| VISA, subst. masc. A. − 1. Formule, sceau ou paraphe apposé(e) sur un document pour le rendre régulier ou valable ou attester le paiement d'un droit; acte sur lequel cette mention est apposée. Visa du directeur; visa d'engagement de dépenses; visa des livres de commerce; demander, obtenir un visa; apposer, mettre son visa. M. de La Hourmerie (...) revisait les rédactions de Chavarax avant de les envoyer au visa d'approbation du Directeur (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 91).Il nous suffisait d'amuser le censeur qui donnait le visa à la copie [du journal] ; dans la chaleur d'une discussion savamment dirigée, il tamponnait l'article dangereux sans le lire (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 116). ♦ Visa pour timbre. Attestation du paiement d'un droit (d'apr. Cap. 1936). ♦ Visa du chèque. ,,Attestation par le tiré de l'existence de la provision au moment où il est donné`` (Barr. 1967). ♦ Visa (d'un passeport). Cachet authentique apposé sur un passeport, autorisant un étranger à pénétrer sur un territoire national pour une durée donnée. Visa de tourisme; visa de long séjour ; demander un visa pour le Canada. Le passeport avec toutes ses petites pages et ses visas l'étonnait un peu (Céline, Voyage, 1932, p. 543).Tant d'heures à courir de bureau en bureau pour obtenir les visas, estampilles et tampons nécessaires (Gide, Journal, 1942, p. 116).V. ambassade ex. 13. ♦ Visa de censure (d'un film, d'un livre). Autorisation de diffusion. La censure a donné le visa à ma pièce, sans demander la suppression d'une phrase (Goncourt, Journal, 1889, p. 935). − HIST. DE L'ÉGLISE. Acte par lequel un évêque conférait un bénéfice à charge d'âmes à celui qui lui était présenté par le patron du bénéfice. L'évêque ne pouvait refuser son visa, sans donner par écrit les raisons de son refus (Ac.). 2. Au fig. Accord, autorisation, aval. Accorder, refuser son visa. Lesueur et Bénin ont engagé certains préparatifs, noué certaines combinaisons... N'ont-ils pas des droits acquis? Leurs idées, par ailleurs, ne sont-elles pas des plus séduisantes? Nous ne pouvons que donner notre visa (Romains, Copains, 1913, p. 161). B. − DR. ,,Partie des actes administratifs où sont mentionnées les références aux textes dont ces actes constituent l'exécution et, le cas échéant, les formalités qui ont été suivies pour leur édiction; indication, dans un jugement, de la loi ou de l'acte de procédure auquel il se réfère (en général ainsi conçue: « vu l'a. 1134, C. civ. »; « vu le procès-verbal de non-conciliation... »)`` (Juridique 1987). Les décisions du Conseil d'État comportent: les visas (...); les motifs (Réau-Rond.1951, s.v. Conseil d'État). Prononc. et Orth.: [viza]. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des visas. Étymol. et Hist. 1. 1527 « attestation qu'un acte a été examiné, qui rend cet acte valable » (Guillaume Crétin, Chant royal, IV, 53 ds
Œuvres, éd. K. Chesney, p. 10); 1912 « cachet apposé sur un passeport » (G. Leroux, Roul. tsar, p. 149); 2. 1964 dr. « ensemble de textes législatifs et réglementaires énumérés en tête d'une décision » (Lar. encyclop.); 3. 1972 fig. visa pour les rêves (Secrets pour la vie, févr. ds Giraud-Pamart Nouv. 1974). Mot lat. visa « choses vues », qui se mettait sur les actes vérifiés, neutre plur. subst. de visus, part. passé de videre « voir » (v. ce mot). Fréq. abs. littér.: 68. Bbg. Lindekens (R.). Essai de description d'un espace sém. Cah. Lexicol. 1968, no12, pp. 15-36. |