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VERMICULÉ, -ÉE, adj.
Dont la surface présente de petites lignes, de petites stries sinueuses indiquant ou rappelant les sillons tracés par des vers. Synon. vermicellé (dér. s.v. vermicelle).Nous distinguions l'herbe humide des talus, l'écorce vermiculée des chênes, la verdure des buissons (Coppée, Bonne souffr., 1898, p. 84).[Des brocanteurs ébénistes] achètent, de-ci de-là, des débris vermiculés où ils savent démêler des restaurations possibles (Bourget, Monique, 1902, p. 12).
− En partic.
♦ [En parlant de l'épiderme] Sous les paupières inférieures, des boursouflures mauves surplombaient des pommettes vermiculées de couperose (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 802).
♦ BEAUX-ARTS (archit., décor., orfèvr.). Qui est orné d'un entrelacs de fins sillons (taillés, gravés, ciselés, guillochés, etc.). L'apparence des pierres vermiculées de l'architecture française (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 25).Des bossages vermiculés à refends ornaient les jambages et l'arcade de la porte fermée de deux vantaux de chêne (Gautier, Fracasse, 1863, p. 88).
− GÉOL. Dont la surface présente de petits sillons contournés comme des vers. Caillou vermiculé (Lar. encyclop.).
REM.
Vermiculite, subst. fém.,minér. Silicate complexe, dont la structure est voisine de celle des micas, et qui, sous l'effet de la chaleur, s'exfolie et atteint une densité très faible, ce qui permet de l'utiliser comme isolant thermique. Dans les vermiculites, il existe normalement deux couches d'eau entre les feuillets et ceux-ci n'en absorbent jamais plus (Caillère, Hénin, Minér. argiles, 1963, p. 52).
Prononc. et Orth.: [vε ʀmikyle]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xives. vermiculez « orné de petites stries sinueuses imitant des traces de vers » (Roques t. 2, no13085: vermiculatus [...] vermiculez. variez. distinctez. vermeillonnez. roiés), attest. isolée; à nouv. 1694 archit. (Corneille: travail vermiculé); b) 1872 se dit du guillochage sur des métaux (Littré); c) 1933 émaux vermiculés (Lar. 20e); d) 1985 métall. surface vermiculée (GDEL); 2. a) 1619 « en forme de ver » (A. Colin, Hist. des drogues, t. 2, p. 98: la vraye gomme Arabique [...] doit estre de figure vermiculée; p. 99: gomme longuette et vermiculee); à nouv. 1701 gomme vermiculée (Fur., s.v. gomme); b) 1780 hist. nat. « dont la surface présente des marques sinueuses » (Buffon, Hist. nat., Oiseaux, t. 7, p. 66: plumage [...] varié par gouttes et par ondes, brisées, rompues et comme vermiculées de blanc et de roussâtre sur fond gris-brun); c) 1933 géol. (Lar. 20e); 1964 texture vermiculée (Lar. encyclop.). Empr. au lat.vermiculatus (dér. de vermiculus, v. vermicule) « en forme de ver (Pline, Hist. nat., 13, 66 ds Forc. et TLL, s.v. cummi: cummim [...] vermiculatam); vermiculé (en parlant d'une mosaïque) », lat. médiév., comme terme d'orfèvr. (ca 1350, G. Briton, Gloss. étymol. ds E. A. Escallier, Rem. sur les pat., p. 589; v. également Du Cange et Gay). Fréq. abs. littér.: 10.
DÉR. 1.
Vermiculer, verbe.a) Empl. trans. Tracer de fines lignes sinueuses (à la surface de quelque chose). C'est lui [le vent marin] qui a rongé et vermiculé les murailles des maisons, les vieilles croix de pierre des chemins (Coppée, Franc-parler I, 1894, p. 114).b) Empl. intrans., sidér. [Le suj. désigne un acier extra-doux recuit] Présenter des vermiculures. (Ds Lar. encyclop.-GDEL). − [vε ʀmikyle], (il) vermicule [-kyl]. − 1resattest. a) 1838 trans. « creuser, strier en donnant un aspect vermiculé » (Th. Gautier, Fortunio, VII ds Rob. 1985), b) 1964 intrans., sidér. (Lar. encyclop.); de vermiculé, dés. -er.
2.
Vermiculure, subst. fém.a) Beaux-arts (archit., décor., orfèvr.). Motif ornemental formé d'un entrelacs de fines sinuosités. D'autres obus (...) sans cannelures en relief, mais parfois ornés de vermiculures et de quadrillages (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 882).b) Sidér. ,,Défaut des tôles recuites et embouties (...) caractérisé par des sillons qui apparaissent dans la zone des allongements de 2 à 5 %`` (Bader-Th. 1962). − [vε ʀmi-kyly:ʀ]. Att. ds Ac. 1835, 1878 (au plur.). − 1resattest. a) 1835 beaux-arts (Ac.), b) 1962 sidér. (Bader-Th.); de vermiculé, suff. -ure*.