie et le balai furent cassés (Zola, Assommoir, 1877, p. 700). − Au fig. Série de qualificatifs adressés à une personne pour porter atteinte à sa dignité. Le corps de la marine s'y trouve précisément opposé [à Thionville] aux volontaires nationaux de Brest: ils se reconnaissent, et Dieu sait la volée d'épithètes et d'injures qui sont aussitôt échangées (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 952).
β) Série de coups appliqués à l'aide d'un marteau à une pièce de métal dans le but de la travailler; distance qui dans le mouvement de frappe exercé par un marteau, se trouve entre son point le plus élevé et la table de l'enclume (d'apr. Jossier 1881). Il prit sa distance, lança le marteau de haut, à grandes volées régulières. Il avait le jeu classique, correct, balancé et souple (Zola, Assommoir, 1877, p. 533). − BÂTIMENT ♦ Série de coups appliqués à la tête d'un pieu pour l'enfoncer, suivie d'un temps de repos. (Ds Jossier 1881). ♦ ,,Hauteur à laquelle on élève le mouton d'une sonnette dans le battage des pieux`` (Chabat t. 2 1876). ♦ ,,Action simultanée de plusieurs hommes qui, rangés de front, battent un terrain pour le consolider et l'aplanir`` (Jossier 1881). g) TECHNOL. [À propos d'un objet permettant ou transmettant un mouvement] − Partie d'un canon comprise entre les tourillons et la bouche. Les canons paragrêles sont formés d'une volée tronconique et d'une culasse dans laquelle on peut percuter des cartouches à blanc (Ballu, Mach. agric., 1933, p. 279). − Partie le plus souvent inclinée d'une grue sur laquelle est fixée la poulie recevant le câble ou la chaîne; mouvement de rotation effectué par cette partie. Synon. flèche1.Un grand fourgon-limousine (...) faisait de la marche arrière pour se mettre sous la perpendiculaire de la grue à volée fixe avant du Massilia qui pivotait en l'air, un cercueil pendant à son crochet (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 52). − [Dans un pont mobile] Partie qui se baisse ou se ferme et qui surplombe, lorsque ce pont est abaissé ou fermé. Lorsque le pont est en service, le piston est abaissé et le pont repose sur trois appuis placés l'un sous la culasse, le second sous la volée et le dernier sur l'arête du bajoyer près du pivot (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 307). 5. TECHNOL. [Corresp. à voler1I A 3, I B 5 et I C 3; à propos d'un objet permettant ou transmettant un mouvement] Pièce de bois de traverse attachée au timon d'un carrosse, d'un chariot, d'un fourgon, etc., à laquelle on attelle les chevaux assurant la traction de ces différents véhicules. [La moissonneuse-javeleuse] est complétée par un timon avec une volée pour l'attelage à deux chevaux (Passelègue, Mach. agric., 1930, p. 216). ♦ Chevaux de volée. Chevaux qui sont attelés en avant des brancards d'un véhicule hippomobile. Celui que je trouverai rebelle, Je lui mettrai un bon joug. Et ce ne sera pas le poulain de volée Qu'on nourrit avec de l'orge; la faim qui fait mauvais ménage avec la colère le rendra souple (Claudel, Agamemnon, 1896, p. 911). 6. [Corresp. à voler1I C 3] Partie droite ou courbe d'un escalier, comprise entre deux paliers qui se succèdent. [L. de Vinci] a bâti des donjons où quatre volées d'escaliers, indépendantes autour du même axe, séparaient les mercenaires de leurs chefs, les troupes de soldats à gages les unes des autres (Valéry, Variété [I], 1924, p. 252). C. − [À propos d'une pers., d'un de ses attributs ou d'un être assimilé à une pers.] 1. [Corresp. à voler1I C 1] a) Mouvement rapide du corps humain ou d'un membre, effectué sans arrêt. Ce grand corps, un peu gauche au repos, réussissait infatigablement les rétablissements les plus durs, les grandes volées (...), les ascensions lentes aux cordes lisses (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 165). ♦ Prendre sa volée. Se lancer dans l'espace pour s'y mouvoir à l'aide de ses ailes. De temps à autre, parmi les guirlandes de fleurs (...), on aperçoit la face ailée d'un jeune séraphin de mosaïque, qui (...) semble se disposer à prendre sa volée sous les voûtes arrondies de la nef (Sand, Lélia, 1839, p. 448). − Loc. À toute volée. En faisant plein usage de l'aptitude à se déplacer dans l'air comme un oiseau. Nous avons tous frémi en contemplant la jolie Pinito del Oro ou l'extraordinaire Lothar défiant les lois de l'équilibre en se balançant à toute volée, la tête sur le trapèze (Hist. spect., 1965, p. 1534). − LUTTE GRÉCO-ROMAINE. Tour de bras à la volée. −Sur « tirade » (...), engager le bras droit ou gauche de l'adversaire par dessus l'épaule correspondante (...), s'agenouiller devant soi, genoux réunis et faire passer l'adversaire par dessus la tête (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 175). b) P. métaph. ou au fig.
