| USURPATEUR, -TRICE, subst. Personne qui, par ruse ou par violence, s'empare d'un bien, d'un pouvoir, d'une dignité, d'un titre ne lui appartenant pas ou auquel il ne peut prétendre. Usurpateur d'une fonction, d'une identité. [Jemmy] se précipita sur la porte, pressa le loquet, ouvrit et vit, se berçant doucement dans un fauteuil, Marie Lindthal, la plus jolie blondine de la colonie, jadis sa rivale, et maintenant l'heureuse usurpatrice de ses droits matrimoniaux (Nerval, Filles feu, Jemmy, Paris, Champion, 1931 [1854], p. 250).Eh bien, il y en a parmi vous (...) qui, jugeant de l'ardeur et de la passion que j'ai toujours mises et que je mettrai toujours, quel que soit le nom de l'usurpateur dynastique qui puisse se présenter devant nous, à combattre et à renverser son pouvoir, et qui peut-être se sont imaginé que j'étais un homme de sédition et de faction... (Gambetta, 1876ds Fondateurs 3eRépubl., p. 124).− Empl. adj. Vous ne concevez pas non plus un prince qui ne serait pas quelque peu usurpateur (A. France, Opin. J. Coignard,1893, p. 167).La troisième République est morte par l'effet d'une Révolution usurpatrice en juin-juillet 1940 (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 283). Prononc. et Orth.: [yzyʀpatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1489 [éd.] (Al. Chartier, Esper., sign. E IIIb ds Gdf. Compl.). Empr. au b. lat. jur.usurpator, -oris « id. » ives. ds Souter Later Latin, formé sur le supin usurpatum de usurpare « usurper ». Fréq. abs. littér.: 219. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 682, b) 158; xxes.: a) 148, b) 174. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 440. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 315. |