| USER, verbe I. − Empl. trans. indir. A. − User de qqc. 1. a) [Le compl. désigne qqc. de concr.] Utiliser quelque chose de façon à obtenir un effet déterminé, la satisfaction d'un besoin. Synon. employer, avoir recours à, se servir de.User de remèdes, de stimulants, de somnifères, d'un véhicule, d'un vêtement. Ce ne fut pas pour la recherche d'une volupté coupable et paresseuse qu'il commença à user de l'opium, mais simplement pour adoucir les tortures d'estomac nées d'une habitude cruelle de la faim (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 391). ♦ Vx. User de son reste. Tirer parti, profiter d'une situation avantageuse qui touche à son terme. Synon. jouir* de son reste.Une fois marié (...) je souffrirai les maux de la condition, et quelle condition plus commune? (...) en attendant, j'use de mon reste, comme on dit, pour vous conter les caprices rarement piquants mais toujours douloureux de mon imagination (M. de Guérin, Corresp., 1838, p. 362). − Absol. User et abuser. − En vérité, s'écria le gouverneur resté seul, Ordener use et abuse (...) Me faire passer une nuit d'insomnie et d'impatience! (Hugo, Han d'Isl., 1823, p. 127). b) [Le compl. désigne qqc. d'abstr.]
α) Faire preuve de. User d'autorité, de dissimulation, d'indulgence, de tolérance. J'ai été touché plus d'une fois en le voyant auprès de cet enfant user d'une patience qui prouve toute sa tendresse pour le père (Cottin, Cl. d'Albe, 1799, p. 179).Il avait l'accueil ouvert, le geste large. Il usait envers les paysans d'une familiarité protectrice (Arland, Ordre, 1929, p. 36).
β) Se servir de, employer, avoir recours à. J'ai vu (...) des petites filles, à qui leurs treize ans font déjà du mollet et de la hanche, user indignement de ce qu'on appelle les privilèges de l'enfance (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 123). SYNT. User d'artifices, de la colère, d'un droit, de son bon droit, du droit de réponse, de la force, de faux-fuyants, de son influence, de menaces, de ruses, de séduction, d'un stratagème, de subterfuges, de violence. 2. Employer certains éléments du langage, certaines caractéristiques langagières. User de patois; user de circonlocutions, de formules; user de mots bêtes, crus; user de paroles apaisantes. L'argot vit sur la langue. Il en use à sa fantaisie, il y puise au hasard, et il se borne souvent, quand le besoin surgit, à la dénaturer sommairement et grossièrement (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 198).Tu ne m'en voudras pas de rappeler que sa conversation était plate, qu'elle habitait un univers si borné et usait d'un vocabulaire si réduit qu'au bout de trois minutes je désespérais de soutenir la conversation (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 44). 3. Faire usage de quelque chose avec modération. Nous devons reconnaître, pour maîtres des mots, ceux qui savent en abuser, et ceux qui savent en user; mais ceux-ci sont les rois des langues, et ceux-là en sont les tyrans (Joubert, Pensées, t. 2, 1824, p. 50).À l'en croire, à Paris, tout le monde était libre; et comme tout le monde, à Paris, était intelligent, chacun usait de sa liberté, personne n'en abusait (Rolland, J. Chr., Révolte, 1907, p. 476). B. − 1. Vx ou littér. User de qqn.Se conduire d'une certaine façon avec quelqu'un. Attendez, dit MmeLigneul, usant de lui sans façon. D'abord, vous allez me dire pourquoi vous étiez venu. Pour nous demander de l'argent, naturellement? (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p. 235). 2. Se servir de quelqu'un pour arriver à ses fins, dans un but bien déterminé. L'Académie française usa beaucoup de M. Daru pendant les années de la Restauration (Sainte-Beuve, Caus. lundis, t. 9, 1854, p. 468). 3. En user.Se conduire, se comporter d'une certaine manière. En user avec qqn; en user bien/mal à l'égard, envers qqn. Il en usait galamment avec toutes les femmes, même avec celles dont une longue habitude avait émoussé pour lui l'attrait (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 141).Je ne comprends rien à la conduite de mon mari ! (...) Il en use vis-à-vis de moi avec désinvolture! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, iii, 1, p. 56). II. − Empl. trans. dir. A. − 1. [Le compl. désigne un produit alimentaire, une source d'énergie, un objet d'utilisation courante] a) Utiliser, consommer. User de l'eau, de l'électricité, de l'essence, du gaz, du savon. b) Utiliser un bien de consommation en le réduisant à néant; utiliser jusqu'au bout. J'ai usé le peu d'argent disponible (...) pour offrir du rôti à des gens qui n'aiment que le bouilli (Stendhal, Corresp., t. 2, 1816, p. 18).Pour ne pas même user un bout de chandelle, elle venait passer chez son frère l'heure de nuit, avant d'aller se coucher à tâtons (Zola, Terre, 1887, p. 211). 2. [Le compl. désigne qqc. de concr.] a) [Le suj. désigne qqn] Détériorer progressivement (quelque chose) par l'usage qui en est fait et le rendre impropre à sa destination, en altérer l'aspect. User ses habits, ses vêtements; user la semelle de ses chaussures. [Madeleine] usait encore, au moment dont je vous parle, une série de robes tristes, étroites (Fromentin, Dominique, 1863, p. 70).Elle (...) marchait dans la vaste pièce (...) en s'attardant devant (...) la table qu'elle avait usée de ses coudes (Zola, Joie de vivre, 1884, p. 1039). ♦ User un vêtement à la corde (vieilli ou région.); user jusqu'à la corde. Porter un vêtement jusqu'à ce qu'il soit inutilisable, jusqu'à ce qu'il faille en changer. Vigilante et économe, elle usait son linge à la corde et n'employait jamais un sou à des frivolités (Guèvremont, Survenant, 1945, p. 27). ♦ User ses (fonds) de culottes sur les bancs. Aller à l'école. Nous étions trois amis, trois galopins qui usaient encore leurs culottes sur les bancs du collège (Zola, Doc. littér., Musset, 1881, p. 73). ♦ Arg. User le soleil avec une pierre ponce. Être condamné à perpétuité. Quelques-uns (...) condamnés pour assassinat et graciés de la peine de mort, usent le soleil avec une pierre ponce (A. Humbert, Mon bagne, 1880, p. 25). − Absol. Comme on dit que j'use beaucoup, on m'a acheté, dans la campagne, une étoffe jaune et velue, dont je suis enveloppé (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 42).Avec des boulots semblables, on lui a vite vu la trame à mon beau veston. « Tu vas user plus que tu ne gagnes! » que s'inquiétait déjà maman (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 164). b) [Le suj. désigne un agent naturel] Fréq. au passif. Altérer, détériorer quelque chose en entamant sa substance par frottement, par érosion. Les fenêtres vermoulues étaient usées par la pluie, creusées par le temps (Balzac, Adieu, 1830, p. 9).[Le charbon de saule] a la propriété d'user uniformément le métal (M. Lalanne, Grav. eau forte, 1866, p. 51). − P. métaph. L'amour (...) passe: la mort le brise ou le temps l'use (Sainte-Beuve, Prem. lundis, t. 1, 1830, p. 324). 3. Passer, épuiser une durée, une période de temps. Rien n'use le temps comme les niaiseries (Balzac, Lettres Étr., t. 1, 1834, p. 202).C'est vraiment singulier, cette solitude où nous sommes laissés par tout le monde (...) − si abandonnés de tous que pour tuer le temps en société, nous avons été réduits aujourd'hui à aller user deux heures dans la boutique du libraire France, avec lui et sa femme (Goncourt, Journal, 1865, p. 124). B. − 1. Affaiblir, diminuer les forces de quelqu'un. Synon. miner.Il n'y a rien à mon avis qui dessèche une femme plus vite. Rien qui use une femme plus vite que le mépris (Gracq, Beau tén., 1945, p. 27): ... ils lui demandaient des petits plats, elle devait saler et ne pas saler, dire blanc et dire noir, les dorloter (...) Au bout de la semaine, elle avait la tête et les membres cassés, elle restait hébétée, avec des yeux de folle. Ça use une femme, un métier pareil. Oui, Coupeau et Lantier l'usaient, c'était le mot; ils la brûlaient par les deux bouts, comme on dit de la chandelle.