α) Impulsion, mouvement hardi et rapide que se donne une faculté, un sentiment; manière dont une personne conduit sa vie. Synon. élan2.Il fallut quelque temps à un hibou de mon espèce pour s'accoutumer à la cage d'un collège et régler sa volée au son d'une cloche (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 67).[Un grand rire] faisait lever en elle toute une volée d'émoi (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 38). − Loc., rare. À toute volée. En donnant un complet essor à une faculté intellectuelle, à un sentiment déterminé. Il jeta une nouvelle brassée de bois, dans la cheminée, et il repartit à toute volée dans ses rêves (Huysmans, À rebours, 1884, p. 93).
β) Niveau social, intellectuel ou moral auquel se situe une personne ou qui caractérise une chose. Synon. condition, envergure, position, rang, vol (v. vol1C 1).Si M. Tancogne n'avait point partie liée avec lui, est-ce qu'il garderait sur vos terres un destructeur d'une pareille volée? (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 189). − De (la/la plus) haute volée. Elle reçoit (...) les d'Sherbatoff, les d'Forcheville, et tutti quanti, des gens de la plus haute volée, toute la noblesse de France et de Navarre (Proust, Sodome, 1922, p. 881).Convié un jour à une bénédiction nuptiale de haute volée à l'église Saint-Honoré d'Eylau, un ami à moi (...) se rendit à l'heure dite place Victor-Hugo pour présenter ses vœux aux jeunes époux (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 71). ♦ Plus rare. De petite/première volée. V. fragmentier rem. 1 s.v. fragment ex. de Verlaine. 2. [Corresp. à voler1I C 3] a) Action de se déplacer sur le sol avec une grande rapidité. Sa lampe s'éteignit. − Sauve qui peut! cria-t-il. Une volée délirante suivit. On sautait les parterres (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 105). − Prendre sa/la volée ♦ [Le suj. désigne une pers.] Prendre un départ rapide et souvent imaginé. Au premier malheur, les amis prennent leur volée (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). S'affranchir d'une contrainte, d'une tutelle. Ce fut le temps où M. Robert prit sa volée. Il se croyait chef de partisans et rêvait du soulèvement de deux ou trois provinces (Pourrat, Gaspard, 1925, p. 134). ♦ [Le suj. désigne une réalité hum.] Se donner libre cours. Les pieux discours Qui prennent la volée au déclin des beaux jours (M. de Guérin, Poés., 1839, p. 108). − Donner la volée à qqn/qqc. Accorder pleine liberté à une personne, donner libre cours à une chose. Mais soudain, lady Falkland, d'un geste de la main, donne la volée à son souci. Et je revois (...) le sourire enfantin qui n'efface pas tout à fait le pli triste de la bouche (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 211). − Loc. À la volée; plus rare, à la grande volée ♦ Au passage, sur le moment. M. Degas (...) les pique [les danseuses], toutes vives, devant la rampe, les attrape à la volée pendant qu'elles bondissent ou font la révérence des deux côtés (Huysmans, Art mod., 1883, p. 134). ♦ À grande vitesse. Il avait suffi d'une jolie ligne de corps (...) pour que de très bonne foi j'y eusse ajouté quelque ravissante épaule, quelque regard délicieux (...) ces déchiffrages rapides d'un être qu'on voit à la volée nous exposant ainsi aux mêmes erreurs que ces lectures trop rapides où (...) on met à la place du mot qui est écrit, un tout différent que nous fournit notre mémoire (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 797). − DANSE, loc. adj. De volée. En se lançant d'un point de la scène à l'autre pour retomber au sol sur un pied ou sur les deux, selon les pas qu'il faut exécuter (d'apr. Reyna 1967). La variation du danseur, faite pour la vigueur masculine, comprend de grands jetés avec battements, de hauts entrechats droits, de larges entrechats de volée en diagonale (Arts et litt., 1935, p. 46-4). b) Groupe de personnes qui sont d'un âge identique, de la même condition, qui exercent la même activité ou la même profession. Synon. essaim.Une magnifique volée de danseuses anglaises, des milliers de muscles agités et précis (Céline, Voyage, 1932, p. 438). REM. 1. Demi-volée, subst. fém.,sports (jeux de balle, de ballon). ,,Balle frappée dès le contact avec le sol, tout au début du rebond`` (Petiot 1982). 