| VERRUE, subst. fém. A. − 1. DERMATOL., cour. Petite excroissance de la peau, cornée et rugueuse, généralement d'origine virale, constituée par une hypertrophie des papilles du derme et siégeant au visage, aux mains ou aux pieds. Verrue commune, vulgaire. Une sorte d'avoué (...) sur l'ignoble mufle de qui se mouvait continuellement une verrue grisâtre assez comparable à un gros cloporte (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 226).Les verrues sont de petites élevures arrondies ou ovalaires, de un à plusieurs millimètres de diamètre, plus ou moins superficielles, ayant la couleur de la peau normale ou jaune grisâtre (Quillet Méd.1965, p. 302). ♦ Verrue plantaire. Petite lésion cutanée développée en profondeur et siégeant à la plante des pieds ou au talon. Les verrues plantaires, contractées dans les salles de sport, les piscines (...) sont très douloureuses (Duranteau1971).Verrue plane juvénile. ,,Petite papule aplatie siégeant surtout sur la face et le dos des mains`` (Garnier-Del. 1972). Verrue séborrhéique. ,,Lésion arrondie ou ovalaire, assez bien limitée, de couleur souvent chamois, siégeant au niveau des zones séborrhéiques et due à une importante hyperplasie épidermique sans rapport avec une infection virale`` (Méd. Flamm. 1975). ♦ Herbe-aux-verrues. Plante dont le latex était employé pour guérir les verrues. Synon. chélidoine, héliotrope, verrucaire.[Le château] se trouvait à l'abandon comme une ruine à chat-huants, et l'herbe-aux-verrues poussait sur l'appui des fenêtres (Pourrat, Gaspard,1925, p. 224). 2. Vieilli. Excroissance sur la peau d'aspect désagréable. Synon. poireau.Verrue molle. Cette verrue était de la grosseur d'un pois chiche, et surmontée d'une petite houppe de poils très-délicats, très-hygrométriques aussi (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 72). 3. MÉD. VÉTÉR. Excroissance cutanée, sous la forme d'un papillome implanté dans l'épaisseur du derme, et qui est observée chez des animaux jeunes. Synon. fic, poireau.Avec ses lèvres plissées et, autour de la bouche, ses verrues couvertes de poils comme une vieille gouvernante, ah, qu'il avait l'air vache [le cheval] ! (Montherl., Bestiaires,1926, p. 416). B. − P. anal. 1. BOT. Protubérance sur une partie de la plante (tronc, branche, feuille). L'écorce, qu'on récolte sur les branches [du prunier des Alpes], est brune, parsemée de verrues (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog.,t. 2, 1821, p. 583). 2. Littér. Excroissance qui enlaidit, dépare un site, une construction, etc.; défaut, imperfection. Affectant d'aimer Paris surtout dans ses verrues et le petit monde surtout dans ses vulgarités, il lui est arrivé de « mettre en vers » (...) des sujets qui en vérité ne réclamaient point cet ornement (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 106).Comme l'architecte diplômé avait oublié les buanderies, chaque pavillon était maintenant affligé sur l'une ou l'autre de ses faces d'une verrue: appentis, lavoir improvisé, hangar (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 311). Prononc. et Orth.: [veʀy], [vε-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. xiiies. « petite excroissance qui se forme à la surface de la peau » (Glose ds Gdf. Compl.); 2. 1588 fig. « ce qui défigure, enlaidit » (Montaigne, Essais, III, 9, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, t. 2, p. 972). Du lat. verruca « éminence, excroissance, verrue », « léger défaut » (au fig.). Verrue a été concurrencé par poireau* dans les parlers du Centre, de l'Est et du Nord et par fic* dans l'Est, l'Ouest et le Sud-Ouest. Fréq. abs. littér.: 133. |