| TURBIN, subst. masc. A. − Pop., vieilli. Activité, travail souvent envisagé sous des aspects pénibles ou astreignants. J'ai plus de cent vers à vous donner déjà, et quand le traité sera signé des deux parts, je me mettrai dare dare « au turbin » (Verlaine, Corresp., t. 3, 1895, p. 121).J'étais donc là, extrêmement calme, les gens faisaient pas attention... Ils allaient à leurs turbins (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 378). B. − Arg., pop. Occupation illicite, escroquerie. Mais le grand bonheur de savoir son nom sous une photo, penser que les potes sont jaloux de cette gloire se paye de la liberté et souvent de la vie, de sorte que chaque turbin, cambriolage ou meurtre, sera une merveille d'art (J. Genêt, Pompes funèbres, t. III, 1947, p. 153 ds Cellard-Rey 1980). − Arg. de la prostitution. Racolage. Aller au turbin. En vieillissant a gobait l'vin, Et quand j'la croyais au turbin, L'soir, a s'enfilait d'la vinasse (A. Bruant,Dans la rue,1889-1909,p. 41, ds Cellard-Rey 1980). Prononc.: [tyʀbε
̃]. Étymol. et Hist. 1. 1821 « travail » (Mézière, Jargon, p. 12); 1873 se remettre au turbin dans la boucherie (Le Figaro, 4 août ds Larchey, Dict. hist. arg., p. X); 1873 aller au turbin (ibid., p. XI); 2. 1873 « prostitution » sur le turbin (ibid., p. X); 1881 aller au turbin (Rigaud, Dict. arg. mod., p. 379). Déverbal de turbiner2*. Bbg. Prigniel (M.). Turbiner, turbin. Fr. mod. 1969, t. 37, pp. 49-53. |