2. Volleyeur, -euse, subst.,tennis. [Corresp. à supra B 4 d] Joueur, joueuse spécialiste de la volée. Le destin (...) changeait de favori [à Roland Garros] toutes les quinze minutes pour s'arrêter enfin sur une volée de Mac [Enroe] le fantastique volleyeur (Le Figaro thématique, 22 mai 1986, p. 14). Prononc. et Orth.: [vɔle]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. « Fait de voler » A. action de voler 1. a) ca 1135 de volee « en volant » (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, réd. AB, 1079: Par le pertuis i passast de volee Uns esperviers); fin xiies. (Gui de Cambrai, Vengement Alixandre, éd. B. Edwards, 1558: faucons a volee); 1205-50 (Renart, éd. E. Martin, branche 13, 863, t. 2, p. 67: venir voit Une cornaille a la volee); b) α) ca 1202 p. ext. à la volée « comme en volant, rapidement » (ibid., branche 16, 224, t. 2, p. 161: un saut a fet a la volee);
β) ca 1270 à la volée « trop rapidement et sans réfléchir, à la légère » (Adam de La Halle, Jeux partis, éd. L. Nicod, VII, 25, p. 74: Vous parlés a le volee); 2. expr. a) xiiies. [var. ms.] se mettre à la volée « prendre son essor » (Renart, branche 11, 1574, t. 3, p. 395: [l'épervier] se mist a la volee); b) α) 1erquart xiiies. prendre sa volée (Le Saint-Graal, éd. E. Hucher, t. 2, p. 389: si prend [la mère as oisiaus] sa volée); 1349 (Guillaume de Machaut, Dit de l'alérion, éd. E. Hoepffner, t. 2, p. 279, 1131: prendre haut et bas sa volée);
β) déb. xives. fig. prendre sa volée (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, II, 4209, t. 1, p. 261: Si pristrent [les docteurs de l'Église] en l'air lor volee); 1559 (Ronsard,
Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 9, p. 184: Pomonne a pris autre part sa volée); 1572 (Amyot,
Œuvres morales, Comment il fault lire les poetes, t. 1, fo10 vo: L'ame prenant hors du corps sa volee); 1835 « s'affranchir d'une tutelle, d'une contrainte » (Ac.: il a pris la volée); c) α) 1762 fig. donner la volée à qqn « donner pleine liberté à quelqu'un » (Favart, Les Trois sultanes ou Soliman II, éd. 1809, p. 279: aux femmes du sérail je donne la volée); 1877 donner la volée à qqc. (Hugo, Légende, t. 5, p. 1141: Paul assemblait des sons, leur donnait la volée);
β) 1848 donner la volée (à un oiseau) « le libérer » (Chateaubr., Mém., t. 2, p. 495); 3. 1454 volée d'acée « vol de bécasses », fig. « l'heure du vol, le crépuscule » (Arch. nat. JJ 191, pièce 35 ds Gdf. Compl.: entre volee d'acee et jour couchié); repris ds Ac. 1842: volée d'assée [...] le soir, l'instant où passent les bécasses. B. 1erquart xiiies. « distance qu'un oiseau peut parcourir en l'air sans avoir besoin de se poser » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. A. G. van Hamel, p. 147: Ne puet faire haute volée Oisiaus ki a une ele vole); 1690 tout d'une volée (Fur.). C. Groupe d'oiseaux 1. a) [1347 sens incertain « nichée »? ([Arch. nat. JJ] 79, 13 ds Du Cange, s.v. tria: une voulée ou Trie de coulons par dessus une estable)] 1376 « bande d'oiseaux qui volent ensemble » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, § 127, 7: une grant volee de perdris); b) 1559 expr. (Amyot, Vies des hommes illustres, Demetrius, Paris, fo620 ro: une volee de petits oyseaux); 1857 (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, p. 18: une bande de bohémiens [...] se releva comme une volée de moineaux); c) 1611 « oiseaux d'une même couvée » (Cotgr.); 1680 (Rich.: de