| TÉLÉGRAPHIER, verbe A. − Empl. trans. 1. Empl. trans. dir. a) Télégraphier qqc. (à qqn).Transmettre au moyen du télégraphe. Télégraphier des signaux en morse, un message, une dépêche. (Dict. xixeet xxes.). b) Télégraphier qqc. (à qqn), télégraphier (à qqn) de + inf., télégraphier (à qqn) que + ind.Communiquer, faire savoir par télégramme, par message télégraphique. Télégraphier une information à son journal, une nouvelle à un ami; télégraphier un contre-ordre, le cours de la Bourse; ils nous ont télégraphié leur retour. Un habitant pourrait vous apporter un poulet préparé. Mais pour cela, il faut nous télégraphier votre arrivée deux jours à l'avance (Mallarmé, Corresp., 1870, p. 331).J'ai télégraphié à Carvalho que je l'attendais (Flaub., Corresp., 1873, p. 91).L'armée d'Alsace avait, après le combat, réoccupé Mulhouse. Je pus donc donner une note de confiance au ministre, en lui télégraphiant un compte rendu vers 8 h. 45. (...) peu de temps après l'envoi de ce télégramme, les mauvaises nouvelles allaient se succéder (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 280). − Part. passé en empl. adj. Information télégraphiée. Transmission des correspondances de toute nature écrites, télégraphiées ou téléphonées (Pradelle, Serv. P.T.T. en Fr., 1903, p. 216). 2. Empl. trans. indir. a) Télégraphier à qqn − Transmettre un message télégraphique. Le chef radio télégraphie aux naufragés (Rob. 1985). − Envoyer un télégramme, un message télégraphique. Jusqu'à neuf heures, il dicta des dépêches, télégraphiant de tous côtés, au préfet de Lille, aux régisseurs de la Compagnie, prévenant les autorités, demandant des ordres (Zola, Germinal, 1885, p. 1304).Comme l'expiration des délais approche, je vous prie de me télégraphier sans retard (Affaire Dreyfus, 1899, p. 45). ♦ Télégraphier à/avec/dans/en (+ compl. d'obj. indir. désignant métonymiquement une ou plusieurs pers.).Télégraphier à l'agence, à Paris, en Amérique; on peut télégraphier dans le monde entier. L'administration des postes et télécommunications dispose d'un ensemble de stations radio grâce auxquelles on peut téléphoner ou télégraphier avec la plupart des pays, même les plus éloignés (Admin. P. et T., 1964, p. 32). b) Télégraphier (à qqn) pour + inf., télégraphier (à qqn) pour que + subst.Envoyer un télégramme, un message télégraphique. Télégraphier à qqn pour qu'il vienne. D'une part, j'étais très souffrant, et je t'ai en outre télégraphié (Verlaine, Corresp., t. 1, 1883, p. 197).Il est possible que le général Catroux ait prochainement l'occasion d'agir suivant les instructions que je lui ai données (...). Je demande à Pleven, à l'amiral Muselier, au professeur Cassin, à d'Argenlieu, à Dejean, de lui télégraphier pour l'encourager (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p. 409). B. − Empl. abs. Faire usage du télégraphe pour communiquer. Télégraphier de la poste. Les principales maisons intéressées, subitement saisies d'alarme, avaient télégraphié, sollicité une réponse, réclamé, protesté, enfin pris leurs précautions légales (Verne, 500 millions, 1879, p. 207).Nous ne faisons que télégraphier depuis ce matin (Lorrain, Phocas, 1901, p. 401). Prononc. et Orth.: [telegʀafje], (il) télégraphie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1842 trans. « transmettre par télégraphe » (Ac. Compl.); 1842 intrans. « correspondre par télégraphe » (ibid.); 2. 1868 trans. « envoyer (une nouvelle, un texte) par télégramme » (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, p. 240); 1871 intrans. « envoyer un télégramme » (Flaub., Corresp., 21 mars, p. 210). Dér. de télégraphie*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 303. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) néant, b) 110; xxes.: a) 508, b) 922. |