| TURPIDE, adj. Littér. D'une grande laideur morale. Synon. écœurant, fangeux, hideux, honteux, ignoble, infâme.Âme turpide; projet, propos turpide. Il s'affala, désespéré, sur une chaise (...), assailli par des rappels turpides, dégoûté de lui-même (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 189).Ils devaient tout à Brunetière. Et un seul lui demeura fidèle. Je ne sais pas si dans toute l'histoire de ce monde moderne (...) il existe une seule histoire, un deuxième exemple d'une aussi générale et aussi turpide ingratitude (Péguy, Argent, 1913, p. 1177).REM. Turpidement, adv.,littér., rare. De façon turpide. Synon. honteusement.Elle trouvait en ce moment la fortune des Nucingen trop turpidement ramassée pour se prêter à l'ambition de madame de Nucingen, qui voulait faire de sa fille une duchesse (Balzac, Modeste Mignon, 1844, p. 179). Prononc.: [tyʀpid]. Étymol. et Hist. A. Ca 1395 [éd. 1611] subst. « action honteuse » (Jean Boutillier, Somme rur., éd. Charondas Le Caron, Paris, B. Macé, p. 135: obligation à turpide, si comme qui obligé seroit à homme battre, ou tuer, telle n'est pas à recevoir). B. Av. 1502 adj. (Octo-Vien de St-Gelais, Enéide, 6, 5, 5 vods Delb. Notes mss), ex. isolé; à nouv. en 1830 (Balzac, Des Mots à la mode, in
Œuvres diverses, I, p. 119 ds Quem. DDL t. 3). Empr. A au lat.turpido « turpitude » (ive-ves., St Augustin), B au lat. *turpidus, dér. de turpis « honteux » (ca 1340 ds Latham). Fréq. abs. littér.: 11. |