toutes les volées de pigeons, la meilleure est celle de Mars); 2. a) ca 1570 p. ext. « groupe de personnes de même âge, de même mérite, qualité, rang » (Carloix, Mémoires, I, 19 ds Littré: jeunes seigneurs [...] tous d'une volée et courants une mesme fortune); 1575 (Thevet, Cosmographie universelle, VII, 4, fo208 vo: Esope [...] estoit de la vollee du grand Anacharse); 1638 (Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 1, p. 230: les éloquens de sa volée); b) av. 1615 spéc. en parlant d'avocats (Pasquier, Lettres, VII, 10 ds Hug.: les grands advocats de sa volée); c) 1666 expr. de la haute volée (Furetière, Roman bourgeois ds Les Romanciers du XVIIes., éd. Pléiade, p. 904: quelques gens de la plus haute vollée); 1830 de haute volée (Balzac, Ét. femme, p. 384: les gens de haute et petite volée); 1840 « de grande envergure » (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, p. 315: ces ambitieux de haute volée); 3. 1848 fig. en parlant d'idées, de pensées, etc. (Flaub., Corresp., p. 85: une volée de souvenirs). II. « Mouvement rapide » A. en parlant de projectiles, d'objets que l'on jette ou que l'on envoie 1. a) α) 1erquart xiiies. à la volée « dans toutes les directions » (Reclus de Molliens, Carité, éd. A. G. van Hamel, p. 85: S'ele ne gete a le volée Se ricoise [ses richesses] puer come sage); 1306 (Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, p. 136: ces huit Sarrazins traioient a la volee parmi nostre ost); 1718 (Ac.: un canon tiré à toute volée peut aller jusques-là);
β) 1808 agric. semer à la volée (De Guignes, Voyages à Peking, Manille et l'Île de France, t. 3, p. 332 et p. 352); b) α) 1555 « ensemble de projectiles lancés en même temps » (Du Villars, Mém., VI ds Gdf. Compl.: ayant enduré deux cens vollees); 1567 (Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t. 3, p. 11, note: quelques vollées d'artillerie);
β) 1911 mines et carr. « ensemble des trous de mine mis à feu simultanément » (Chalon, Explosifs mod., p. 503: tirer en une seule volée un grand nombre de mines); c) 1559 « mouvement, portée d'un projectile » (Amyot, op. cit., Pompeius, fo461 vo: ilz estoient encore hors la volee du traict); 2. a) α) 1454 jeux, p. oppos. à bond « mouvement d'un objet (balle, ballon, etc.) qui a été lancé et n'a pas encore touché terre » (Pierre Chastellain, Le Temps recouvré, 762 ds
Œuvres, éd. R. Deschaux, p. 69: De sault, de bont ou de volee); 1462 ici au fig. (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 617-618: Or ont ces folz amans le bont Et les dames prins la vollee); 1898 tennis demi-volée (Vie au Grand Air, mai ds Petiot 1982, s.v. demi-volée);
β) 1571 de volée (Vivès, Leges Ludi, trad. Lyon, ibid.: L'esteuf est renvoyé ou prins de volée ou du premier bond); 1606 (Nicot, s.v. chace: rebattre [la paulme] de volée); 1690 à la volée (Fur.: prendre la balle à la volée); b) ca 1490 expr. tant de bond que volée « d'une façon ou d'une autre » (Octovien de Saint-Gelais, Le Séjour d'honneur, éd. J. A. James, 3315: tant de bont que vollée); 1557 fut de bond ou volée (F. Julyot, 1repart., 14, 7eÉlégie ds Hug., s.v. bond); 1558 que de bond, que de vollée (B. Des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, éd. K. Kasprzyk, nouv. 45, p. 187); 1618 autant de bond comme de volée (Le Tocsin des filles d'amour ds Variétés hist. et littér., t. 2, p. 265); 1690 tant de bon [sic] que de volée (Fur.); fin xvies. soit au bond, soit à la volée (Brantôme, M. de La Noue ds
