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VERSEMENT, subst. masc.
A. − Littér., rare. [Corresp. à verser A 2 c α] Action de verser. Dans cette prodigieuse dépense de rayons, dans ce versement indéfini d'or fluide, on sentait la prodigalité de l'inépuisable (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 466).
B. −
1. [Corresp. à verser A 3 a] Action de verser de l'argent. Versement de fonds à la banque; faire un versement sur un compte courant; versement d'une caution, d'une rançon, d'une pension; versement d'intérêts; versement à la commande. Les grands établissements de crédit rouvrirent leurs guichets, annonçant qu'ils opéreraient leurs versements partie en or, partie en papiers d'État (A. France, Île ping., 1908, p. 415).
2. En partic. Chacun des paiements partiels et échelonnés destinés à rembourser une somme ou à éteindre une dette. Synon. paiement.S'acquitter d'une dette en plusieurs versements, en versements mensuels; versements différés; versements fractionnés. Je tiens ces 11 330 fr à la disposition du rappel, auquel j'entends remettre toutes les sommes que me transmettra M. Michaëlis, versement par versement, jusqu'au paiement intégral des 40 000 francs remboursés par moi (Hugo, Corresp., 1873, p. 372).− Il t'a donné les dix mille francs? − Non. Il m'en a promis neuf. Il a dit: en deux versements (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 82).
− P. méton. Montant de cette somme. Versement insuffisant, trop élevé. J'aurai, je crois, d'ici à peu de jours, à Paris chez un banquier dont j'ignore encore le nom, un versement de 7 à 8 000 francs (Lamart., Corresp., 1831, p. 222).
C. − Vx, COMM. Action de remettre un objet, des marchandises (d'apr. Littré). L'accroissement du rendement des fabrications fut loin d'être aussi rapide que je l'espérais (...) les versements réellement effectués aux entrepôts pendant cette période ne dépassèrent pas 12.000 (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 25).
D. − [Corresp. à verser A 4] Action d'affecter une personne (à une arme, un corps). Synon. affectation.Le caporal Wazemmes était avisé de son versement, comme simple soldat, à la 22esection de commis et ouvriers d'administration (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 182).
Prononc. et Orth.: [vε ʀsəmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1273 « action de verser, de répandre (ici un liquide) » (Hagin le Juif, Richel. 24276, fo7 rods Gdf.); b) 1778 p. métaph. (Beaumarchais, Réponse ingénue ds Œuvres, éd. 1809, t. 4, p. 185: elle [une lettre] prouve assez bien la douce familiarité, la parfaite confiance et l'entier versement de son âme dans la mienne); c) 1886 en partic. (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, L. Leclercq, p. 132: Il était question du versement dans les bataillons de marche d'une certaine catégorie de gardes mariés); 2. 1695 « action de verser de l'argent » (Rec. gén. des anc. lois fr., t. 20, p. 258 d'apr. Kuhn, p. 101). Dér. de verser*; suff. -ment1*; le mot a été att. au sens de « renversement, destruction » (corresp. au sens « détruire » de verser*) aux xiiie-xives. (v. Gdf.). Fréq. abs. littér.: 77.