| * Dans l'article "VASE2,, subst. fém." VASE2, subst. fém. A. − 1. Dépôt de terre et de particules organiques en décomposition, qui s'accumule au fond ou au bord des rivières, des étangs ou de la mer. Synon. boue, fange, limon.Fond, goût de vase; curer la vase; déposer de la vase; s'échouer, s'enfoncer dans la vase. Je rentrai vite mettre des bottes de chasse et je revins me promener curieusement à travers les deux pieds de fange qui débordaient par les carrefours et les bazars. Les ânes tombaient dans la boue où les fellahs marchaient pieds nus en grelottant; on tamponnait le dessous des portes pour arrêter ce flux de vase épaisse (Du Camp, Nil, 1854, p. 53).Les huîtres sont placées dans des parcs spéciaux où elles dégagent leurs impuretés et se dépouillent du sable et de la vase renfermées par leurs coquilles (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 80). ♦ Ver de vase. Larve d'un moucheron vivant dans la vase, utilisé comme appât par les pêcheurs. Synon. vaseux.Les larves sont aquatiques comme chez les Chironomus (« vers de vase » des pêcheurs) (Brumpt, Parasitol., 1910, p. 646). 2. P. anal. Vase atmosphérique. Poussières, gouttelettes et autres particules en suspension descendant dans les basses couches de l'atmosphère. Il faut envisager l'existence de poussières, qui, suivant l'expression imagée de Crova, contribuent à former la vase atmosphérique dans laquelle nous vivons (Le Radium, 1919, p. 356). B. − Au fig. Boue, fange. [La danseuse] tourne sur elle-même (...) Elle tourne, et tout ce qui est visible, se détache de son âme; toute la vase de son âme se dépare enfin du plus pur; les hommes et les choses vont former autour d'elle une lie informe et circulaire (Valéry, Eupalinos, 1923, p. 44). C. − Arg., pop. Eau de rivière ou de pluie. La vase qui tombait de plus en plus serrée (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 65). REM. Vaser, verbe intrans.,arg., pop. Pleuvoir. Comme il devait la prendre à la fin de son spectacle, à trois plombes, et qu'il commençait à vaser, j'lui ai fait un bout de conduite, jusqu'à proximité (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 70). Prononc. et Orth.: [vɑ:z], [va:z]. Homon. et homogr. vase1. Ac. 1694: vaze; dep. 1718: vase. Étymol. et Hist. 1. a) 1484 « dépôt de particules très fines qui s'accumule au fond ou au bord des étangs, des rivières, de la mer » (Garcie, Grant routier ds Fr. mod. t. 26 1958, p. 59); b) 1874 ver de vase (R. des deux-mondes, 1eroct., p. 606 ds Littré Suppl., s.v. ver); 2. 1883 « eau » (Larchey, Dict. hist. arg., 2eSuppl.). Empr. au m. néerl.wase « boue, limon », qui appartient à la même famille germ. que l'étymon de gazon*. L'attest. en vasse chez Wace, donnée par le FEW t. 17, p. 545a, est à lire evasse « (terre) imprégnée d'eau » et remonte à un dér. du lat. aqua « eau », v. Möhren ds Z. rom. Philol. t. 91 1975, pp. 111-113 et DEAF, s.v. gacel, col. 22. Les ex. de voise, voyse (1396, Dieppe ds Gdf.) font difficulté sémantiquement et morphologiquement, v. FEW t. 17, p. 546b, note 7 ds et Möhren, op. cit., p. 112, note 25. STAT. − Vase1 et 2. Fréq. abs. littér.: 3 925. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 538, b) 3 802; xxes.: a) 3 717, b) 2 595. DÉR. Vasard, -arde, adj. et subst. masc.,mar. a) Adj. Constitué de vase ou d'un mélange de vase et de sable. Fond vasard; côte vasarde. Le Macquarie, l'avant tourné au Nord-Ouest, avait donné sur un banc de sable vasard d'un accore très brusque (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 47).b) Subst. masc. Fond de sable mêlé de vase. (Dict. xixeet xxes.). −[vɑza:ʀ], [va-], fém. [-aʀd]. −1resattest. a) 1687 adj. (Desroches, Dict. des termes propres de mar., 244 ds Fr. mod. t. 26 1958, p. 59), b) 1872 subst. (Littré); de vase2, suff. -ard*. BBG. − Gendrot (D.). Dossiers terminol. Néol. Marche. 1982, no29, p. 34; no31, p. 30. |