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VIVRE2, subst. masc.;VIVRES, subst. masc. plur.
A. − Subst. masc.
1. Vx ou littér. Fait de vivre, d'être en vie; p. ext., manière de vivre. Le vivre suivant la nature veut-il dire qu'il faut vivre dans la crasse, passer les rivières à la nage, faute de ponts et de bateaux (...)? (Delacroix, Journal, 1849, p. 361).Dans le rêve la pensée ne se distingue pas du vivre et ne retarde pas sur lui. Elle adhère au vivre;elle adhère entièrement à la simplicité du vivre, à la fluctuation de l'être sous les visages et les images du connaître (Valéry, Variété II, 1929, p. 249).
2. Vieilli. Nourriture, alimentation. Ce n'est pas qu'il fût bien riche et que le vivre fût bien conséquent (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 7).
Loc. cour. Le vivre et le couvert. La nourriture et le logement. Il se rappela les deux semaines durant lesquelles le gouvernement lui avait donné le vivre et le couvert. Il envia le sort des prisonniers (A. France, Crainquebille, 1904, p. 50).
B. − Subst. masc. plur.
1. Ensemble de la nourriture qui sert à l'alimentation de l'homme et qui est considérée généralement du point de vue de la quantité. Vivres abondants; manquer de vivres; rationner les vivres; fournir des vivres. Les vivres commençaient à manquer: les greniers étaient vides; on avait même forcé ceux des abbayes (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 221).Il décida de s'en aller à pied faire dans les Flandres, aux environs de Courtrai, une randonnée, pour voir s'il ne pourrait pas y acheter des vivres et les revendre à Lille (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 53).
Loc. fig. Couper les vivres à qqn. Supprimer toute aide pécuniaire à quelqu'un. Ma famille me faisait les scènes les plus dures dans des lettres interminables et menaçait de me couper les vivres (Jouve, Scène capit., 1935, p. 229).
2. ART MILIT. [P. oppos. à munitions, fourrage] Nourriture destinée aux hommes. Magasin, ration, stock de vivres; administration des vivres; approvisionnement en vivres. La ville de Sedan était là, armée de canons hors d'usage, sans munitions et sans vivres (Zola, Débâcle, 1892, p. 211).Chaque baraque défilait devant les magasins de l'intendance où l'on distribuait des vivres pour trois jours: cinq cents grammes de pâté et une boule de pain de quinze cents grammes par homme (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 362).
Vivres de réserve. Nourriture dont chaque soldat dispose pour pallier un défaut de ravitaillement. (Dict. xxes.).
Vieilli. Commis, entrepreneur, fournisseur aux vivres. Militaire chargé du ravitaillement des troupes (Dict. xxes.).
MARINE
Vivres frais. Nourriture achetée aux escales par l'ordinaire. Les ports d'escale sont tout d'abord utilisés pour le ravitaillement en combustible, en eau douce et en vivres frais (M. Benoist- Pettier, Transp. mar., 1961, p. 211).
Cambuse, soute à vivres. Soute où est conservé le ravitaillement. (Dict. xxes.).
Prononc. et Orth.: [vi:vʀ ̥]. Homon. et homogr. vivre3. Att. ds Ac. dep. 1694. Il est plus usité au plur. Ds Ac. 1935 en sous-vedette vivres, plur. Étymol. et Hist. Ca 1160 le vivre « ce qui est nécessaire pour subsister » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 350); 1369 subst. masc. plur. « id. » (Guillaume de Machaut, Prise d'Alexandrie, éd. de Mas-Latrie, p. 56); 1601 couper les vivres (Fauchet, Fleur Maison de Charlemagne, p. 128). Subst. de vivre1*. Fréq. abs. littér.: 682. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 315, b) 1 238; xxes.: a) 629, b) 735.