| VIOLACÉ, -ÉE, adj.;VIOLACÉES, subst. fém. plur. I. − Adjectif A. − [En parlant d'un inanimé concr.] Qui tire sur le violet; qui est mêlé de violet. Cyprès, marbre, nuage violacé; ardoise, terre, viande violacée. Une chemise de soie rouge aigre, violacée (Gide, Journal, 1917, p. 630).Dans une baie tendue de soie jaune, quelques fauteuils de Beauvais massaient leurs tapisseries violacées comme des iris empourprés dans un champ de boutons d'or (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 271). − En partic. [En parlant d'une couleur, d'une teinte] Bleu, noir, rouge violacé. Le trompe-l'œil le plus extraordinaire d'un morceau de peinture de Ribot, avec ses chairs aux ombres noirâtres, aux lumières d'un rose violacé (Goncourt, Journal, 1889, p. 1028).Le ciel, bleu pâle, au-dessus de nos têtes, tournait au gris à l'horizon, un beau gris violacé comme on en voit aux plumes des pigeons (Green, Journal, 1932, p. 107). ♦ Empl. subst. masc. Teinte tirant sur le violet. Un [chrysanthème japonais] rose d'un violacé maladif tout à fait charmant (Goncourt, Journal, 1885, p. 501).Côté couleurs, les tons éteints sont à l'honneur, deux gammes dominantes: les marrons, du tête de nègre aux tons d'épices et les violacés, de la bruyère au vrai violet (Elle, 7 sept. 1970, p. 36, col. 2). B. − En partic. [En parlant de la couleur de la peau] Devenu plus ou moins violet sous l'effet d'une cause physique, physiologique ou psychologique. Nez, teint violacé; langue violacée; doigts violacés; joues, mains, pommettes violacées. Il entra en fureur, ne put prononcer un mot. Son visage enflammé devint livide et violacé, et il faillit avoir un coup de sang (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 698).Où sont passés les trois cent vingt sacs que nous n'avons pas reçus? Lacombe était devenu violacé (...). Il bafouilla : − Le wagon... en route... Je ne sais pas, moi (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 30). − Fam. [P. méton.; en parlant (d'une manifestation) d'une émotion, d'un sentiment] Qui est très vif, intense, et se traduit par une coloration violacée du visage. Pépé est devenu cramoisi, il (...) s'est lancé dans une diatribe violacée sur le « métier de saltimbanque » (Paris-Match, 6 déc. 1969, p. 122, col. 4). − Empl. subst. masc. Sur le visage du capitaine de gendarmerie point et s'affirme peu à peu le violacé inquiétant d'une apoplexie qui se prépare (Courteline, Conv. Alceste, M. Tringle, 1926, 1ertabl., p. 145).V. brique ex. 6. II. − Subst. fém. plur., BOT. Famille de plantes dicotylédones comprenant de nombreuses espèces d'herbes ou de sous-arbrisseaux, à fleurs zygomorphes, telles que la pensée et la violette. Les Violacées constituent une petite famille dont le genre Violette (...) est le plus important (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 399). REM. Violariées, subt. fém. plur.,bot., synon. vieilli (supra II).Sous le rapport des fleurs la famille des Violariées offre peu d'intérêt sous le point de vue médical (...). Les racines, au contraire, jouissent d'une propriété émétique assez énergique (Encyclop. méthod. Méd.t. 131830). Prononc. et Orth.: [vjɔlase]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1810 adj. violacé (Alibert, Précis théor. et prat. sur les maladies de la peau, t. 1, p. 230); 1810 subst. fém. plur. violacées (J. Capuron, P.-H. Nysten, Nouv. dict. de méd., de chir., de chim., 2eéd., s.v. violette). L'adj. est empr. au lat. violaceus, -a, -um « de la couleur de la violette », dér. de viola (v. violette). Le subst. est formé sur violaceus selon un fém. plur. subst. violaceae, parallèlement au type violariées (Raymond 1832). Fréq. abs. littér.: 137. |