| VIANDER, verbe A. − Empl. intrans., VÉN. [Le suj. désigne le cerf, le daim, le chevreuil et plus gén., toute bête fauve] Pâturer. Ne pas trouver à viander (Ac.). Le cerf va viander pendant la nuit et le plus souvent fort loin de son « fort », où, à la reposée, il rumine couché pendant le jour (Vidron, Chasse, 1945, p. 94). B. − Empl. pronom., arg., pop. [Le suj. désigne une pers.] Avoir un accident (de moto, de voiture, etc.) entraînant un dommage corporel. Se viander en auto, en moto; se viander dans un virage. À la hauteur du pont qui mène à Notre-Dame, attroupement. Un motard de la police venait de se viander salement. Des jeunes étaient là, des chevelus, qui regardaient avec une joie pure (Cl. Courchay, La Vie finira bien par commencer, 1972, p. 93 ds Rob. 1985). Prononc. et Orth.: [vjɑ
̃de], (il) viande [vjɑ
̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1376 verbe trans. vén. « manger (en parlant du cerf et autres bêtes fauves) » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 33, 23, p. 63) − 1622, E. Binet, Merv. de nat., p. 11 ds Gdf. Compl.; 2. 1387-89 verbe intrans. vén. « pâturer » (Gaston Phébus, Livre de Chasse, éd. G. Tilander, 9, 1, p. 51); 1690 viander de couche se dit du cerf quand il ne peut plus se tenir debout pour brouter (Fur.). B. Ca 1950 verbe pronom. alpin. « se tuer » (d'apr. Esn. 1966). Dér. de viande*; dés. -er. |