| VARECH, subst. masc. A. − Au sing. coll. ou au plur. Ensemble de plantes marines, en particulier d'algues brunes (fucus, laminaires), que l'on récolte sur le rivage aux marées basses d'équinoxe ou lorsqu'elles ont été rejetées par la mer, dont on extrait l'iode, la soude, le mucilage et dont on se sert pour amender les terres et pour faire des litières. Synon. goémon.Lit de varechs; couvert, tapissé de varechs; ramasser, sentir le varech. Des flaques d'eau miroitaient au loin parmi les varechs (Fromentin, Dominique, 1863, p. 164).Il a reparu, à midi passé, dans la salle à manger de l'hôtel, avec du sable dans les oreilles et du varech collé sur tout le corps, riant (Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1380).V. fucus ex., odeur ex. 1. ♦ Plais. Une barbe en varech plantée au bas d'une figure en poire (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 124). − Soude de varech ou, absol., varech. Soude extraite du varech. Verre à bouteilles. − Verre très commun, à pâte très bulleuse, composée de sable ocreux, d'argile ocreuse, de cendres et de soude de varech (A. Pérès, Pierres et roches, 1896, p. 50). B. − Vieilli. Épave, débris, tout ce que la mer rejette sur le rivage. (Dict. xixeet xxes.). − HIST. Droit de varech. Dans la vieille coutume de Normandie, droit selon lequel toutes choses rejetées par la mer à terre, appartenaient au seigneur du fief où elles étaient trouvées (d'apr. Marion Instit. 1923). Prononc. et Orth.: [vaʀ
εk]. Att. ds Ac. dep. 1762. Gattel 1841, Rob.: varec, varech. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 223, 334: varec. Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. marin werec « algues de mer » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, vers 1577 [trad. en prose lat. alga; var. ms. E xiiies.: warec]); 1367 varet (Réglement du commerce de la marée à Rouen ds Ordonnances des Rois de France, t. 5, p. 254); 1681 Varech ou Vraic (Ordonnance in Pardessus, Col., IVc, 405 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 26, p. 59); 2. ca 1175 werec [var. ms. O: wrec] « épave, restes d'un naufrage » (Horn, éd. M. K. Pope, p. 8, vers 224); ca 1181 warec « ce que la mer rejette sur la côte » (Charte, Tabula de l'église de Dol ds Du Cange, s.v. wreckum); 1341 verec, plur. verez (Charte in Reg. 72 chartoph. reg. ch. 224, ibid., s.v. verecum); 1374 droiz de Veret et de poissons Royaux (Ordonnance Charles V ds Ordonnances des Rois de France, t. 6, p. 47 [note: C'est sans doute la même chose que Varech, qui signifie le droit que le Roy prend sur les choses que l'eau rejette sur le rivage]); xvies. [1510-39] varech (Anciennes Coutumes de Normandie, chap. XVII ds Nouv. Coutumier gén., t. 4, p. 9). Du nord. vágrek « ce qui est rejeté sur la côte, épave qu'on trouve sur le rivage » (FEW t. 17, p. 418b). Fréq. abs. littér.: 116. |