| * Dans l'article "TURBINER2,, verbe intrans." TURBINER2, verbe intrans. A. − Pop. Travailler dur, en se donnant beaucoup de mal. Synon. pop. trimer.Sans oublier que les ingénieurs, on les fait rudement turbiner, et qu'au début, on ne les paye pas lourd (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 282).Elle avait eu de la déveine, il fallait qu'elle turbine double, son mari avait tout perdu en voulant s'établir plombier (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 366). B. − Arg. ,,Se prostituer`` (France 1907). Toutes les gonzesses voulant turbiner le soir (...) devront être munies d'une carte de circulation (Goron, L'Amour à Paris, t. III, [vers 1890], p. 1487 ds Cellard-Rey 1980). REM. Turbineur, -euse, adj. et subst.a) Pop. Travailleur. Tas d'turbineurs, martelez vos enclumes, Pour quelques sous dont vous ne pouvez jouir (E. Chautard,Goualantes de la Villette,1929,p. 135, ds Cellard-Rey 1980).b) Arg. de la prostitution. Prostituée active et sérieuse. Synon. arg. gagneuse (v. gagneur I arg.).Se gardant bien de confondre ouvrières qualifiées avec boucleuses de fin de mois, turbineuses et gisquettes, en un mot: compétentes (M. Audiard,Le P'tit Cheval de retour,1975,p. 150, ds Cellard-Rey 1980). Prononc. [tyʀbine], (il) turbine [-bin]. Homon. turbiner1. Étymol. et Hist. 1. 1800 « travailler » apprendre à turbiner et à grincher [« apprendre à travailler et à voler »] (P. Leclair, Hist. brig. et assass. Orgères, p. 139); 2. ca 1890 « se prostituer » (Goron, loc. cit.). Orig. peu claire; peut-être altér. du dial. tourpiner « tournoyer; tourner, mettre en boule; musarder, flâner, tergiverser » en wall. et dans le Nord de la France (FEW t. 17, p. 345a) var. de toupiner, v. toupiller; l'hyp. d'une dérivation de turbine* est impossible pour des raisons chronologiques. Bbg. Prigniel (M.). Turbiner, turbin. Fr. mod. 1969, t. 37, pp. 49-53. |