| TUERIE, subst. fém. A. − [Dans un cont. de guerre] Action de tuer en masse; scène de carnage, de violence meurtrière. Synon. boucherie, carnage, hécatombe, massacre.Grande, horrible, véritable tuerie; tuerie fratricide, sans merci, sans pitié. Est-il rien de plus répugnant que le fameux Horace se réjouissant à l'avance de la tuerie (Léautaud, Théâtre M. Boissard, 1926, p. 48).[Shakespeare] peut avancer dans l'horreur aussi loin qu'il lui plaît, accumuler meurtres et suicides, il le peut sans nous désespérer parce qu'il sauvegarde toujours, au centre même de la tuerie, une source vivante de tendresse (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 200). − Loc. adj. Subst. + de tuerie.Tumulte de tuerie. On entend sous les bancs des soupirs d'agonie; Une odeur de tuerie et de cadavres frais Se mêle au vague encens brûlant dans les coffrets Et les boîtes d'argent sur des trépieds de nacre (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 539). − Fam., p. exagér. [À propos d'un lieu où la foule est très dense, où il y a danger à s'y trouver] N'allez pas là, c'est une tuerie. Tout le ban et l'arrière-ban sont convoqués. Ce sera une tuerie, à s'assommer (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 584). B. − 1. a) Action de tuer des animaux. La dévastation du règne animal se fait sentir de la manière la plus funeste dans les mers, où elle est favorisée par la concurrence des nations: tuerie de phoques, de tortues, chasse aux baleines (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 195). b) BOUCH. [P. réf. aux animaux de boucherie] Coût de cette opération. (Ds GDEL). Synon. tuage (dér. s.v. tuer). 2. P. méton. Lieu où sont abattus les animaux de boucherie. Synon. abattoir.Si les viandes qui viennent des abattoirs municipaux offrent une certaine sécurité, il n'en est pas de même de celles qui proviennent des tueries particulières. C'est dans ces tueries non surveillées que sont abattus, souvent d'urgence, des animaux malades, parfois agonisants (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 226).Des tueries sont peu à peu fermées par arrêts préfectoraux car les conditions d'hygiène n'y sont pas toujours satisfaisantes (Vuillemin1975). Prononc. et Orth.: [tyʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1350 « lieu où l'on tue des animaux pour la boucherie » (Arch. Nord, B 11655, fo10 ro); 1416 id. (Lespinasse, Métiers et corporations de la Ville de Paris, t. 1, p. 276); b) 1416 « abattage (d'animaux pour la boucherie) » (Id., ibid., p. 274); 1462 « quantité des bêtes qu'on a tuées ou qu'on veut tuer » (A. Thierry, Mon. de l'hist. du Tiers Etat, I.S., ii, 252); 2. 1435 « massacre de plusieurs personnes » (Doc. in Chronique du Mont Saint Michel, éd. S. Luce, t. 2, p. 67). Dér. de tuer*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 110. |