| VEINEUX, -EUSE, adj. A. − 1. ANAT. Qui se rapporte aux veines, à la circulation du sang dans les veines. Plexus, pouls, réseau, tronc veineux; circulation, ramification, paroi, tension veineuse; cœur droit ou veineux. Au sujet du système veineux, nous nous bornerons à signaler d'abord l'utilité de la marche et de l'exercice pour activer la circulation (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 198).Au cours d'une contraction cardiaque, l'onde de contraction part du sinus veineux, se propage aux oreillettes et atteint, pour finir, les ventricules (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 279). − [P. oppos. à artériel] ♦ Vaisseau veineux (vieilli). Veine, vaisseau où le sang circule de la périphérie vers le cœur. M. Cuvier (...) [a] découvert l'existence de vaisseaux artériels et de vaisseaux veineux dans différens animaux que l'on confondoit sous le nom de vers, avec d'autres animaux très-différemment organisés (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 124). ♦ Sang veineux. Sang rouge foncé qui a perdu son oxygène et que les veines de la grande circulation ramènent au cœur. Quand le sang veineux revient des muscles et des organes, il est chargé d'acide carbonique et de tous les déchets de la nutrition (Carrel, L'Homme, 1935, p. 98). − En compos. Le conjonctif péri-veineux accuse une grande sensibilité et s'enflamme facilement (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 193).Les divers éléments qui constituent l'axe cérébro-spinal sont irrigués par un ensemble vasculaire artério-veineux (Quillet Méd.1965, p. 322). 2. PATHOL. Qui atteint, affecte les veines. Engorgement, hémorragie veineuse. On arrête l'effusion du sang en faisant cesser la constriction de la bande et en détruisant le parallélisme de la plaie tégumentaire et de la plaie veineuse (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 22).Les troubles veineux (varices, stase veineuse) ne sauraient être négligés (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p. 24). 3. MÉD., CHIR. Qui se pratique sur les veines, par l'intermédiaire des veines. Je visitais trente et quarante malades par jour et je faisais à chacun d'abondantes injections veineuses (A. France, Hist. comique, 1903, p. 179).Chirurgie des vaisseaux (...) Pince-clamp (...) pour sutures latérales veineuses (Catal. instrum. chir.(Collin),1935, p. 90). ♦ Voie veineuse. Mode d'administration d'un produit injecté directement dans la circulation sanguine des veines. Administrée par voie veineuse, généralement bien tolérée, elle semble particulièrement efficace dans certaines leucémies et certains sarcomes (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 180). ♦ Ponction veineuse. Prélèvement de sang d'une veine. 4 à 7 cc de sang complet prélevé par ponction veineuse chez des tuberculeux pulmonaires chroniques (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 222). − En compos. Intraveineux*. 4. Dans le lang. cour. [En parlant d'une partie du corps] Qui est sillonné de nombreuses veines apparentes. Bras, poitrail veineux. Le père Rogron (...) était un personnage à figure enflammée, à nez veineux, et sur les joues duquel Bacchus avait appliqué ses pampres rougis et bulbeux (Balzac, Pierrette, 1840, p. 15).Le visage enchâssé dans ses mains veineuses et transparentes à force de maigreur, elle se recueillit (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 264). − P. anal. Qui est sillonné de voies de communication. Le Corrientes (...) ce réseau veineux de rivières et de fleuves (...) portera et nourrira cent villes (Hugo, Actes et par., 4, 1889, [1867], p. 292).Ce réseau veineux des sentiers bien tracés, si évidents, si paisibles à la face du ciel (Gracq, Beau tén., 1945, p. 42). B. − 1. [En parlant du bois] Qui est marqué de veines, de veinules. Les beaux bois veineux sont recherchés par les ébénistes (Jossier1881). 2. [En parlant du marbre, des pierres dures] Qui contient des veines, des filets colorés. La plupart [des glaçons] ressemblaient seulement à des rochers, portant les couleurs du granit, du porphyre, de la serpentine, et parfois l'éclat veineux des rognons de silex (Giono, Batailles ds mont., 1937, p. 224). Prononc. et Orth.: [vεnø], [ve-], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1545, Bl.-W.1-5sans précision de sens] 1. 1549 [éd.] « qui a rapport aux veines » (Tagault, Inst. chir., p. 194 ds Gdf. Compl.: Tumeur veneuse, c'est a dire qui a des veines enflees tout autour); 2. 1553 « marqué de nombreuses veines » Porfire veneux (Ronsard, Cinquiesme livre des Odes, A la Fonteine Bélerie, 97 ds
Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 5, p. 238). Dér. de veine*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 124. |