| TURGESCENT, -ENTE, adj. A. − 1. PHYSIOL. [En parlant d'un tissu ou d'un organe] Qui est devenu gonflé, notamment par l'apport de sang veineux. Pendant les attaques et quelques minutes encore après leur disparition, la face devient turgescente et violacée (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., 1880, p. 97).Nous allons, dit le médecin, vous faire une nouvelle saignée, madame, pour vous soulager mieux. En sortant, il expliqua: − C'est malheureusement la quasi-vacuité du système artériel, que voulez-vous? Toutes les veines sont turgescentes, et aussi le foie (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 350). − En partic. [En parlant de la verge] Qui est en érection. La verge d'Aaron toute droite et turgescente (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 309). 2. BOT. [En parlant d'une cellule végétale] Qui devient gonflé à la suite d'un apport d'eau. Lorsqu'on plonge un tissu végétal dans l'eau pure, il absorbe de l'eau par osmose, ses cellules se gonflent et deviennent turgescentes (Adr.-Legr.1981). B. − P. ext., littér. Qui est gonflé. Dans un cadre noir, un énorme potiron s'étale, turgescent, près d'un coquemar de fer noir et d'une écuelle de cuivre jaune (Huysmans, Art. mod., 1883, p. 164). − P. métaph. Hugo poète turgescent. Quinet poète turbulent (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 32). Prononc. et Orth.: [tyʀ
ʒesɑ
̃], [-ʒ
εs(s)ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1812 physiol. (Boiste); 2. 1869 p. métaph. (Sainte-Beuve, loc. cit.). Empr. sav. au lat.turgescens, part. prés. de turgescere « se gonfler, s'enfler ». Cf. au xvies. turgent (1561, G. Paradin, Hist. de notre temps, 635 ds Delb. Notes mss: humeurs [...] turgens; apr. 1568, A. Paré,
Œuvres compl., éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 411b: matiere [...] turgente), empr. sav. au lat. turgens, part. prés. de turgere « être gonflé, enflé ». En angl., turgescent apparaît dès 1727 et turgent, ca 1440 (v. NED). Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 263. |