| VEUVAGE, subst. masc. A. − 1. Fait de perdre son conjoint; situation d'une personne veuve et non remariée. Synon. viduité (dr.).Veuvage difficile, douloureux; pénible veuvage; solitude du veuvage; être accablé par son veuvage; faire face à son veuvage. Comme je plains M. Benedetti! Son veuvage lui sera bien dur, dans les premiers temps, et puis... on s'habitue à tout et on se trouve passablement dans un état qui vous désespérait (Flaub., Corresp., 1873, p. 25).Elle nous conta, en gémissant, ses malheurs: ils venaient de son veuvage (A. France, Vie fleur, 1922, p. 300). 2. P. méton. Période de veuvage. Long veuvage. Ce n'est qu'après un court veuvage, une fois remariée à son cousin Somerville, qu'elle [Mary Fairfax] parvint à s'affirmer comme mathématicienne (Gds cour. pensée math., 1948, p. 261). B. − P. anal. 1. Fam. Séparation temporaire d'un couple; situation d'une personne temporairement séparée de son conjoint. Je t'écris dans notre chambre nuptiale, dont le séjour me fait encore plus sentir mon veuvage. Tout m'est redevenu étranger ici depuis que tu me manques (...). Écris-moi tous les jours. Ton Victor (Hugo, Corresp., 1825, p. 408). 2. Vie sans conjoint. Synon. célibat (v. ce mot B).La destinée qui menace tout être difforme, celui justement en qui de longues et secrètes amertumes ont aiguisé le besoin d'affections, et qu'un veuvage forcé livre en proie aux tortures d'un isolement éternel et détesté (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 424).Le désert se peuple, mais de monastères pour le célibat, l'éternel veuvage (Michelet, Journal, 1849, p. 49). Prononc. et Orth.: [vœva:ʒ], [vø-]. Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Warn. 1987 [vœ-]. Martinet-Walter 1973 [vœ-], [vø] (4, 13). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1374 vesvaige (Lettre de Remission ds Du Cange, s.v. viduitas); 1386 veuvage (Denombr. du baill. de Rouen, A. N. fo47 vods Gdf. Compl.). Dér. de veuf*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 187. Bbg. Quem. DDL t. 27. |