| VIOC, VIOQUE, adj. et subst. Argot I. − Adj. Qui est vieux, vieille, âgé(e). Nous avons l'air d'être à la fois nous-mêmes et d'étranges vieillards. − Quand on s'ra vioques, c'est comme ça qu'on sera laids, dit Tirette (Barbusse, Feu, 1916, p. 72).V. croulant II A 2 c ex. de Fallet. II. − Subst. Vieil homme, vieille femme. Synon. croulant.Les paysans ils se causaient plus... Ils ont ôté leurs casquettes (...) les jeunes, les vioques, elles se faisaient plein de signes de croix (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 675).Tu me prends déjà pour un vieillard? (...) pour une guenille, (...) un défectif un vioc (...)? (Queneau, Loin Rueil, 1944, p. 80). − En partic. Les/mes viocs. Les/mes parents (synon. les/mes vieux); au sing., le père, la mère (synon. mon vieux/ma vieille). Quand on a enterré sa vioque (...) I n'a pas voulu chialer (Bruant1901,s.v. simuler).Que nous ont r'filé nos darons, Les viocs y ont carré des ronds (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 6). Prononc. et Orth.: [vjɔk]. Lar. Lang. fr.: vioc, vioque et en rem. vioquard; Rob. 1985: vioque et en rem. vioc, viocque. Étymol. et Hist. 1. a) 1815 vioc « vieux » (Chanson de Winter ds Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 298: [je vais faire douze ans de bagne] Ma largue n'sera plus gironde, Je serai vioc aussi); b) 1833 « vieillard » (Moreau-Christophe, « Argot » Dict. convers., p. 60); c) 1835 ([Raspail], Réforme pénit., p. 2: un vioc surin. Un vieux couteau); d) 1901 (Bruant: Vieille femme [...] Vioque); 2. 1901 sa vioque « sa mère », les viocs ou vioques « les grands parents » (ibid.). Prob. de vieux* avec une finale influencée par les formes occit., cf. vieilloca « vieillard décrépit » (déb. xviiies., Dict. des pat. du D. de N. Charbot [1645-1722] et Hector Blanchet [plusieurs mss entre 1710-1719], publ. par H. Gariel, Grenoble, 1885, 1repart.), et le prov. vieiaco « id. » (forme dauph. vielhoco), terme de mépris (v. Mistral). Fréq. abs. littér.: 18. |