Zola, Assommoir, 1877, p. 648. ♦ Absol. La colère use. Les temps sont difficiles, les femmes souvent sottes (...) Tout cela use et fatigue (Jammes, Corresp., [avec Gide] 1895, p. 55).Si l'on n'y prenait garde, les mufles nous tueraient vite (Renard, Journal ,1907, p. 1146). 2. P. anal. ou au fig. [Le compl. désigne une qualité morale, un affect] Affaiblir, diminuer progressivement par une action lente et répétée ou continue. Synon. miner.User l'énergie, la patience, la résistance, la volonté de qqn; user ses forces, sa santé. Le monde qu'il rêvait, le trouva-t-il? − J'en doute. En cherchant il avait usé les passions, levé le coin du voile et regardé derrière (Gautier, Albertus, 1833, p. 158).La vie à deux use le cœur d'un homme. Pierre ne lui parlait plus jamais d'amour (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 67). ♦ User la vue, les yeux; s'user les yeux. (S')affaiblir la vue par un travail prolongé. Il a fait à côté de ses poèmes un dictionnaire où il a failli s'user les yeux, compromettre sa fortune (Barrès, Cahiers, t. 2, 1899, p. 135).Quelques forts en thèmes méprisés qui usaient leurs yeux en scandant des vers grecs à la chandelle (Maurois, Byron, t. 1, 1930, p. 108). ♦ Fam. User ses dents, s'user les dents sur/contre qqc. S'épuiser en lutte inutile. En Russie, il semble que l'Allemagne use ses dents sur l'armée des Soviets qu'elle avait si souvent portée en terre dans ses communiqués (Green, Journal, 1942, p. 188). ♦ Fam. User sa salive. Parler en pure perte, sans réussir à convaincre. Lorsque la loi sera à peu près sur pied, nous la culbuterons à un tournant. Use ta salive, mon bonhomme! (Vogüé, Morts, 1899, p. 126).Les boniments, moi, t'uses ta salive pour de rien (Carco, Équipe, 1919, p. 49). ♦ S'user le tempérament. Pardonner quoi? (...) Pardonner l'enfant que la garce s'est fait faire. La garce aurait le plaisir, tandis que, moi, ici, je m'userais le tempérament! (Zola, Travail, t. 2, 1901, p. 33). 3. P. anal. Affaiblir, réduire, amoindrir la popularité de quelqu'un. Napoléon avait employé ce grand citoyen [Carnot] pour l'user, id est: rendre impopulaire et ridicule, s'il se pouvait (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 469).Deux ministres avaient été usés en deux ans (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 19). III. − Empl. pronom. A. − 1. Se détériorer, s'abîmer; perdre de son efficacité, de son utilité. Instrument, machine, tapis, tissu, vêtement qui s'use. Il le vit (...) avec une redingote dont les manches s'étaient usées sur les tables des cafés (Zola, Argent, 1891, p. 124). − En partic. Devenir improductif, stérile à force d'utilisation. Terre qui s'use. (Dict. xixeet xxes.). 2. Devenir lisse, être altéré sous l'effet du frottement, d'une action physique. Le temps passe. Tout meurt. Le marbre même s'use (Heredia, Trophées, 1893, p. 133).Elle aimait surtout les pierres, ces pierres dont la matière s'use et se polit si doucement avec le temps (Lacretelle, Hts ponts, t. 4, 1935, p. 43). B. − Au fig. [Le suj. désigne qqc. d'abstr.] S'affaiblir, disparaître petit à petit. L'amour s'use par la jouissance comme les forces par un repos prolongé; il n'y a que la lutte pour les entretenir (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 122).L'amoureux tout le temps anxieux, sans cesse à l'affût d'une lettre, d'un regard, a cessé de penser à la possession physique dont le désir l'avait tourmenté d'abord, mais qui s'est usé dans l'attente et a fait place à des besoins d'un autre ordre (Proust, Temps retr., 1922, p. 819). C. − Empl. pronom. réfl. [Le suj. désigne qqn] Perdre ses forces, sa santé; s'épuiser moralement et physiquement. Tu fais le bonheur d'une famille composée d'un grand-père qui trotte, d'une mère qui s'use à travailler (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 324).La ménagère s'use à piétiner sur place; elle ne fait rien, elle perpétue seulement le présent (Beauvoir, Deux. sexe, t. 2, 1949, p. 235). − Au fig. Perdre son autorité, sa crédibilité, son influence. Ministre, homme politique qui s'use. Gouvernement (...) qui achevait de se décomposer et de s'user, − de pourrir (c'est le mot) (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 15, 1861, p. 177).Cet obstacle algérien contre lequel il s'use [le général de Gaulle] n'est visiblement pas à la mesure de son génie politique (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1960, p. 326). REM. User, subst. masc.a) Vx ou littér. Action de se servir, d'utiliser quelque chose; p. ext., usage prolongé. Ces trois presses te feront un bon user, l'ouvrage sera proprement tirée (Balzac, Illus. perdues, 1837, p. 14).Nous compterons en diminution de la somme primitive le terme que j'ai payé et qui ira pour l'user des meubles (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 571).b) À l'user. Après usage. Au fig. [En parlant de qqn] Par la fréquentation habituelle, les relations courantes. Les femmes mariées, c'est amusant de loin; mais à l'user, c'est la scie des scies (Labiche, Prix Martin, 1876, I, 1, p. 8).