| VERMILLONNER1, verbe trans. A. − TECHNOL. ,,Mettre une couleur de vermillon sur une pièce dorée et brunie`` (Chesn. t. 2 1858). Enduire, peindre, teindre de vermillon. De la figure blafarde du chasseur (...), la bouche rouge et l'œil noir (...) avaient seuls conservé le coloris primitif, comme un cadavre à la pâleur de cire dont on a vermillonné la bouche et ravivé les sourcils (Gautier, Fracasse, 1863, p. 8).Chacune de ces boîtes funèbres [deux cercueils de verre] contenait une poupée de cire qui avait l'intention de représenter un de ces ouvriers, dits compagnons. (...) Laissant de côté ces momies, dont on avait vermillonné les joues (...) nous poursuivions jusqu'à une place solitaire (Jammes, Mém., 1921, p. 194). − P. plaisant., vieilli. Mettre du vermillon, farder quelqu'un. Vermillonner les joues d'une actrice (Lar. 19e). Au passif. Toutes les nostalgies de la tendresse (...) voltigeaient autour de ses lèvres sans malice qu'on aurait pu croire vermillonnées au pinceau, tellement le sang de son cœur s'y précipitait pour le baiser (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 24). B. − Vieilli ou littér. Donner la teinte du vermillon; rendre rouge comme du vermillon. Synon. rougir.Le sang (...) refluait goutte à goutte au long de plusieurs rigoles vermillonnant la muraille (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 375).La figure [de la jeune bonne] un peu rouge, vermillonnée par le grand air, semblait trop joufflue (Maupass., Notre cœur, 1890, p. 471). − Empl. intrans., rare. Rougir. Le curé vermillonna de la joue (Queneau, Le Chiendent, 1974 [1933], p. 339 ds Rob. 1985). REM. Vermillonnement, subst. masc.,hapax. Leur teint chaudement pâle avec la tache de fard de leurs joues, un vermillonnement à la Goya (Goncourt, Journal, 1867, p. 361). Prononc. et Orth.: [vε
ʀmijɔne], (il) vermillonne [-jɔn]. Homon. et homogr. vermillonner2. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. part. passé adj. « coloré de vermillon » (Roques t. 2, no13085: vermiculatus [...] vermeillonnez); 1518 (trad. de Platine, Faicts et gestes des saincts Pères, 169 vods Delb. Notes mss: et son tumbeau estoit de pierre de marbre painct et vermillonné); 1611 vermillonner (Cotgr.); 2. 1556 vermillonner « rendre rouge » (R. Belleau, Petites inventions, La Tortüe à la suite des Odes d'Anacreon Teien, p. 91: Son sang, vermillonne le teint De fievre ou de langueur esteint); 1567 part. passé adj. « qui a la couleur du vermillon » (Grevin, Des Venins, I, 36 ds Gdf.: fleur vermeillonnee); 1572 (Du Pinet, Pline, X, 42, éd. 1572, ibid.: un collier de plumes rouges vermillonnees). Dér. de vermillon*; suff. -é*; dés. -er. |