| VASELINE, subst. fém. A. − Mélange d'hydrocarbures obtenu par raffinage de diverses fractions lourdes de pétrole, se présentant sous l'aspect d'une substance grasse, pâteuse, blanche ou ambrée, insipide et inodore, employée pour le graissage des machines, l'extraction des parfums et, en pharmacie, la confection de pommades. Il faut laver les poêles comme la vaisselle, ou bien les nettoyer avec du savon minéral et un peu d'eau chaude. Pour empêcher les poêles de rouiller, on peut les enduire ensuite d'une mince couche de vaseline, qui est inoffensive (Lar. mén.1926, p. 160). ♦ Vaseline liquide ou huile de vaseline. Synon. de huile de paraffine (v. huile I B 2).L'huile de vaseline est utilisée comme excipient, mais doit être exclue de la préparation des injections hypodermiques. Elle sert également comme laxatif (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 146).L'huile de vaseline est un bon lubrifiant pour organes délicats (horlogerie, petits moteurs électriques) (Quillet1965). B. − Pommade à base de cette substance. Vaseline mentholée, pure; application de vaseline; pot, tube de vaseline. Mais j'aime encore mieux me mettre un coton dans les oreilles... Avant, quand il me restait encore de la vaseline dans ma pharmacie, j'en mettais dedans, sur le coton, maintenant je mets de la graisse de banane à la place (Céline, Voyage, 1932, p. 208). − P. métaph. Au loin, dans la nef presque vide, un ecclésiastique parlait en chaire. Il reconnut à la vaseline de son débit, à la graisse de son accent, un prêtre, solidement nourri, qui versait, d'habitude, sur ses auditeurs, les moins omises des rengaines (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 4). REM. Vaselineux, -euse, adj.Qui a un caractère insipide, douceâtre. De temps en temps, les périodes vaselineuses de George Allory m'arrivaient. J'en recueillais le sens fugitivement. Elles opéraient sur les démarches de mon esprit comme sur l'automobiliste la vue des écriteaux qui signalent les dangers. « Ne jamais faire comme ce type-là! » (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 96). Prononc. et Orth.: [vazlin]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1878 (L. Figuier, L'Année scientifique et industrielle 1877, 203-204 ds Höfler Anglic.). Nom de marque adopté aux États-Unis par R. A. Chesebrough en 1872, formé de la transcr. va de la syll. Wa de l'all. Wasser « eau », du gr. ε
́
λ
α
ι
ο
ν « huile, graisse » et du suff. corresp. au fr. -ine (v. -in, -ine III). Fréq. abs. littér.: 10. DÉR. Vaseliner, verbe trans.Enduire de vaseline. Vaseliner une brûlure, une plaie (Lar. Lang. fr.). Au fig. Dire avec onction. « En somme, vaselinait-il, ça vaut mieux que d'aller au... » − J'ai répondu fermement: « Je ne trouve pas! » (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 292).Part. passé en empl. adj. Douceâtre. Jardins frais où jouit la romance napolitaine, tendrement exaltée, urgente, persuasive, vaselinée (Larbaud, Amants, 1923, p. 228).− [vazline], (il) vaseline [-zlin]. − 1resattest. 1894 vaseliner (Sachs-Villatte, Enzyklopädisches Wörterbuch, Supplement, t. 2, p. 318), 1895 vaseliné « douceâtre » (Lorrain, Sens. et souv., p. 71); de vaseline, dés. -er. Cf. aussi l'angl. to vaseline « enduire de vaseline » (1891 ds NED). BBG. − Quem. DDL t. 15 (s.v. vaselineux). |