| * Dans l'article "VERMOULU, -UE,, adj." VERMOULU, -UE, adj. A. − [En parlant du bois, d'objets en bois, des os de cadavres, etc.] Attaqué par des insectes qui y creusent des galeries. Banc, charpente, escalier, plafond, plancher vermoulu(e); boiseries, planches, poutres vermoulues. J'aime mieux un beau plâtre pris sur la Diane chasseresse qu'un monstre de bois vermoulu décroché d'un grenier gothique (Musset, Lettres Dupuis Cotonet, 1836, p. 670).Un pivert attardé, qui frappait de son bec les troncs vermoulus, pour y chercher des insectes (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 112). − P. anal. Rongé par quelque chose. Ces roches sont vermoulues, minées par les eaux (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 340).C'est le tableau anatomique désormais classique de la sénilité cérébrale avec artériosclérose (...): l'état vermoulu du cortex cérébral, l'état criblé de la substance blanche (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 250). ♦ [En parlant de vieux papiers] Une foule de livres vieux et vermoulus (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 19).Des liasses vermoulues (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 125). B. − Au fig. Rongé par le temps, vieux, caduc. Civilisation, œuvre vermoulue; passé vermoulu. Jusqu'à quand garderas-tu le culte vermoulu de ce dieu, insensible à tes prières et aux offrandes généreuses que tu lui offres en holocauste expiatoire? (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 187). − Vermoulu de qqc.La maison de Dieppe se trouva vermoulue d'hypothèques jusque dans ses pilotis (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 20). − Rare. [En parlant de qqn] Vieux, décrépit. Cheval sans âge, cocher vermoulu et plein de ténébreux vouloir (Colette, Pays. et portr., 1954, p. 196). Prononc. et Orth.: [vε
ʀmuly]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1266-67 vermelu « rongé par les larves d'insectes » (Robert le Clerc, Vers de la mort, éd. C. A. Windahl, CCXXIII, 9); 1283 vermoulu (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1141); 2. 1572 au fig. (Amyot, De la tranq. d'âme, 36 ds Littré). Comp. de ver* et de moulu, part. passé de moudre*, littéral. « moulu par les vers ». Fréq. abs. littér.: 222. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 378, b) 396; xxes.: a) 417, b) 157. DÉR. Vermoulure, subst. fém.a) Trace laissée par les insectes qui rongent le bois. Tout le squelette de la pièce apparaît en vieilles solives ridées avec des vermoulures où dorment les cirons, ces helminthes de l'olivier qui vous font tomber sur la tête de la poudre de bois, quand on marche lourdement (Morand, Homme pressé, 1941, p. 36).
α) P. méton. ,,Poudre de bois sortant des trous faits par les insectes`` (Moirant Bois 1986). ,,Maladie des arbres résultant du travail des larves qui s'introduisent dans les bois et les attaquent en manifestant leur présence à la surface par les petits trous nécessaires à leur entrée et à leur sortie`` (Chabat 1881). L'aubier est en effet beaucoup plus que le cœur, sujet aux diverses altérations (pourritures, vermoulures); il est peu durable; il est difficile de le protéger (Campredon, Bois, 1948, p. 12).
β) P. anal. Cet acarus [la mite du fromage] abonde dans la croûte sèche des fromages durs un peu vieux, et toute la vermoulure qui en couvre la surface (...) est composée d'innombrables mites (Pouriau, Laiterie, 1895, p. 590).b) Par métaph. C'était tout cela, tout ce délabrement, toute cette vermoulure, qui, vu de loin, figurait dans son ensemble une grande ville féerique (Loti, Désench., 1906, p. 288).− [vε
ʀmuly:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) 1283 « fait de devenir vermoulu; trace ou trou laissé par les insectes qui rongent le bois » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 1141), b) 1718 « poudre laissée par les larves qui percent le bois » (Ac.); de vermoulu, suff. -ure*; au sens b, cf. vermouture (influencé par mouture*) dès ca 1300 (Recettes méd., éd. P. Meyer, § 28 ds Romania t. 37 1908, p. 364). BBG. − Orr (J.). Qq. mises au point étymol. Mél. Dauzat (A.) 1951, pp. 252-253. |