Œuvres compl., éd. L. Lalanne, t. 7, p. 265). B. 1. a) 1220-40 de volée « d'un mouvement rapide et violent » (Lancelot, éd. A. Micha, t. 5, p. 229: li cox (= le coup d'épée) fu granz et vint de volee); b) 1873 à toute volée (Zola, Ventre Paris, p. 877: la Normande, à toute volée, donna un soufflet à Claire); 1887 à la volée (Id., Terre, p. 449: Lise, à la volée, répondit par une gifle); c) 1880 à toute volée (Id., Nana, p. 1286: refermant la porte à toute volée); 1882 à la volée (Id., Pot-Bouille, p. 222: il referma la porte à la volée); 2. a) fin xives. à volée « d'un mouvement ample, avec force (en parlant d'une cloche qui sonne) » (Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, t. 1, p. 195: fist sonner les cloches ou berfroi à volée); 1762 sonner à toute volée (Ac.); b) 1690 « son d'un cloche mise en branle » (Fur.); 3. a) 1680 « les volants d'un moulin à vent » (Rich., p. 86, rem.); b) 1832 « mouvement des ailes d'un moulin à vent » (Raymond: le vent les fait aller à Grande volée); 4. 1812 métall. trempe à volée (Mozin-Biber, s.v. trempe); 1872 trempe à la volée (Littré); 5. 1828 pot., mécan. (Bastenaire, Daudenart, Art fabr. faïence..., p. 476: la roue de volée est celle que le tourneur frappe en glissant avec son pied pour faire mouvoir son tour); 1928 (Gorgeu, Machines-outils, p. 97: on débraie le harnais [...] on tourne à la volée); 6. a) 1879 gymn. (E. de Goncourt, Zemganno, p. 52: ses mains, au milieu de la volée de son corps, quittant tour à tour la barre [du trapèze]); 1968 grande volée « grand tour, à la barre fixe » (Piard, Agrès Masculins ds Petiot 1982); b) 1892 athl. (L'Écho des Sports, 17 déc., ibid.: enlevant [l'haltère] « à la volée »); 1948 (Mémo-Sport, ibid.: la volée et le dévissé). III. « Série de coups » A. 1. a) av. 1660 volée de coups de bâton (Scarron, s. réf. ds Rich. 1680); 1791 absol. volée « suite de coups rapprochés; raclée » (La Légende dorée, no3, 26 févr., p. 39 ds Quem. DDL t. 32); b) 1823 au fig. « série d'invectives » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 952); 2. a) 1784 volée de bois vert (Beaumarchais, Mariage de Figaro, I, 1 ds Théâtre, éd. M. Allem, p. 268); b) 1860 fig. (Goncourt, Ch. Demailly, p. 237). B. 1765 technol. « série de coups de mouton, de marteau, etc. » (Encyclop. t. 12, p. 608a: par volée de 25 à 30 coups [de mouton sur un pilot]); 1783 (Buffon, Hist. min., Introd., t. VIII, p. 18 ds Littré: quatre volées de coups de marteau). IV. « Divers objets ou appareils » 1. 1321 « appareil de suspension de la cloche » (Marché pour la construction de l'hôpital d'Hesdin, Arch. du Pas-de-Calais, A 394 ds J. M. Richard, Mahaut Comtesse d'Artois, p. 400: une volée pour pendre un cloke); 2. 1389-92 « partie qui se ferme ou se baisse dans un pont mobile » (Comptes de Nevers, CC1, fo17 ro, Arch. de Nevers ds Gdf. Compl.: la volee du pont leveiz); 3. 1428 « pièce transversale à l'avant du train d'une voiture » (Compte d'ouvrages, 6eSomme de mises, Arch. de Tournai, ibid.: .III. vollees et les trevesieres); 1669 chevaux de volée, volée de carrosse (Widerhold Fr.-all.); 4. 1431 « partie d'un canon qui se trouve entre la bouche et les tourillons » (J. Garnier, L'Artillerie des Ducs de Bourgogne, p. 70: la volée d'icelle bombarde); 5. 1450 « barre de cabestan » (Arch. nat. JJ 184, pièce 46 ds Du Cange, s.v. volatus1et Gdf. Compl.: la volée du windas); 1701 « partie d'une grue sur laquelle est fixée la poulie qui reçoit le câble de levage » (Fur.: le gruau a plus de volée que l'engin, et la gruë plus de volée que le gruau, à cause de la plus grande longueur de leur bec); 1757 (Encyclop. t. 7, p. 971a: la volée qui est la partie mouvante du gruau); 6. 1751 mines et carr. banc de volée (Encyclop., s.v. banc); 7. 1872 archit. « partie d'un escalier comprise entre deux paliers successifs » (Littré); 1876 « partie d'un escalier qui se projette horizontalement en ligne droite » (Chabat t. 2). Part. passé fém. subst. de voler1*. Fréq. abs. littér.: 682. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 583, b) 1 309; xxes.: a) 1 519, b) 782. Bbg. Archit. 1972, p. 38, 234. − Deutschman (O.). L'Empl. de noms d'action désignant d'abord une volée de coups... R. Ling. rom. 1937, t. 13, pp. 387-420. − Quem. DDL t. 9, 10, 32. |