| VERRIÈRE, subst. fém. A. − AÉRON. [Sur les avions monoplaces rapides] Dôme en matière plastique transparente recouvrant l'habitacle du pilote. Verrière éjectable (GDEL). B. − ARCHITECTURE 1. Vx. Fenêtre garnie de verres. [Le XVesiècle] donne aux meneaux des verrières les dispositions les plus capricieuses (Lenoir, Archit. monast.,1856, p. 197).La fresque (...), la netteté des tons et des contours, la nudité des murs romains sans fenêtres ni verrières, devint le langage naturel de tous les peintres toscans (Faure, Hist. art,1914, p. 360). 2. Dans une église, grande ouverture ornée de verres généralement colorés ou peints. Du côté des Halles, le coucher du soleil allumait les vitraux des verrières, égayées de teintes très tendres, des verts et des jaunes surtout (Zola, Ventre Paris,1873, p. 808).L'élan que la peinture gothique descendue de la verrière avait paru prendre un moment avec les Valois (...) était brisé (Faure, Hist. art,1914p. 457). − P. méton. Vitrail de grandes dimensions. Il ne reste de la deuxième [église] que de beaux vitraux et un portail exquis. L'une des verrières raconte toute l'histoire de Noé de la façon la plus naïve (Hugo, Rhin,1842, p. 23).L'église a des vitraux superbes, presque tous modernes, et cette imposante Entrée de Louis-Philippe à Combray (...) qui vaut, dit-on, la fameuse verrière de Chartres (Proust, Swann,1913, p. 104). 3. P. ext. a) Grande baie garnie de vitres transparentes ou décorées, ou de vitraux. Et les vitraux de couleur, ne les oublions pas. Votre maison, Monsieur Paturot, doit être l'asile des plus belles verrières de France et de Navarre (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 244).Une salle dans le palais flottant du roi d'Espagne. C'est une grande pièce dorée (...) et éclairée par une large verrière à petits vitraux à demi ouverte (Claudel, Soulier,1929, 4ejournée, 4, p. 869). b) Paroi vitrée; grand vitrage. Verrière d'une serre, d'une véranda. J'écris ces pages à la Bibliothèque municipale (...). Les livres en couvrent trois côtés, tandis que, sur la rue, au-dessus des grands casiers de hêtres, s'étend, comme une tapisserie blanche et bleue, une immense verrière pleine de ciel (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 90).Cette villa toute blanche, toute en verrières, lisse, fondue et luisante, comme ces photographies sur papier glacé dans les revues de luxe (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 102). − P. méton. Pièce, salle dont une des parois au moins est constituée par un vitrage. J'arrive donc, et, chaque jour, j'aperçois, avant d'entrer, Catherine dans sa verrière (Duhamel, Maîtres,1937, p. 185). c) (Partie de) toit formé(e) d'une charpente de fer vitrée ou garnie de dalles de verre. Verrière d'un marché couvert, d'une gare, d'une piscine. Le groupe atteignit le troisième étage. Une verrière y puisait à plein ciel la lumière (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 14). C. − BEAUX-ARTS. Panneau de verre placé devant une châsse, un reliquaire, un tableau, et servant à protéger ceux-ci. Synon. verrine (v. ce mot B).Il l'emmena vers une espèce de châsse ou de cage garnie de verrières, qui laissaient voir un squelette humain conservé prodigieusement (Borel, Champavert,1833, p. 79). D. − ÉCON. DOMESTIQUE 1. ,,Cuvette remplie d'eau dans laquelle on place des verres`` (Littré). 2. Synon. de verrier (v. ce mot I B 2).Les verrières, avec ou sans anses, ont en principe leur bord supérieur crénelé, de manière à ce que les évidements du métal puissent retenir les verres par leurs pieds (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 50). Prononc. et Orth.: [vε
ʀj
ε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: verriere; dep. 1740: verrière. Étymol. et Hist. A. Ca 1160 « vitrage d'une fenêtre » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 6421); ca 1240 spéc. « vitraux » (La Estoire de seint Aedward, éd. K. Y. Wallace, 2303: a estoires [sunt] les vereres); 1752 « vitrages d'Église » (Trév.). B. 1779 « panier à verres » [ici, en céram.] (Vente manufacture de porcelaine du faubourg St Denis d'apr. Havard t. 4, col. 1468). Dér. de verre*; suff. -ière*. Fréq. abs. littér.: 126. |