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TURLURETTE, subst. fém. et interj.
I. − Subst. fém.
A. − Instrument de musique en usage au Moyen Âge qui désignait un instrument à vent (flageolet, petite cornemuse). (Dict. xixeet xxes.).
− P. plaisant., péj. Auriez-vous l'obligeance, señor, d'interdire au guitariste de gratter les demi-tons avec son ongle recourbé (...)? Cela me gêne pour vous raconter la marche au supplice, infiniment plus fascinante que tous les airs que ce musicien ennemi des Muses peut tirer de sa turlurette (Morand, Flagell. Séville, 1951, p. 292).
B. − Vieilli
1. Refrain de chanson, chansonnette gaie, entraînante dans laquelle on rencontrait souvent l'interjection turlurette. Il n'est pas de Paris au Caire Lèvres n'ayant fredonné la Famille de l'Apothicaire Ou Turlurette, ou Lon lan la (Monselet, Poés., 1880, p. 206).
2. Grisette, femme gaie et insouciante. (Dict. xixeet xxes.). En appos. à valeur adj. − Voyons, qu'est-ce qu'il vous a fait, mon chapeau rose?... − Ce qu'il m'a fait... d'abord, il vous donne un petit air turlurette... qui n'est pas convenable pour une maîtresse de piano (Labiche et Lefranc, Un Ut de poitrine, 1853, sc. ii ds Quem. DDL t. 25).
II. − Interj., vieilli
A. − [Interj. onomat. revenant comme un leit-motiv dans certaines chansons anc. ou rimes pop.] Turlurette, Turlurette, Bon vin et fillette! L'Amour nous fait la leçon: Partout ce dieu sans façon Prend la nappe pour serviette. Turlurette, Turlurette, Bon vin et fillette! (Béranger, Chans., t. 1, 1829, p. 177).
B. − [Interj. pop. émaillant une conversation] Synon. sapristi.Moi? le vieux?... Turlurette! que je n'en veux pas (Labiche, Perle Canebière, 1855, 14, p. 222).
Prononc. et Orth.: [tyʀlyʀ εt]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 turluete « cornemuse » (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 30728; vers 30767: turluele); fin xives. turelurette (E. Deschamps, Balades, 788, 22 ds Œuvres, éd. De Queux de Saint-Hilaire, t. 4, p. 295); 2. a) 1433-60 turelurette parole de refrain (Passion de Semur, éd. P. T. Durbin et L. Muir, 7194: l'antan tu la turelurette, l'antan tu) , attest. isolée; à nouv. 1829 (Béranger, loc. cit.); b) 1855 interj. marquant l'insouciance, le refus (Labiche, loc. cit.); 3. ca 1540 toullourette « femme gaie qui aime à s'amuser (?) » [Hug. ne donne pas de déf.] (Les Grans Regretz et Complainte de madamoyselle du Pallais ds Anc. poés. fr., t. 13, p. 422: Pour demonstrer que suis la toullourette, Servant Amours, vraie pour amourette); 1745 tourlourette « grisette » (Platiau [pseudonyme de Panckoucke], Poème en vers burlesques sur la bataille de Fontenoy ds Gdf., s.v. turelurete); 1853 turlurette « femme gaie » (Labiche et Lefranc, loc. cit.). Dér. de turelure*; suff. -ette (-et*). Fréq. abs. littér.: 13. Bbg. Quem. DDL t. 10, 25, 34.