| VIROLE, subst. fém. A. − Petit anneau de métal plat assujetti au bout d'une canne, d'un manche d'outil ou de couteau pour les empêcher de se fendre. Virole d'un pinceau, d'un tournevis. Une canne de jonc ornée d'une haute virole (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p. 180).Une de ces lames qu'une virole de cuivre fixe dans un manche de buis (Zola, Germinal, 1885, p. 1486). − En partic. Petit anneau de métal plat muni d'une ouverture en fente permettant d'ouvrir un couteau pliant et qui tourne de façon à bloquer la lame. Couteau à virole. Un grand couteau périgourdin qui se transformait en poignard lorsqu'on avait tourné une petite virole en cuivre qui l'empêchait désormais de se fermer (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 738). B. − TECHNOLOGIE 1. Petit cylindre fendu placé sur l'axe d'un balancier de montre auquel est fixé le ressort spiral. (Dict. xixeet xxes.). 2. Anneau fixé sur le canon et le fût d'une arme à feu portative pour maintenir la baguette. (Dict. xxes.). 3. Petit tube métallique fixé à l'extrémité des brins d'une canne à pêche, formant une partie mâle et une partie femelle qui permettent de réunir bout à bout ces brins entre eux. Les viroles se composent de deux parties qui s'emboîtent l'une dans l'autre. La partie intérieure se nomme virole mâle, la partie extérieure se nomme virole femelle (Schreiner1975). 4. [Dans la frappe des monnaies et des médailles] Bague d'acier dans laquelle est placé le flan avant d'être soumis à l'action des coins et qui sert ainsi à façonner la tranche. (Dict. xixeet xxes.). C. − HÉRALD. Cercle d'un émail particulier placé près de l'embouchure ou du pavillon d'un cor, d'une trompe (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [viʀ
ɔl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 virol « petite bague de métal dont on garnit l'extrémité d'un manche » (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 10019: fu li manches [d'un couteau] od virol d'or); ca 1200 virole (Beuve de Hantone, éd. A. Stimming, 8178: un coutel a viroles d'achier); 2. 1671 hérald. (Pomey, s.v. vire); 3. 1718 arm. « anneau placé sur le canon et le fût d'une arme à feu pour maintenir la baguette » (Ac.); 4. 1765 numism. (Encyclop. t. 10, p. 665a); 5. 1765 horlog. (Encyclop.); 6. 1858 « élément de construction des chaudières à vapeur constitué par un anneau de tôle » (Chesn. t. 2); 7. 1867 pêche (Lar. 19e, p. 268b, s.v. canne). Empr. au lat.viriola « sorte de bracelet », dér. de viria, même sens, mot d'orig. celt. (Holder; FEW t. 14, pp. 505-506, pp. 516-517). Fréq. abs. littér.: 15. DÉR. 1. Virolé, -ée, adj.a) Technol. Muni d'une virole. Cet outil [le fer à souder] doit (...) être terminé en pointe carrée pour pouvoir entrer de deux à trois pouces (...) dans un manche virolé (Maugin, Maigne, Nouv. manuel luthier, 1929 [1869], p. 132).b) Hérald. [En parlant d'une trompe ou d'un cor] Qui a des viroles d'un émail différent de celui du corps. (Dict. xixeet xxes.). − [viʀ
ɔle]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1671 hérald. (Pomey); de virole, suff. -é*. 2. Virolier, subst. masc.,technol. Ouvrier fabriquant les viroles. (Dict. xixeet xxes.). − [viʀ
ɔlje]. − 1resattest. 1292 (H. Géraud, Paris sous Philippe-le-Bel d'après le rôle de la taille imposée aux habitants de Paris en 1292, p. 23: Martin, de Chartres, virolier), 1313 (Le Livre de la taille de Paris, éd. K. Michaëlsson, p. 24: Symon l'orfevre, virolier), attest. isolées, 1955 (Mét.); de virole, suff. -ier*. |