| VIETNAMIEN, -IENNE, adj. et subst. I. − Adj. Qui est du Vietnam, qui est propre au Vietnam. Synon. anc. annamite.Peuple vietnamien; traditions vietnamiennes. La fête du Génie Tutélaire dans certains villages vietnamiens (Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p. 19). II. A. − Subst. Personne qui habite le Vietnam ou en est originaire. Les Vietnamiens (les Annamites des anciens auteurs) appartiennent anthropologiquement au groupe sud-mongolique (Encyclop. univ.t. 161973, p. 783, s.v. Vietnam). B. − Subst. masc. sing., LING. Langue à six tons, parlée principalement au Vietnam où elle a statut de langue officielle et est écrite aujourd'hui en caractères latins. On s'y est servi [dans les États voisins de la Chine] à des époques différentes et de manières différentes des caractères chinois, non avec leur valeur idéographique, mais avec leur valeur phonétique (telle qu'elle était au moment de l'emprunt) comme syllabo-phonogrammes. Le vietnamien (monosyllabique) a été écrit en utilisant de telles valeurs phonétiques dans des caractères composites nouveaux (M. Cohen, L'Écriture, Paris, éd. Soc., 1953, p. 29). REM. 1. Vietnamisation, subst. fém.,hist. Politique menée par les États-Unis au Vietnam à partir de 1969, visant à se désengager militairement et à confier la poursuite du conflit à des forces sud-vietnamiennes. La vietnamisation, de la guerre, c'est-à-dire le remplacement des unités américaines par des forces sud-vietnamiennes qui, au printemps, était un prétexte, un moyen d'accélérer le désengagement, redevient une fin pour l'hiver (Le Nouvel Observateur, 29 sept. 1969, p. 29, col. 2 ds Dict. 3 1972).P. métaph. Sur tous les autres aspects de la politique africaine de Giscard, Chirac a exprimé, ce jeudi, les plus expresses réserves: « Il y a un désir, chez le Président, de voir les Américains intervenir en Afrique et de voir la France se ranger derrière l'Amérique. À la limite, il y a risque de vietnamisation de l'Afrique » (L'Express, 12 juin 1978, p. 81, col. 3). 2. Vietnamiser, verbe trans.,hist. a) Substituer aux forces américaines engagées dans le conflit avec le Nord-Vietnam, des forces sud-vietnamiennes. Une fois encore, le problème n'est pas de se demander si la guerre doit être « vietnamisée », mais de savoir si le Vietnam sera totalement « désaméricanisé » (Le Monde, 9 juill. 1969, p. 1, col. 1 ds Dict. 3 1972).b) Empl. pronom. Évoluer sur le modèle du Vietnam. Et pourtant, les Libanais n'ayant plus rien à perdre, peuvent encore − par impatience, lassitude ou du fait de leur incapacité à contrôler les événements − laisser leur Sud se vietnamiser. Damas ainsi que Bagdad seraient alors bien forcées de devenir autant de « Hanoï », tandis que les lointaines capitales du pétrole d'Arabie seraient les « Haïphong » de rechange (Le Monde, 20 nov. 1979, p. 2, col. 3). Prononc.: [vjεtnamjε
̃], fém. [-jεn]. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1928 adj. musique sino-vietnamienne (Nguyên Dinh Lai, Étude sur la mus. sino-vietnamienne... in Bull. de la soc. des études indochinoises, nouv. série, III ds Mus. 1976); b) 1944 subst. masc. plur. « habitants du Vietnam » (L. Cadière, Croyances et pratiques religieuses des Viêtnamiens, Hanoï); 2. 1946 « relatif au Vietnam comme réalité politique [constitué en république démocratique indépendante et dont le président est Ho Chi Minh, chef du Vietminh, mouvement pour l'indépendance du Vietnam] » (L'Aurore, 17 déc., p. 1: De nouveaux incidents fomentés par le Vietminh se produisent en Indochine [...] les Vietnamiens barrent les chemins; 27 déc., p. 1: l'agression vietnamienne). B. 1953 le vietnamien « langue parlée au Vietnam » (M. Cohen, loc. cit.). Dér. de Vietnam, nom d'origine chinoise (signifiant « au delà du sud ») d'une région de l'Indochine Orientale; suff. -ien*. A remplacé annamite*. |