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* Dans l'article "TYRANNIQUE,, adj."
TYRANNIQUE, adj.
A. − [Corresp. à tyran I B 1; en parlant d'une pers.] Synon. despotique, dictatorial.
1. [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers. détenant un pouvoir pol.] Qui gouverne de manière autoritaire et absolue, en s'appuyant sur l'oppression et la terreur. Empereur, roi, régime tyrannique. Pour être un souverain tyrannique et satisfaire une ambition active, du moins fallait-il que le roi fût habile et heureux (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 62).Ce n'est plus une lettre de cachet d'un ministre tyrannique qui vous jette dans un cachot (Goncourt, Journal, 1877, p. 1166).
[P. méton., en parlant du comportement, des actes d'une ou plusieurs pers.] Domination tyrannique; mesures tyranniques du gouvernement, du pouvoir. Il était humain d'obéir à l'amitié plutôt qu'à des lois tyranniques tirées de l'arsenal social pour telle ou telle circonstance (Balzac, Spend. et mis., 1846, p. 454).L'intervention souvent tyrannique des tsars, qui soumettaient à une réglementation sévère toutes les constructions de leur capitale, a donné à l'architecture pétersbourgeoise une rare homogénéité (P. Lavedan, Urban., 1926, p. 27).
[Dans une tournure impers.] Il est tyrannique de punir les écrits satiriques, les paroles indiscrètes, et jusqu'aux pensées (Destutt de Tr., Comment. sur les Espr. des lois, 1807, p. 215).
2. [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers. détenant un certain pouvoir dans le domaine familial, social, intellectuel, etc.] Qui se comporte d'une manière autoritaire, injuste, violente. Synon. cruel, féroce, impitoyable, inhumain.Femme, mari tyrannique; directeur, professeur tyrannique. Les enfants sont naturellement tyranniques (M. de Guérin, Corresp., 1836, p. 241).C'est le mauvais génie de notre entreprise (...). Il est tatillon, tyrannique. Il surveille nos sorties, nos entrées, nos repos et nos jeux (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 235).
[P. méton., en parlant du comportement, des actes d'une ou plusieurs pers.] Ce serait (...) l'homme, et non la divinité, qui gouvernerait le monde (...). Cette idée ne doit être que montrée pour être saisie par l'homme de bon sens; pour les autres, rien ne peut les soustraire à l'empire tyrannique des prêtres (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 444).Un ermite de sa connaissance, qui ne faisait pas de difficulté de marier les jeunes couples empêchés dans leurs amours par la volonté tyrannique des parents (Gautier, Fracasse, 1863, p. 112).
B. − [Corresp. à tyran I B 2; en parlant d'une réalité concr. ou abstr.] Qui s'impose d'une manière impérieuse et absolue à l'esprit, aux sentiments, à la volonté de quelqu'un; qui impose certaines contraintes matérielles, morales. Affection, amour tyrannique; habitudes, instincts, préjugés tyranniques; les exigences tyranniques de la mode. De souveraine légitime qu'elle [la philosophie scholastique] avait été, elle se fit tyrannique et persécutrice (Cousin, Philos. Kant, 1857, p. 9).Quant aux manifestations déjà voyantes et tyranniques du sentiment: éclats immodérés de désespoir, de colère ou de gaieté, affectation, bouderie, mensonge, fabulation, il serait mal venu de les grossir par des sanctions ou des remontrances publiques (...), le mieux est de leur montrer une indifférence complète, qui les frappe au point vif (Mounier, Traité caract., 1946, p. 387).
Prononc. et Orth.: [tiʀanik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1365 tyrannique (Oresme, MoXXXI d'apr. F.-J. Meissner ds Cah. Lexicol., 40, 1982, p. 60); 1372-74 tirannique (Oresme, Politiques, éd. A. D. Menut, 107a, p. 147b). Empr. au lat.tyrannicus « id. », gr. τ υ ρ α ν ν ι ́ κ ο ς « id. », dér. de τ υ ́ ρ α ν ν ο ς « tyran ». Fréq. abs. littér.: 350. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 687, b) 460; xxes.: a) 353, b) 442.
DÉR.
Tyranniquement, adv.De manière tyrannique. Synon. despotiquement, férocement, inhumainement.Agir tyranniquement; user tyranniquement de son pouvoir. La cour des immortels a ressemblé à celles des rois et de tous ceux qui gouvernent tyranniquement (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 94).Cette année, elle n'avait accordé que très peu de temps à ses études. Sa mère réclamait de plus en plus tyranniquement sa présence et ses services (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 273). [tiʀanikmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1361 (Oresme, Monnaies, éd. L. Wolowksi, 31); de tyrannique, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér.: 24.
BBG.Quem. DDL t. 40.