[Les juifs] avaient beaucoup d'esprit, de cœur et étaient, à l'user, des gens qu'on pouvait profondément aimer (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 408). Prononc. et Orth.: [yze], (il) use [y:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 trans. (Roland, éd. J. Bédier, 523: Il est mult vielz, si ad sun tens uset); 2. ca 1135 « se servir de » (Couronnement Louis, éd. Y. Lepage, C, 2128: Nule viande que frans hom doit user); 3. ca 1155 fig. (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14600: L'un fel vers l'autre ust sa malice); 4. ca 1165 estorie usee « histoire rebattue » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 129); 5. 1160-74 « exercer, pratiquer (ici, un métier) » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 3225); 6. 1remoit. xiiies. (Lancelot, éd. A. Micha, t. 8, p. 71: je vous donrai chevax tant com vous en porés huimais user); 7. 1260 inf. subst. « usage, besoin » (Étienne Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 54). B. 1. 1160-74 empl. abs. « se détériorer » (Wace, Rou, III, 135: huem moert, fer use); 2. 1remoit. xiiies. trans. « détériorer (quelque chose) » (Lancelot, p. 22: comme l'iaue use la roe du molin); 3. 1530 pronom. (Palsgr., p. 780); 4. 1583 au fig. (Garnier, Les Juifves, 666 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 3, p. 122: mes tremblotantes mains et mon visage usé); 5. 1601 (Charron, De la sagesse, p. 172: en vieillissant [...] avec le corps l'esprit s'use et s'empire). C. 1. 1260 « agir d'une certaine façon, selon l'habitude, la coutume » (Étienne Boileau, op. cit., p. 143 et p. 230); 2. fin xives. (Froissart, Chron., éd. G. Raynaud, t. 8, p. 201: comment a leur honneur il en useroient; t. 9, p. 167: demandèrent conseil de ceste cose et comment on en pooit user). D. 1. a) Ca 1220 user de (Gautier de Coinci, Mir., éd. V.-F. Kœnig, II Mir 18, 216: Cielz qui volra de son savoir D'or en avant a droit user); b) fin xives. user de poissance, user de rebellion (Froissart, op. cit., t. 9, p. 144 et t. 10, p. 244); 2. 1464 user de beau langaige (Pathelin, éd. R. T. Holbzook, p. 24, 457); 3. 1480 user de menaces, user de grant rhetorique (G. Coquillart, Droits nouveaux ds
Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 192, 212); 4. ca 1485 (Mystère Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 74: c'est tres mal usé de justice). Du lat. pop. usare (att. au viiies., v. Nierm.), dér. de ūsus, part. passé de ūter, uti « faire usage de, se servir, employer », « être en relations (avec des personnes), fréquenter, traiter (d'une certaine manière, des personnes) », « pratiquer (quelque chose), s'exercer (à quelque chose) » et « profiter de, jouir de ». Fréq. abs. littér.: 3 234. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 529, b) 3 818; xxes.: a) 3 972, b) 5 454. DÉR. 1. Usable, adj.Qui s'use, qui peut s'user. C'est le malheur des êtres de n'être pour nous que des planches de collections fort usables dans notre pensée (Proust, Fugit., 1922, p. 558).Empl. subst. masc. De l'usable. (Dict. xxes.). − [yzabl̥]. − 1resattest. a) 1254 « qu'on peut utiliser » (Chartes et doc. poitevins, 188, 9 ds Z. fr. Spr. Lit. t. 84, p. 346) − 1507 (Gace de La Buigne, Roman des deduis, var. de l'éd. A. Vérard, 1710, cf. éd. A. Blo̊mqvist, p. 151), encore att. une fois dans un doc. poit. au xviiies. (v. Z. fr. Spr. Lit., loc. cit.), b) 1858 « qui peut se détériorer » (Legoar.); de user, suff. -able*. 2. Useur, -euse, subst.a) Personne qui use en frottant. (Dict. xxes.). En partic. Ouvrier qui fait disparaître les grains de la porcelaine; ouvrier qui use le verre à l'émeri. Useur sur porcelaine, sur verre. Le batteur de pâte, l'useur de grain, l'émailleur, le manœuvre, tous (...) participaient à une grande aventure (Chardonne, Dest. sent., I, 1934, p. 131).b) Littér. Personne qui épuise, use les forces, la vitalité de quelqu'un. Elle était la dévorante, la ravageuse, la tempête, l'useuse d'hommes et la mangeuse de pucelages (Aymé, Vouivre, 1943, p. 95).− [yzœ:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1reattest. av. 1757 useurs de parquets (D'Argenson, Mém., t. 1, p. 113 ds Littré); de user, suff. -eur2*. Cf. ant. 2 attest. isolées du sens de « celui qui use, qui se sert d'une chose » (xiiieet xvies., v. Gdf.) et une attest. en 1489 avec un sens peu clair ds Gay (Oribolum. Useuse glosé « chaufferette en terre? »). |