| VEULERIE, subst. fém. Littéraire A. − Caractère, état d'une personne veule. Synon. faiblesse.Cette sorte de veulerie tendre, qui faisait sa bienveillance universelle, le vague embrassement dont il serrait toute l'humanité dans ses bras, sa mollesse de cervelle à ce qu'il lisait (...) voilà ce qui avait fait le tableau d'Anatole (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 93). − Par veulerie.C'est par veulerie, par ennui que cette âme éreintée s'est perdue, cet incurable et désespérant ennui qui est la vraie plaie secrète de sa vie (Lorrain, Âmes automne, 1898, p. 76).Il s'abandonne à une jouissance trouble, non consentie mais acceptée par veulerie et impuissance (Arnoux, Solde, 1958, p. 209). B. − 1. Manque de vigueur physique ou morale. Synon. apathie, lâcheté.Et la veulerie de cette bourgade [Chartres] qui s'éveillait à peine au lever du soleil et redormait à la brune! (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 211).Mes forces m'avaient abandonné. Tout m'était égal. Je ne ressentais qu'une veulerie énorme et une indifférence absolue pour tout (Cendrars, Moravagine, 1926, p. 188). 2. P. ext. [En parlant d'une chose] Avachissement, platitude. Un français incomparablement pur, c'est-à-dire un idiome précis, courtois, articulé (...), sans le moindre accent, sans ces vices de formes, ces raccourcis à la mode, ces veuleries de l'usage (Morand, Lewis, 1924, p. 82).M. Josserand s'animait maintenant à l'idée de la veulerie de son époque et d'un certain héroïsme de la vie quotidienne, qui lui semblait en voie de disparaître (Aymé, Mais. basse, 1934, p. 254). Prononc. et Orth.: [vølʀi], [vœ-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1815 (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, Cahier rouge, p. 96: les veuleries de ces traîtres); 1855 (Flaub., Corresp., p. 191: je te suspecte de devoir manquer encore ton voyage d'Italie, par veulerie [it. ds le texte]). Dér. de veule*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 80. |