| VERMILLER, verbe intrans. CHASSE, VÉN. A. − 1. [Le suj. désigne le sanglier; p. ext., le porc] Fouiller la terre avec les défenses ou le groin pour chercher des vers, des larves, des racines, etc. Les sangliers vont vermiller dans les pacages, dans les prés (Ac.). Le sanglier (qu'il soit solitaire ou qu'il soit laie suitée ou non suitée) revient le soir là où il a vermillé le matin. Avant de chercher un autre gagnage, il aime à fréquenter les endroits mêmes où il a trouvé une nourriture plus ou moins substantielle quelques heures plus tôt (Vidron, Chasse, 1945, p. 91). − [Le suj. désigne parfois le blaireau] Synon. de vermillonner2. (Ds Duchartre 1973). 2. [Le suj. désigne le sanglier] Vermiller en fusées. Laisser des traces droites. (Ds Duchartre 1973). B. − P. anal. [Le suj. désigne certains oiseaux; en partic., la bécasse] Fouiller la terre avec le bec pour y trouver des vers, des larves, etc. La vie active de la bécasse est essentiellement nocturne; le soir, à la tombée de la nuit, elle part fouiller de son long bec la vase des fossés, la terre fraîche d'un labour, l'humus humide d'une source, voire les déjections animales pour y « vermiller » à sa convenance (Vidron, Chasse, 1945, p. 57). REM. 1. Vermillis, subst. masc. plur.,chasse. ,,Endroits où le sanglier ou le blaireau ont vermillé`` (Duchartre 1973). 2. Vermillures, subst. fém. plur.,chasse. Synon. de vermillis (rem. 1).[Le sanglier] aime à fouiller dans ses vermillures fraîches et ce n'est que lorsqu'il se sera persuadé que rien ne subsiste là de ce qui pourrait tenter son appétit qu'il s'en va en grognant, à petit pas le nez à terre vers d'autres lieux encore inexplorés (Vidron, Chasse, 1945, p. 91). Prononc. et Orth.: [vε
ʀmije], (il) vermille [-mij]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1376 vermeillier (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, chap. 39, 28 [var. mss xves.]); 1387-89 vermeiller (Gaston Phébus, Livre de chasse, éd. G. Tilander, chap. 30, 62); fin xives. vermillier (Eustache Deschamps, Balades de moralitez, 229 ds
Œuvres compl., éd. De Queux de Saint-Hilaire, t. 2, p. 57: a le sanglier vermillié la fouchiere); 1778 vermiller en fusée (Le Verrier de La Conterie, Vénerie normande ds FEW t. 3, p. 921a). Prob. d'un lat. pop. *vermiculare, dér. de vermiculus « petit ver, vermisseau » (vermeil*). Cf. G. Tilander ds Romania t. 51, p. 260. |