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TURBAN, subst. masc.
A. −
1. Coiffure orientale portée par les hommes et formée d'une longue bande d'étoffe (laine, coton, soie) enroulée autour d'une calotte de drap. Turban bleu rayé de rouge; turban arabe, hindou, indien, maure, persan, turc; turban de rajah; turban à aigrette, à mitre; turban vert des mahométans. [Les Arabes] portaient de longues robes de soie, de larges turbans blancs, de superbes armes, ils avaient un harem, des esclaves, des chevaux de race (Flaub., Souv., 1841, p. 86).Zarouk (...) avait, autour de sa chéchia, fort adroitement roulé un turban de linge blanc (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 178).
Loc., vx. Prendre le turban. Se convertir à l'islam. Un de ces vieux récits (...) où il est question (...) de hardis Provençaux (...) qui finissent toujours par épouser quelque sultane et « prendre le turban » (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 172).
2. P. méton.
a) Homme qui porte le turban. Si par hasard on entendait marcher dehors (...) elles [les jeunes Turques] regardaient inquiètes à travers les quadrillages protecteurs: quelque vieux turban qui rentrait chez lui, ou bien le marchand d'eau du quartier (Loti, Désench., 1906, p. 176).
b) Vx. ,,Toile de coton rayée de bleu et de blanc, qui se fabrique en divers endroits des Indes orientales et qui servent à faire des turbans`` (Chesn. t. 2 1858).
B. − P. ext.
1.
a) Coiffure de femme utilisant des étoffes souples (mousseline, cachemire) ornées de bijoux, aigrettes, plumes, cordelières, glands et qui fut beaucoup portée sous la Restauration et vers 1940-1945. Nous avons vu le turban sous le Directoire; sous l'Empire celui de Mmede Staël est célèbre. C'était en réalité des bandes de mousseline tournées autour de la tête. Ces turbans surchargés d'écharpes de couleurs variées, d'étoffes lamées ou de mousselines brodées d'or, prirent vite des proportions énormes (Stéphane, Art coiff. fém., 1932, p. 164).
b) Tout foulard ou bande d'étoffe enroulée autour de la tête à la manière d'un turban. Yvonne portait autour de la tête le turban des ménagères sages (Queneau, Pierrot, 1942, p. 221).
2. Coiffure formée d'une bande d'étoffe croisée entourant la tête des soldats de certains corps de l'armée française d'Afrique (spahis, tirailleurs). Un des tirailleurs entend, en passant, de quoi l'on parle. Il nous regarde, rit largement dans son turban casqué (...)I' sont d'une autre race que nous, avec leur peau de toile de tente, avoue Biquet (Barbusse, Feu, 1916, p. 52).
3. Partie cylindrique du képi, dans la coiffure militaire (d'apr. Leloir 1961).
C. − P. anal.
1. Vx. Bande d'étoffe que l'on enroulait autour de la taille. [Il] prit dans ses bras l'abbesse comme il eût fait d'un enfant.Passez votre bras dans mon turban [ceinture en coton rayé], madame la comtesse, et ne craignez rien, dit-il, en donnant un coup de bâton sur les flancs de son bidet qui partit au grand trot (Nerval, Fayolle, 1855, pp. 211-212).
2. Bandage, linge enroulé autour de la tête à la manière d'un turban. Synon. bandeau.La grande pharmacie du Centre avait fourni sa civière et son pharmacien qui façonna sur la tête de Maxime un turban de pansements (Colette, Képi, 1943, p. 204).
D. − Spécialement
1. ART CULIN. Préparation de certains mets dressée en couronne. Turban de crustacés, de poissons, de volaille, de gibier, de riz. Eh ben! mon vieux, ça va chez toi? On fait toujours des turbans de filets de soles avec des escalopes de cabillaud? (Hamp, Marée, 1908, p. 61).
En turban. En couronne (Dict. xxes.).
2. SC. NAT. [N. donné à certaines fleurs, à certains coquillages, dont la forme rappelle celle du turban] Lis turban. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Turbané, -ée, adj.,,Coiffé d'un turban`` (Littré).
Prononc. et Orth.: [tyʀbɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1360 tourbelon « coiffure orientale » (Chevalier Cygne, éd. Reiffenberg, 17908: Ly Sarrasin portoient de toille ung tourbelon), forme isolée; ca 1500 toliban (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, VIII, 7, t. 3, p. 163); 1537 turbant, turbans (J. De Véga, Journal de la croisière du baron de Saint-Blancard ds E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t. 1, p. 346: son grand turbant; p. 348: les turbans); 1555 turban (P. Belon, Obs. de plusieurs singularités, fo321 vods Fonds Barbier: le turban jaune); b) 1575 symbole de l'Islam (Thevet, Cosmographie univ., XI, III, fo367 vo: quitte le Turban, et la Loy Turquesque); 1636 prendre le turban « se convertir à l'islam » (Monet: prandre le Turban); 2. 1818 mode « coiffure de femme (en Europe) » (Obs. modes, t. 1, p. 21: quelques dames du bon ton portent le turban ottoman); 3. 1830 « bande circulaire qui entoure la tête, dans certaines coiffures militaires » (doc. ds P. J. Bemelmans, Recueil administratif, t. III, p. 552 [Bruxelles, 1832] ds Quem. DDL t. 16). B. 1. 1732 cuis. (Pât. de santé, I, 132, ibid., t. 1: turban [...] [moule qui a la forme] des bonnets turcs de moyenne grandeur); 2. 1846 art culin. (ici, dans un texte angl.) (Soyer, Cookery, 514 ds NED: Turban de Meringues glacé); 1855 (Flaub., Corresp., p. 72: turbans alimentaires). C. 1. 1764 zool. (Valm., s.v. murex: le Turban ou le Casque); 1823 turban de Pharaon (Boiste Hist. nat.); 1845 turban turc (Besch.); 2. 1823 bot. « martagon » (Boiste, loc. cit.); 1842 lis turban (Mozin-Biber). Empr. au turctülbent « turban », et celui-ci au persan dulband « turban » (cf. tulipe). Cf. l'ital. turbante (1487 ds Hope, p. 226). Fréq. abs. littér.: 317. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 483, b) 841; xxes.: a) 332, b) 285. Bbg. Hope 1971, p. 149, 226. - Quem. DDL t. 16.