| * Dans l'article "VAIR,, subst. masc." VAIR, subst. masc. A. − Fourrure grise et blanche de l'écureuil petit-gris, au dos gris et au ventre blanc, et qui était réservée aux rois, aux hauts dignitaires pendant le Moyen Âge. Quoique doublé de vair, ce manteau n'est pas chaud; j'aurais mieux fait (...) de prendre mon armure (Barbier, Satires, 1865, p. 219).V. gris1ex. de Faral. − P. métaph. Les cieux sont de vair, et la terre est recouverte d'une broderie. Chaque chemin d'herbes foulées sous la gelée blanche est comme une traîne lamée (Claudel, Tête d'Or, 1890, 3epart., p. 119). − Pantoufle de vair. [P. allus. au conte de Ch. Perrault, Cendrillon, où le mot était orthographié verre] Certaines fourrures rares, comme le vair, (...) ne pouvaient être portées que par les rois, par les ducs et par les seigneurs (...). Ce mot, depuis cent ans, est si bien tombé en désuétude que, dans un nombre infini d'éditions de contes de Perrault, la célèbre pantoufle de Cendrillon, sans doute de menu vair, est présentée comme étant de verre (Balzac, Martyr calv., 1841, p. 53).C'est par erreur (...) qu'on a dit que les pantoufles de Cendrillon étaient de verre? (...) Des chaussures de vair, c'est-à-dire des chaussures fourrées, se conçoivent mieux (A. France, Livre ami, 1885, p. 321).P. métaph. V. pantoufle ex. 1. − En compos. Menu-vair*. B. − HÉRALD. ,,Une des fourrures de l'écu, consistant en points (en forme de petites cloches) d'argent et d'azur alternés; disposés par quatre, cinq ou six sur un même nombre de lignes horizontales ou tires`` (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 766). Les armoiries (...) de cette famille (l'écusson bandé de vair et de gueules de six pièces) (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 562). − En compos. Contre-vair. ,,Fourrure constituée par des cloches d'azur et d'argent réunies par deux à l'inverse du vair où elles sont alternées`` (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 758). Prononc. et Orth.: [vε:ʀ]. Homon.: ver, verre, vers, vert. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1100 « gris-bleu, clair et vif » (Roland, éd. J. Bédier, 283: Guenes [...] vairs out les oilz); 2. 1155 « bigarré » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10357: peliçuns [...] vairs e gris). B. Subst. 1. a) ca 1140 « fourrure blanche et grise de quelques écureuils, en particulier le petit-gris » (Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5554: or e argent e veir e gris); ca 1165 (Troie, éd. L. Constans, 26892: n'i remest or ne vair ne gris); b) [1697 pantoufles de verre (Ch. Perrault, Les Contes des fées, Cendrillon, Paris, Jean de Bonnot, 1972, p. 189: une paire de pantoufles de verre)] 1841 (Balzac, loc. cit.); 2. ca 1180 hérald. (Thomas, Tristan, éd. B. H. Wind, 910: escu ot d'or a vair freté). Du lat. varius « varié, nuancé, tacheté, bigarré, moucheté; divers, différent; mobile, inconstant, changeant ». Fréq. abs. littér.: 24. DÉR. Vairé, -ée, adj.,hérald. ,,Se dit de l'écu, quand les points de vair (ou cloches) sont d'autre émail et métal que l'argent et l'azur`` (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 766). Maubeuge − vairé d'or et de gueules. Champagne. Chailly vairé d'argent et de sable. Bretagne (Grandm.1852).− [veʀe], [vε-]. Att. ds Ac. 1694-1798. − 1resattest. a) ca 1160 « bigarré, tacheté » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 4027: de cent colors menu veiriez); b) ca 1229 hérald. (Gerbert de Montreuil, Roman de la Violette, éd. D.L. Buffum, 2694: Couvretures, escu et lanche Avoit [...] D'or et d'asur [...] Vairies, a quartier d'argent); 1297 (Max Prinet, Armorial de France, 140 ds Le Moyen Âge, t. 31, 1934 ds Brault, p. 285: vairé de [...] et de [...]); de vair, suff. -é*. BBG. − Bambeck (M.). Lexikalisches und Etymologisches. Z. rom. Philol. 1961, t. 77, p. 328. − George (K.E.M.). Anglicisms in contemporary French... Modern Languages. 1976, t. 57, pp. 25-34. − Giaque (G.S.). Toward a history of old French vair. Semasia. 1977, no4, pp. 25-33. − Guiraud (P.). De la grive au maquereau... Fr. mod. 1966, t. 34, p. 286 (s.v. vairé). − Schafer (B.). Die Semantik der Farbadjektive im Altfranzösischen. Tübingen, 1987, pp. 92-94. − Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 122, 141, 144. |