| * Dans l'article "VANTER,, verbe trans." VANTER, verbe trans. A. − Empl. trans. Présenter de façon très élogieuse quelqu'un, quelque chose en faisant ressortir, parfois avec exagération, ses qualités; louer les mérites, les qualités de (quelqu'un, quelque chose). 1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Synon. célébrer, exalter.Un jour qu'il vantait les maîtres du Quattrocento, M. Dubois lui donna raison (A. France, Vie fleur, 1922, p. 453).N'oublions pas non plus le dresseur de puces vanté par nos poètes et gloire de nos fêtes foraines (Hist. spect., 1965, p. 1526). 2. [Le compl. désigne une chose] Un autre remède fort vanté par Gaubius et employé depuis quelques années, est la racine de Jean Lopès, qu'on donne en substance, depuis quinze grains jusqu'à trente (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 385(4)). L'Extrême-Orient, vanté par des artistes et des écrivains, l'influence des Goncourt apportèrent provisoirement des solutions à cette aspiration (Arts et litt., 1936, p. 14-1). B. − Empl. pronom. réfl. 1. Absol. Exagérer ses mérites, ses qualités, les amplifier par vanité, qu'ils soient réels ou imaginaires; déformer la vérité par vanité. [Un colonel] a affirmé que son régiment seul avait tué « au moins deux mille cinq cents individus ». (...) Nous croyons que ce colonel zélé exagère. Le crime quelquefois se vante dans le sens de la noirceur (Hugo, Hist. crime, 1877, p. 80).Les pédérastes qui se vantent, ou qui s'affichent ou simplement qui consentent... ce sont des morts; ils se sont tués à force d'avoir honte. Je ne veux pas de cette mort-là (Sartre, Âge de raison, 1945, p. 306). − Expr. Sans me vanter, ce n'est pas pour me vanter. Sans vouloir exagérer mes mérites. Et ce n'est pas pour me vanter, mais j'avais beau me tuer les yeux à la couture, il me battait à me laisser morte sur le carreau (Zola, Paris, t. 1, 1897, p. 21). ♦ P. iron. Voilà une sauce complètement ratée! (...) Ce n'est pas pour me vanter; mais quand je m'y mets... (Labiche, Affaire rue Lourcine, 1857, 7, p. 450). 2. a) Se vanter (de qqc.)Se glorifier de quelque chose, en tirer vanité, s'en prévaloir. Quelques travaux de librairie, sur lesquels il garde le silence ou dont il se vante outrageusement, misérables rogatons dont subsiste péniblement le génie (Arnoux, Crimes innoc., 1952, p. 53). ♦ [Dans un cont. métaph.] Le son avait traité l'image d'hypoténuse et autres douceurs, car l'image se vantait de sa vitesse et le son prétendait que, s'il le voulait, il arriverait avant elle (Cocteau, Appogiatures, 1953, p. 75). − Se vanter de + inf.Se faire fort de, se targuer de. Charles IX s'est vanté faussement d'avoir préparé la Saint-Barthélemy (Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist., 1898, p. 142).Il s'était vanté de gagner cette course, et il est arrivé cinquième (Dub.1980). − Se vanter + complét. introd. par que.Nous croyions que c'était [l'enseignement supérieur] l'enseignement secondaire continué, accru (...) plus humain, plus mûr, plus homme. Ils [les professeurs] se vantent assez que ce n'est pas cela (Péguy, Argent, 1913, p. 1174). b) Expr. fam. ♦ Et je m'en vante. Et je n'en éprouve aucune honte. Fouchevif: (...) tu oublies toujours que je m'appelle Potard (...) Et que nous avons vendu de la porcelaine (...) Et je m'en vante (...) tout bas, par exemple. La baronne: Vous êtes insupportable avec vos souvenirs (Labiche, Fourchevif, 1859, 3, p. 385). ♦ Il n'y a pas de quoi se vanter. Il n'y a pas à en être fier; c'est une chose médiocre ou honteuse. (Dict. xixeet xxes.). ♦ Ne pas se vanter de qqc., ne pas aller s'en vanter. Passer quelque chose sous silence, le cacher. Les crimes parfaits échappent à la justice; leurs auteurs ont le triomphe modeste, ils ne s'en vantent pas; ils ne veulent pas notre confusion (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 232).Tu vas le trouver au café entre quatre et cinq heures, quand il est seul, et tu lui flanques sa correction. Il n'ira pas s'en vanter (Aymé, Uranus, 1948, p. 206). ♦ P. iron. Tu peux te vanter de + inf.Tu peux te féliciter de. Claquant la langue tristement, elle ajoute: « Tu peux te vanter d'avoir choisi du salissant! Et il n'a seulement pas demandé des morceaux! » (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 381). REM. Vanteur, -euse, subst.Personne qui se vante. Alors, les vanteurs restaient muets (Nerval, Faust, 1840, 2epart., p. 148). Prononc. et Orth.: [vɑ
̃te], (il) vante [vɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 réfl. soi vanter de [aucune rien] (Roland, éd. J. Bédier, 3974: Hom ki traïst altre nen est dreiz qu'il s'en vant); 1485-86 empl. abs. (Maistre Pierre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 15: Encor ne le dis-je pas pour me vanter); 2. 1180-90 id. « être assuré de (quelque chose) » (Alexandre de Paris, Alexandre, III, 2625 ds Elliott Monographs, no37, p. 202); 3. 1580 trans. (Montaigne, Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 251: on le vantoit d'estre excellent joüeur). Du b. lat. vanitare, seulement relevé sous la forme du part. prés.: vanitantes subst. plur. masc. « les bavards, le vain peuple »; vanitantia plur. neutre « les vanités » (St Augustin ds Blaise Lat. chrét., v. aussi Du Cange et Nierm.). Fréq. abs. littér.: 2 213. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 394, b) 2 904; xxes.: a) 3 483, b) 2 007. DÉR. Vanterie, subst. fém.,vieilli. a) Action de se vanter; propos de vantard. Synon. fanfaronnade, forfanterie.Pure vanterie; sujet de vanterie. Mon oncle, à son tour, racontait la bataille de Fontenoy, où il s'était trouvé, et couronnait ses vanteries par des histoires un peu franches qui faisaient pâmer de rire les honnêtes demoiselles (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 37).b) Caractère du vantard. Synon. prétention, vanité, vantarderie.Ce caractère de vanterie excessive était alors assez commun, ainsi qu'on le voit par les types des Taillebras et des Capitans Matamores, reproduits sans cesse dans les pièces comiques (Nerval,
Œuvres compl., t. 3, La Main enchantée, Paris, Gallimard, 1993 [1832], p. 371).− [vɑ
̃tʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a) ca 1165 « caractère de vantard » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 10510), b) 1330 « propos de vantard » (Hugues Capet, éd. La Grange, 2169); de vanter, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér.: 28. BBG. − Laplatte (C.). Termes juridiques. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 266. − Quem. DDL t. 32. − Renchon (M.). Vanter, mentionner. Fr. mod. 1953, t. 21, p. 246. − Spitzer (L.). Vanter, « citer ». Fr. mod. 1954, t. 22, p. 37. |