| VATICINER, verbe Littéraire A. − Empl. intrans. 1. Prophétiser, annoncer l'avenir. La sibylle chrétienne (...) ne cessait pas de vaticiner et d'annoncer la prochaine ruine de l'empire romain (Renan, Église chrét., 1879, p. 532).[La sibylle] vaticine alors, et du fond de son être bondissent les paroles sacrées (...) qui livrent au monde la sagesse mystérieuse des dieux. C'est Cassandre (Barrès, Cahiers, t. 12, 1920, p. 282). 2. Souvent péj. Faire des prédictions, délirer sur l'avenir en se prenant au sérieux. Alors qu'au VIIeou au VIesiècle les philosophes affirment ou vaticinent (...), à partir de Parménide et surtout de Zénon, ils argumentent (Bourbaki, Hist. math., 1960, p. 11). B. − Empl. trans. Annoncer à la manière d'un oracle. Il croyait la révolution finie. Il vaticinait le retour de l'âge d'or et une longue ère de bonheur (A. France, Génie lat., 1909, p. 236). − [Suivi d'une complét.] M. Delpit vaticine que M. Ludovic Halévy est appelé à faire le roman définitif du XIXesiècle (Goncourt, Journal, 1882, p. 150).Jaurès, toujours éloquemment, continua de vaticiner que le peuple allemand, les socialistes allemands (...) étaient là pour s'opposer au cuirassier blanc de Tanger (Tharaud, Péguy, 1926, p. 45). REM. Vaticinant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui vaticine. Le cercle se reformait autour de la vaticinante Rij (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 85). Prononc. et Orth.: [vatisine], (il) vaticine [-sin]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1481 (Barâtre Infernal, BN 450, fo38 vods Delb. Notes mss); 2. 1873 « annoncer à la manière d'un oracle » (Goncourt, op. cit., p. 953). Empr. au lat.vaticinari « prophétiser », dér. de vates « devin, prophète ». Fréq. abs. littér.: 42. |