| VIRAGO, subst. fém. Vieilli ou rare. Femme de grande taille, robuste, d'allure masculine. Virago moustachue. Marie-Bonne, une grande virago de Sombernon, sur la montagne. Elle était toute pleine d'histoires et de sagesse (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 240).♦ En partic., péj. Femme grossière et autoritaire aux manières rudes. Synon. dragon1, gendarme, harpie, mégère.Une virago cocardière, une de ces créatures sans sexe, qui tiennent du zouave et de la jument (Aymé, Travelingue, 1941, p. 213). − Littér. Femme aux qualités viriles. Cette virago, d'immortelle mémoire, Qui de son sang impur [de Marat] vint rougir sa baignoire (Pommier, Républ., 1836, p. 191). ♦ [P. allus. au surnom de Minerve dans la mythol.] Sur ces deux fontaines se rencontrent et s'affrontent (...) Minerve et Judith, la virago homérique et la virago biblique, l'une avec la tête de Méduse, l'autre avec la tête d'Holopherne (Hugo, Rhin, 1842, p. 254). Prononc. et Orth.: [viʀago]. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des viragos. Étymol. et Hist. 1. Ca 1380 virage « femme possédant des caractéristiques masculines » (Jehan le Fèvre, Le Livre de Leesce, éd. A. G. Van Hamel, 3726); 1458 virago (Arnoul Greban, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 388); 1718 (Ac. note ,,il est du style familier et ne se dit que par dérision``); 2. 1837 péj. « femme autoritaire et criarde » (Balzac, C. Birotteau, p. 120). Mot lat. signifiant « femme forte ou courageuse comme un homme », dér. de vir « homme ». Fréq. abs. littér.: 17. |