| VENETTE, subst. fém. Pop., vieilli. Peur, inquiétude, alarme. Vivre dans la venette. Cette fumée blanche, que tu vois là-bas par-dessus la haie, ce sont des feux de peloton, mon petit! Ainsi, prépare-toi à avoir une fameuse venette, quand tu vas entendre siffler les balles (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 36).♦ Avoir la venette. Avoir peur. Tous les clubs sont en permanence pour la nuit, tous armés, barricadés, ne laissant sortir aucun membre, dans la crainte qu'on ne vienne les assassiner, et, comme tous ont la même venette, tous restent enfermés sans bouger (Sand, Corresp., t. 3, 1848, p. 43). Prononc. et Orth.: [vənεt]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1662 (L. Richer, L'Ovide bouffon, V, 611 ds Quem. DDL t. 7: Je me crûs prise au trébuchet: Iugez si i'eus belle venette). Dimin. de vesne anc. forme de vesse*, att. aux xvie-xviies. (1532, Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, p. 140 − Oudin Fr.-Esp. 1660), qui a vécu dans les parlers région. de l'Ouest (Normandie, Maine, Guernesey, v. FEW t. 14, p. 529); avoir la venette est parallèle à avoir la foire, v. foire2(cf. le norm. venette « diarrhée », FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Bourciez (É.). L'Âge des mots en fr. R. Philol. fr. 1928, t. 40, p. 140. − EWFS 2, p. 887. − Quem. DDL t. 1. |