| VALORISATION, subst. fém. A. − Mise en valeur de quelque chose pour en tirer davantage de ressources. Valorisation d'une région, d'une industrie, d'une recherche. La vaine pâture était l'expression technique de cette forme d'exploitation. Le bétail se nourrissait aussi en grande partie au détriment des forêts dégradées souvent en landes sous les effets du surpâturage. L'intensification de la production agricole, la recherche de l'amélioration du bétail, la valorisation de l'exploitation forestière pour elle-même devaient faire reculer ces méthodes au cours du XIXesiècle (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 95). − ÉCON. Hausse de la valeur marchande d'un produit ou d'un service provoquée soit par une mesure législative soit par une intervention sur le marché. Synon. revalorisation.En face de la surproduction de café (...) la collectivité politique brésilienne était devenue elle-même commerçante pour écouler avec modération le produit en excès sur les marchés étrangers, et elle avait (...) interdit rigoureusement sur son territoire toute nouvelle plantation; c'est l'opération qu'on a dénommée la « valorisation du café » (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 303). − En partic. Augmentation (d'un salaire, d'un traitement). Une autre forme d'avancement pour les instituteurs et institutrices publics est le changement de poste par mutation. Très souvent cet avancement ne comporte pas une valorisation du traitement (Encyclop. éduc., 1960, p. 312). B. − PHILOS., PSYCHOL. Fait d'accorder une importance plus grande, davantage de valeur à quelqu'un ou à quelque chose. Valorisation culturelle, sociale. Je ne puis me saisir, dans l'acte de conscience le plus élémentaire, sans m'y attribuer une valeur laudative ou péjorative (...). Cette valorisation prend appui sur les références sociales (Mounier, Traité caract., 1946, p. 590).Déjà, dans le monde des objets inertes, le nid reçoit une valorisation extraordinaire. On veut qu'il soit parfait, qu'il porte la marque d'un instinct très sûr. De cet instinct on s'émerveille, et le nid passe aisément pour une merveille de la vie animale (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 93). Prononc.: [valɔ
ʀizasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1909 écon. « hausse factice dans la valeur marchande d'une denrée provoquée au moyen de manœuvres économiques » (Ch. Gide, Cours d'Écon. pol., p. 154); 1924 philos., psychol. « fait d'accorder une importance plus grande à quelque chose » (Freud, Totem et Tabou, trad. par S. Jankélévitch, p. 119); 1933 « mesures prises pour relever une monnaie dépréciée » (Lar. 20e). Dér. de valoriser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 35. |